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vendredi 31 décembre 2010
Nous irons tous au paradis - Yves Robert (1977)
Ayant découvert fortuitement une photo sur laquelle Marthe, sa femme, embrasse un inconnu vêtu d'une veste à carreaux, Étienne Dorsay est travaillé par le démon de la jalousie, et imagine divers stratagèmes pour identifier l'amant.
Parallèlement, Étienne et ses amis font l'acquisition d'une maison à la campagne vendue à un prix défiant toute concurrence... laquelle se trouve être en fin de compte en bout de piste d'un grand aéroport (elle est achetée pendant une grève et le premier réveil des nouveaux propriétaires est « agité » et bruyant).
Après l'énorme succès du premier opus, une suite est embrayée dans la foulée et sort l'année suivante ce qui offre une continuité idéale malgré quelques incohérence (Rochefort qui semble avoir totalement changé de profession, le cabinet de Bedos totalement différent d'aspect par rapport au premier...). Le scénario de Dabadie et Robert est une nouvelle formidable dans son équilibre puisque paradoxalement les évènements de ce second opus sont bien plus dramatiques que dans Un éléphant mais pourtant les gags et moments comiques bien plus énormes et mémorables.
Une nouvelle fois notre quatuor voit sa masculinité bousculé par les temps qui changent, le film alternant de nouvelle pistes (la jalousie maladive de Rochefort, Lanoux confronté aux tourments de l'amour libre avec sa nouvelle compagne) et la surenchère réjouissante sur des situations déjà exploitée. Le grand gagnant sur ce point est Guy Bedos qui était le héros le moins fouillé du premier film et qui là est réellement touchant entre ses empoignades épiques avec sa mère Marthe Villalonga et ses conquêtes féminines compliquées (grande idées que ces consultation imaginaire en forme de rendez vous amoureux). La scène où il apprend le décès de sa mère est vraiment belle et montre la solidarité indéfectible du groupe, soumis à rude épreuve également lorsque la tentative de Brasseur d'entrer dans une certaine "normalité" va lamentablement échouer.
Ce ton bien plus mélancolique (à l'opposé du guilleret premier film) est heureusement contrebalancé par un burlesque grandiose. L'influence de Blake Edwards esquissée dans la conclusion de Un éléphant devient cette fois manifeste avec Jean Rochefort habillé et se mouvant comme l'Inspecteur Clouseau dans la filature de sa femme adultère et le score de Vladimir Cosma offre une jolie variation du thème de La Panthère Rose de Henry Mancini.
L'épisode de la maison de campagne voisine d'un aéroport est tout aussi mémorable (notamment la partie de tennis qui tourne au vinaigre sous le vacarme des avions !), tout comme la rencontre musclée entre Rochefort et Jean Pierre Castaldi pour un sacré désossement de voiture. Sans égaler le final du premier film, la conclusion offre tout de même une belle réinvention d'une situation de vaudeville où le couple est mis à mal mais une nouvelle fois c'est malgré tout les hommes qui n'en sortent pas grandis.
extrait grandiose
Et puisque c'est le dernier billet pour 2010 bonne année à tous lecteurs et lectrices !
Bonne année 2011!
RépondreSupprimerGarde le cap sur ton blog (un billet par jour, ça relève de l'exploit pour moi)! J'ai rarement le coeur aux commentaires, mais je continue à te lire de manière très régulière! Merci et Bravo!
Merci et encore bonne année à toi, on va essayer de maintenir ce rythme infernal en 2011 oui !
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