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mardi 10 août 2010
L'Odyssée de Charles Lindbergh - The Spirit of St Louis, Billy Wilder (1957)
Le voyage de Charles Lindbergh de New York à Paris en 1927 au-dessus de l'Atlantique Nord dans un avion construit en un temps record. Défi déjà lancé par quelques prédecesseurs disparus à jamais. Après quelque trente-trois heures de vol, Lindbergh atterrira un peu fatigué mais sain et sauf sur la piste du Bourget sous les acclamations.
L'Odyssée de Charles Lindbergh est un film assez atypique dans la carrière de Wilder. C'est sa seule collaboration avec la Warner, il y aborde un genre qui lui est inconnu jusqu'ici (le biopic mâtiné de film d'aventures et en scope s'il vous plaît) et on ne retrouve pas son co scénariste habituel de l'époque Charles Brackett à ses côtés. Par bien des aspect on peut le considérer comme une commande puisque à de rares exceptions près (la séquence où Lindbergh amène son zinc déglingué dans une école militaire) on ne retrouve pas la causticité et l'ironie typique de l'auteur. Plutôt que d'imposer à tout prix sa patte, Wilder se met humblement au service de son sujet et le fait brillamment.
L'esprit aventureux des premiers temps de l'aviation est parfaitement capté avec ses avions courriers prenant des risques insensés, où l'arrivée à bon port doit autant au talent du pilote qu'à sa chance et à son instinct. On pense souvent à un prélude à L'étoffe des héros de Kaufman (dont la première partie représente la grande avancée suivante de l'aviation) avec ce souffle épique, cette imagerie americana dans les scènes de vols d'entrainement où on ressent la fougue et l'insouciance des pionniers. Toute la pression des médias de l'époque, les destinées tragiques des pilotes rivaux de Lindbergh et le final triomphal traduisent bien l'impact de son exploit véritable genèse de l'aviation commerciale.Entre des effets spéciaux qui impressionnent encore aujourd'hui (maquettes, transparences parfaites et certains cadrages sont vraiment fabuleux) et les scènes vraiment filmé dans les airs, les séquences de vol sont grandioses.
La construction narrative est également des plus habiles, l'histoire démarrant entre la nuit précédent l'exploit et le vol en lui même. Le récit est ensuite parcourus de flashback nous narrant les évènements ayant amenés Lindbergh où il est puis durant les scènes de vol c'est plus un voyage intérieur où le héros se rappelle différents moment épars de sa vie, relançant la tension où l'émotion du moment.
La fameuse traversée est quand à elle un très grand morceau de bravoure. James Steward, seul à l'écran pendant plus d'une heure livre une prestation très intense : la fatigue, la tension, le doute, la joie, tout un tourbillon d'émotions contradictoires joués avec le talent qui lui est coutumier, une de ses grandes performances. Au final certes une commande commémorative à la gloire d'un héros américain, mais où Wilder glisse suffisamment d'humanité pour que cette folle entreprise soit un peu aussi la notre.
Disponible en dvd zone 1 et 2 chez Warner.
Intéréssant oui je vous répond par mail de suite ! Je vais d'ailleurs ajouter mon adresse mail dans le texte de présentation du blog ce sera plus simple prochainement...
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec votre critique, ce film que je ne connaissais que de nom est vraiment remarquable. Jimmy Stewart est - comme à l'habitude - tout à fait formidable.
RépondreSupprimerA noter également que j'ai découvert votre blog il y a quelques jours, et que j'y reviens quotidiennement à présent. Vous me donnez envie de créer mon propre blog pour écrire mes propres critiques. Merci, et très bonne continuation.
Oui un Wilder méconnu mais très réussi content qu ça vous ait plu. Un nouveau lecteur ça fait toujours plaisir, et oui n'hésitez pas à vous lancer malgré le temps que ça prend ça amène beaucoup de satisfaction vous verrez !
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