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samedi 31 juillet 2010

Quasimodo - The Hunchback of Notre Dame, William Dieterle (1939)

Un des films qui fit passer la RKO à la fin des années 30 dans la cour des grands studios à coup de productions prestigieuses avec grands sujets, réalisateurs renommés et distribution de stars (même si le soucis d'économies et de savoir faire demeure). Cela se manifeste donc avec cette flamboyante adaptation de Victor Hugo réalisé par William Dieterle. Malgré quelques soucis au niveau de Phoebus fadement incarné par Alan Marshal et une Fleur de Lys un peu sacrifiée, la trame est relativement fidèle au roman et aux thèmes développés par Hugo.

Visuellement très impressionnant le film voit Dieterle déployer tout la puissance évocatrice acquise en Allemagne dans les productions UFA lors des imposantes visions de la cathédrale, l'illustration fouillées de ses intérieurs ou encore les statues exprimant le poids du passé et la piété de cette époque.

C'est également à l'expressionnisme allemand qu'on pense avec la superbe photo de Joseph August lors des passages clairs/obscurs dans la cour des miracles tour à tour inquiétante et chaleureuse (terrifiante scène où Pierre Gringoire voit les estropié surgir de toutes parts des ténèbres). Derrière cette grandiose imagerie gothique, Dieterle dépeint idéalement le drame des différents personnages.

Maureen O'Hara est une magnifique Esmeralda (imposée par Laughton) objet de désir soucieuse de faire cesser les persécution sur son peuple gitan. Elle n'a pas encore l'assurance de ses grands rôles à venir mais irradie déjà de présence et de sensualité (les scènes de danse !) on regrettera juste le noir et blanc qui ne permet pas de profiter de sa chevelure rousse.

Cedric Harwicke ténébreux Frollo tiraillé entre désir inassouvi et rigueur est fabuleux également mais c'est le grand Charles Laughton qui les éclipse tous. Le maquillage (largement dissimulé lors de la promotion pour préserver la surprise) grotesque et pathétique est une extraordinaire création (tellement marquant que la dernière version de Disney semble l'avoir repris à l'identique) porté par la prestation poignante de Laughton.

C'est par lui que passe l'émotion comme ce moment où sur le pilori et en proie à la moquerie du peuple Esmeralda seule vient lui donner de l'eau, sous le costume Laugton par son regard et sa gestuelle fait passer une incroyable gamme de sentiments. Son sauvetage d'Emeralda grâce au aux droit d'asile de l'église est incroyablement galvanisant également.

Les questionnements et réflexions de Hugo contre le pouvoir de l'église, l'injustice sociale sont très bien vus à travers la description d'un Paris grouillant et misérable, en proie à l'obscurantisme religieux porté sur la torture. Le morceau de bravoure final est assez inoubliable avec la défense héroïque de Notre Dame.

Sorti en dvd zone 2 dans la collection RKO au éditions Montparnasse.

2 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas du tout cette adaptation de Notre-Dame de Paris, aves Charles Laughton et Maureen O'hara (qui jouent aussi ensemble dans "L'Auberge de la Jamaïque" d'Alfred Hitchcock, un film qui doit dater des mêmes années et qui vaut surtout pour la prestation des deux acteurs, d'ailleurs). Les décors ont l'air superbes !

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  2. A oui visuellement ça en met plein la vue, des scène de foule gigantesque, des décors monumentaux y allant à fond dans l'imagerie gothique un vrai plaisir pour les yeux !Pour Maureen O'Hara c'est son 1er rôle à Hollywood grâce à Laughton qui l'avait déjà proposée dans "L Auberge de la Jamaïque" après l'avoir remarquée au théâtre. Un joli coup de pouce, j'aime beaucoup cette actrice (toujours vivante d'ailleurs)!

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