Deux petits truands projettent de voler une statue de l'impératrice Nissu avec l'aide d'un taxi-girl de Hong Kong qui ressemble à la fois à l'impératrice et à la défunte femme du milliardaire à qui ils doivent dérober l'objet.
Après le succès international de Alfie (et une nomination à l'Oscar à la clé) Michael Caine se voyait proposer son premier grand rôle à Hollywood avec ce caper movie plein de classe et parfaitement équilibré entre tension et dérision. Ces deux facettes se traduisent par la nature facétieuse de son couple vedette et d'un scénario fort astucieux. Michael Caine afin de duper un milliardaire dont il souhaite dérober une statuette engage donc Nicole Chang (Shirley MacLaine) danseuse eurasienne sans le sous et sosie parfait de son épouse défunte. Lors des première séquences, Caine arbore une allure élégante et pleine d'assurance, presque Bondienne et trop belle pour être vrai.
Le recrutement de MacLaine se fait donc en un clin d'oeil tandis que le plan infaillible se déroule sans accrocs : Nicole Chang joue parfaitement son rôle de potiche (Shirley MacLaine décroche son premier mot au bout de 30 minutes étonnant !), la victime s'avère idéalement crédule et manipulable (Herber Lom grimé en indien façon Peter Sellers dans The Party) et Michael Caine s'avère bien entendu irrésistible (un des slogans du film à sa sortie sera d'ailleurs Alfie meets Shirley). Sauf que par la grâce d'une astucieuse pirouette scénaristique tout cela va s'avérer faux et que le vrai cambriolage sera autrement plus compliqué.
Le script confronte fantasme et réalité à travers différentes déconvenues qui vont ébranler le plan bien huilé de Michael Caine. Herbert Lom va s'avérer bien plus roublard en réalité avec un joli jeu de dupes, les circonstances bien moins favorable et surtout Shirley MacLaine n'a rien de la jolie poupée de porcelaine mutique envisagée. Le charme de la star opère à plein avec cette femme gouailleuse, séductrice et surtout bien plus fine et intelligente que prévu au grand désarroi de Caine qu'elle supplante en connaissance lors des joute verbale avec Herbert Lom.
On réhausse ainsi la nature de la supposée potiche tout en jouant des origines de modeste Caine pour le montrer mal à l'aise dans les instants les plus mondain finalement (il faut le voir hésiter et répondre à côté à chaque relance de Lom). Cette différence rend les deux personnages complémentaires et contribue à leur rapprochement progressif en très joli couple.
Sous la légèreté manifeste de l'ensemble, Neame gère idéalement l'aspect hold-up qui s'avère très prenant par la nature (comme souvent) infranchissable du système de sécurité (surtout après avoir ridiculisé ainsi Caine qu'on n'imagine pas capable de le briser) et la longue séquence de casse truffée de rebondissements inattendus est très réussie. La conclusion offre d'ailleurs un contrepied assez génial comme on en voit peu dans ce type de film et qui scelle magnifiquement la touche romantique jusque là diffuse de l'histoire.
Gambit est également un objet sixties du plus bel aloi avec la photo pétaradante de couleur de Clifford Stine (illuminant autant les intérieurs luxueux que les extérieurs les plus exotiques), un Maurice Jarre qui s'est lâché dans la partition easy listening et une direction artistique pleine d'idées avec ses divers gadget et décors à double emploi. Michael Caine une fois brisée son flegme de façade s'avère d'un charme parfait et Shirley MacLaine (qui change de tenue toute les scènes) montre une fois de plus ses exceptionnelles disposition dans la comédie. Une merveille de divertissement ! Un remake avec Colin Firth et Cameron Diaz est en préparation parait il...
Sorti en dvd zone 2 anglais et doté de sous titres anglais.
Critique impeccable et à la hauteur de ce film trop peu connu.
RépondreSupprimerMerci !