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vendredi 16 juillet 2010
Le Prince de New York - Prince of the City, Sidney Lumet (1981)
1971, Daniel Ciello, chef de la brigade des stupéfiants de New York accepte secrètement d'aider les services fédéraux afin de démanteler un réseau de drogue dirigé par Blomberg et Sardino. Mais Ciello se rend vite compte qu'il est le jouet d'une machination orchestrée par les fédéraux afin de faire plonger ses collègues pour corruption.
Adapté du livre de Robert Daley lui même inspiré de la véritable histoire du flic Bob Leuci, une monumentale saga criminelle totalement immersive de plus de 3h qui va même au délà du polar pour verser dans la tragédie grecque, un des meilleurs film de Lumet. Le fait que le récit s'inspire d'évènements réels doit être d'autant plus souligné ici, tant les motivations de départ du héros peuvent paraitre incroyable aux cyniques. Véritable flic corrompu faisant partie d'une unité d'élite de la police lui permettant de toucher plus que sa part lors des différentes opération, Cillio décide sciemment sans qu'il soit sous pression ni menacé de dénoncer la corruption du milieu judiciaire et policier dont il est régulièrement témoin et acteur rongé par le remord et le désir d'absolution.
Dans un premier temps Lumet nous montre le fonctionnement de cette équipe de flic, véritable vase clos ultra solidaire et fusionnel sur le terrain comme en dehors (dont la Strike Team de la serie The Shield semble largement inspirée) et nous découvrons leurs méthodes toutes particulières ainsi que la réalité du terrain et le soucis de jongler avec la loi (faux témoins, approvisionner un indic en came). On passe ensuite à l'enquête infiltrée de Cillio bien oppressante et aux montées de tension éprouvantes où chaque erreur se paie cash, bien aidé par les trognes inquiétante de certains acteurs non professionnels en truands, au caractère limite suicidaire de Cillio et de l'aspect incroyablement réaliste,sordide et dangereux que Lumet parvient à conférer aux rues de New York.
La dernière partie se concentre sur la titanesque procédure judiciaire qu'à permit les actions de Cillio avec un souci du détail vraiment impressionnant ainsi que sur la descente aux enfers de Cillio confronté aux conséquences de ses actes avec les répercussions dramatiques sur son entourage et ses collègues et qui constate combien il a été manipulé en voulant rendre la justice. Si le film poursuit la thématique de Serpico avec sa description de la police corrompue le propos s'entoure de plus d'ambiguité ici. Les truands, les flics corrompu s'avère bien plus loyal et fidèle que le camp des "gentil", pour la plupart composés de juristes carriéristes et manipulateur pour qui Cillio n'est qu'un pion.
Treat Williams livre une prestation fiévreuse et très intense (Il aurait dû faire une tout autre carrière après pareille performance) tout comme le reste du cast foisonnant (110 rôle parlants!) tandis que Lumet s'avère particulièrement inspiré et inventif dans sa réalisation. Sous l'aspect limite documentaire et réaliste il parvient faire preuve de stylisation notamment avec cette évolution de l'isolation et de l'oppression progressive de Cllio : au départ partie intégrante du cadre urbain avec nombres de plan large où il se fond dans la masse (avec un une activité constante ou des lieux bondé constants) puis progressivement isolé de tous au final (gros plan du visage et décor extérieur bien moins nombreux et de plus en plus dépouillés).
Trouvable en dvd zone 2 chez Warner
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