Pages
▼
vendredi 18 février 2011
Sabotage à Berlin - Desperate Journey, Raoul Walsh (1942)
Lors de la deuxième guerre mondiale, l'équipage d'un bombardier de la RAF est abattu au-dessus de l'Allemagne, les 5 rescapés s'organisent et se mettent à la recherche d'un avion pour rentrer en Angleterre, mais sur leur route ils multiplient les sabotages des installations ennemies qu'ils rencontrent...
Consacré figure de proue de l'héroïsme à la Warner autant dans le film d'aventures historiques que le westerns, Errol Flynn la deuxième guerre mondiale entamée allait transposer cette image dans les films de guerre patriotique en vogue une fois les Etats-Unis engagés dans le conflit. Desperate Journey est un des premiers qu'il tourne sous la houlette de celui qui su si bien le mettre en valeur l'année précédente dans La Charge Fantastique. On est d'ailleurs pas bien loin des grand films d'aventures d'antan avec un pitch excitant en diable où les rescapés de l'équipage d'un bombardier de la RAF abattu leur mission effectuée doivent traverser la moitié de l'Allemagne nazie pour regagner leur terres.
Tout est donc fait pour rendre l'ensemble le plus palpitant possible. Il y a pratiquement un rebondissement, une scène d'action où un coup de théâtre toutes les dix minutes sur un rythme échevelé ne laissant pas une minute de repos. C'est spectaculaire de bout en bout avec une Warner qui semble avoir déployé les grands moyens. La première partie aérienne est vraiment très impressionnante avec un palpitant duel d'avion et le bombardier anglais pilonné par les obus allemands le tout filmé avec maestria par Walsh épaulé par de remarquable effets spéciaux (transparences, maquettes impeccable). Les membres du commando sont caractérisé avec bonhomie et tendresse, leur complicité et amitié faisant bloc sous un même esprit courageux et héroïque (notamment un très amusant Alan Hale en soldat amateur de crachats de noix...). C'est donc à un divertissement de haute volée et sans temps mort auquel on assiste, fort plaisant.
Et finalement c'est un peu le problème du film. La formule à la Errol Flynn est transposée dans un cadre de guerre mais s'avère sans aspérité et prévisible (l'apparition d'un personnage féminin paraît presque dicté par cette nécessité), pas forcément à cause du contexte politique d'ailleurs puisqu'un Aventure en Birmanie bien plus ouvertement propagandiste s'avère autrement plus intéressant que Sabotage à Berlin. Hormis une péripétie finale surprenante à Munich le spectacle n'offre aucune surprise jusque dans ses morts que la caractérisation marquée permet d'anticiper tandis que les méchants allemands sont transparent (Raymond Massey d'habitude fabuleux dans ce registre fait une bien piètre opposition). La décontraction manifeste est vraiment plaisante par instants (les gags lorsque les héros sont fait prisonnier dans l'état major allemands) mais perd un peu l'attention lorsque le ton doit se faire plus dramatique le tout semblant très forcé comme la rencontre avec la résistance allemande.
Malgré les morceaux de bravoure époustouflant (dont une course poursuite en voiture finale assez extraordinaire) ça se suit finalement assez distraitement même si c'est réellement très bien fait. On pouvait peut être attendre un peu plus de Walsh que cet ancêtre de Quand les aigles attaquent, ce dernier allant tellement dans la surenchère et sans bons sentiments mécaniques qu'il est finalement plus plaisant à suivre que son modèle. Heureusement Flynn et Walsh feront bien mieux par la suite durant leur longue association.
Sorti en dvd zone 1 récemment dans le coffret "Errol Flynn Adventures" dont on va décrypter le contenu progressivement ces jours ci. Doté d'une vf, de sous titres français et comme c'est Warner c'est multizone et compatible partout.
Extrait
Tout ça est finement observé, et c'est vrai, on attendrait bien plus de Walsh. Mais la magie Warner opère quand même, et le coffret reste un objet que je consulte avec gourmandise...
RépondreSupprimerOui malgré mon avis un peu sévère ça reste un excellent divertissement bien troussé et agréable à suivre, ça sent seulement un peu trop la grosse production en pilotage automatique... Mais je ne doute pas d'être bien mieux convaincu par les autres films du coffret !
RépondreSupprimer