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jeudi 2 décembre 2010

Les flics ne dorment pas la nuit - The New Centurions, Richard Fleischer (1972)


Un film qui est sans aucun doute l'ancêtre de toutes les séries policières à tendances réaliste apparue ces dernières années de la plus ancienne Hill Street Blues ou à la récente et acclamée The Wire . Le film adapte un classique de la littérature policière The New Centurions de l'ancien policier passé écrivain Joseph Waimbaugh. L'expérience de ce dernier donnait à ces écrits une véracité crue et un style direct qui nous faisait vivre la réalité du terrain comme rarement. La transposition de Richard Fleischer suit fidèlement cette voie en nous faisant suivre le quotidien d'une patrouille de flics en uniformes dans les quartier chaud de LA. L'accent étant mis sur Roy, un jeune bleu joué par Stacy Keach et Kilvinsky, un vétéran chargé de le former incarné par le grand Georges C. Scott.


Pas de vraie intrigue directrice si ce n'est le cheminement psychologique de Roy qui sous la houlette du charismatique Kilvinsky, se fait la main jusqu'à devenir littéralement "accro" à la rue et à son ambiance. Demandeur en sensation forte au point de délaisser sa famille, il faudra une blessure pour provoquer un premier traumatisme. Fleischer trouve le ton juste pour aborder tout ces thèmes, sans appuyer outre mesure et maintenant constamment le côté routinier de la vie de ses flics. Point d'héroïsme à attendre dans l'authenticité dégagé par les deux personnage principaux. Keach est excellent en flic perdant pied progressivement et Scott en vieux briscard comme chez lui dans la rue perd grandement de sa superbe quand la retraite venue il s'avère totalement inadapté à la vie de tout les jours.

L'ambiance urbaine sent bon l'asphalte et le bitume avec un Fleischer qui nous offre toutes les situations possibles auxquels peuvent être confronté ses flics de proximité : du plus sordide avec un bébé maltraité au comique pur avec un hilarant alpaguage de prostituée, en passant par la bavure policière où les opérations peu glorieuses comme la fouille de poubelles de bookmaker. Le livre de Joseph Waimbaugh (au passage à quand une vraie bonne réédition seule une poignée de ses oeuvres sont disponibles en France) offre un cadre narratif restreint laissant la part belle à la psychologie dans ce film en avance sur son temps et constamment passionnant. C'est cet aspect qui rend le film si singulier par rapport à d'autres polar "réalistes" de l'époque comme Serpico ou French Connection qui cédaient malgré tout à un certain spectaculaire ou à une dramaturgie plus marquée.

Au rayon des rares défauts on reprochera peut être le côté elliptique qui ne fonctionne pas toujours (Keach sur le terrain en un clin d'oeil après avoir été grièvement blessé, l'échange entre Scott et la femme de Roy qui suppose qu'ils se sont déjà rencontré mais nous n'y avons pas assisté ) et que le tout s'avère un poil moins prenant passé le la disparition de Kilvinski. De plus le début du film laissaient à supposer à une trajectoire parallèle entre le perso de Keach et les deux autres bleu joués par Erik Estrada (futur héros de la série Chips ) et Scott Wilson et finalement cette idée ne sera reprise qu'à la toute fin en revenant sur la situation de chacun. Hormis ces broutilles, du très bon Fleischer, carré et efficace, et le final inattendu s'avère aussi bref que poignant.

Sorti uniquement en dvd zone 1 et doté de sous titres français

Extrait

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