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mercredi 4 mai 2011

L'Homme à la Ferrari - Il Tigre, Dino Risi (1967)


Francesco Vincenzini est grand-père pour la première fois mais le couple que forment son fils et sa belle-fille, Carolina, bat de l'aile. Quand la charmante femme décide de quitter son fils, Francesco n'a qu'une idée en tête : essayer de leur faire entendre raison et de les rabibocher. Mais voilà, lorsqu'il débarque chez Carolina, il oublie presque tout et se laisse séduire par les charmes de la belle, le réconfortant dans sa peur grandissante de devenir vieux.

 
Ce qui n'aurait pu être qu'une énième histoire de démon de midi et d'adultère devient une réjouissante comédie à l'écran grâce au talent de Risi et à l'abattage d'un Vittorio Gassman en grande forme. Le début est des plus amusant avec un Vittorio Gassman aux antipodes de ses rôles de rustres vulgaires puisque ici en chef d'entreprise omnipotent, mari parfait et traditionaliste. Tellement droit d'ailleurs qu'il faudra plusieurs tentatives à la jeune et jolie Ann Margret pour réussir lui mettre le grappin dessus. La trame est bien connue mais Dino Risi apporte une foule d'idées ludiques et inventives à sa narration et à sa mise en scène pour dynamiter le tout notamment des petits apartés en noir et blanc illustrant les rêves ou les souvenirs fantasmés de Gassman entrecoupant ainsi certains moment clés du film.

Parmi les plus amusants de ces délires entre rêve et réalité on trouve une scène où Gassman se bat avec son fils pour lui raccourcir sa coiffure de hippie ou un autre où il tire dans le dos d’ Ann Margret qu’il soupçonne de le tromper, sans parler des flash-back audacieux savamment placés.

Quelques belles astuces de montages ajoutent également à cette touche décapante tel ce moment où l’épouse (Eleanor Parker) de Gassman lui propose des vacances pour se ressourcer, la séquence suivante enchaînant sur les dites vacances, mais avec sa maîtresse... Risi inscrit le film dans la tonalité pop 60's du moment pour montrer le décalage entre Gassman et la jeune génération avec un festival de couleurs, de coupes à frange (dont un savoureux gag où il arbore une coupe au bol à la Beatles) et de mini jupes, un zeste d'érotisme et interludes musicaux bien placés.

On retrouve également l'irrévérence habituelle de Risi envers la religion lors de ce moment où Gassman va se confesser chez un prêtre, le tout montré comme une vulgaire consultation chez un psy (prescription de ave maria comprise) avec une salle d'attente bondée.

Toutes ces idées transcendent donc grandement les scènes de vaudeville plus classiques et attendues qu'on s'attend à trouver dans ce type de récit. Vittorio Gassman livre un grand numéro, incarnant la lâcheté masculine dans toute sa splendeur, perdant la tête et incapable de faire son choix jusque dans les derniers instants (d'où un astucieux The End ? pour conclure) et la charmante Ann Margret lui offre une répartie parfaite entre manipulation et amour sincère. Un Risi mineur mais plaisant donc et qui semblait préparer en tout point un de ses grands chef d’œuvres à venir Au nom du peuple italien (dont on reparle bientôt) autrement plus corrosif et où Gassman incarne un personnage assez proche.


Sorti en dvd zone 2 français chez Studio Canal

Extrait

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