On entre dans la compagnie de danse contemporaine d'Evan Evans (Louis de Funès) comme on entre en religion. Chez lui, la prise de poids et la vie sentimentale sont interdites ; les danseuses doivent se vouer corps et âme à la danse et sont dirigées d'une main de fer. Alors qu'une de ses danseuses décide de quitter la troupe car elle souhaite se marier et que le statut marital est incompatible avec sa fonction chez Evan Evans, avec l'aide de Philippe (Olivier de Funès) son neveu et de Françoise (Noëlle Adam) son adjointe, Evan Evans fait passer des auditions afin de trouver une nouvelle perle rare. Il tombe sous le charme du talent d'Endrika (Puck Adams). C'est avec enthousiasme qu'il l'associe à la troupe.
Sans doute l'un des numéros comique les plus exceptionnel du grand Louis De Funès. On aurait même frisé le chef d'oeuvre si l'intrigue n'était pas aussi lâche, notamment dans la seconde partie. Son passé de musicien; sens de la chorégraphie et capacité à se mouvoir en rythme s'exposent là mieux que dans tout autre de ses films, ajouté à son habituelle énergie comique. La première partie du film est donc un petit bijou d'inventions, de rythme et de gags notamment une anthologique scène d'ouverture où une avenue est transformé en quasi piste de formule 1 par un De Funès automobiliste irascible.
On découvre ensuite le quotidien de son personnage, directeur d'une compagnie de danse veillant jalousement sur ces danseuses en éloignant toute présence masculine tentatrice. C'est l'occasion de quelques grands moments lorsqu'on assiste au traitement de choc subi par les danseuses entre répétition forcenées, régime draconien et traque nocturnes pour les plus dissipées. Gros changement, le personnage tyrannique habituel de De Funès se voit doté d'une étincelle passionnée qui le rend encore plus attachant dans les efforts qu'il fourni pour offrir le meilleur spectacle, tel la première scène de répétition où il entraîne toute la troupe dans un rythme endiablé qui monte progressivement ou encore une séquence d'audition où son regard s'illumine devant les prouesse d'une candidate. Tourné avant ses premiers soucis cardiaque (sur la scène de danse des Aventures de Rabbi Jacob), le film nous présente un De Funès survolté au sommet de sa forme physique.
Serge Korber offre une réalisation pleine d'invention dans les chorégraphies avec un festival de couleur et d'effets psyché sur le score excellent de François de Roubaix pour donner en définitive un bel objet pop. Le fiston Olivier De Funès est vraiment très drôle aussi en assistant ahuri et l'alchimie fonctionne bien avec le père. Vraiment dommage que la seconde partie plus vaudevillesque avec l'arrivée inopinée de bébés soit moins convaincante tant le début est parfait. Néanmoins cela se suit toujours sans ennui et quelques moment émergent comme une hilarante rencontre avec des siciliens arriérés (digne d'une séquence voisine dans Casanova 70 de Monicelli) ou une filature par la police italienne. Un des meilleurs De Funès.
Une interview intéressante du chorégraphe du film
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