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vendredi 10 juin 2011
The Clouded Yellow - Ralph Thomas (1950)
David Somers se fait virer des services secrets. Il décide alors de s'installer avec les Felton dans leur maison de campagne. Il tombe amoureux de la nièce des Felton, Sophie. Bientôt, celle-ci est accusée du meurtre de Hick, l'homme à tout faire de la maison.
Un remarquable exercice de thriller hitchcockien qui permet à Jean Simmons de délivrer une de ses plus intéressantes prestation. Sans être un film d'espionnage, The Clouded Yellow en arbore plusieurs aspect par l'intermédiaire de son héros Trevor Howard. Ancien espion révoqué, il est contraint pour un temps de s'installer à la campagne pour exercer la tâche ingrate de répertorier des papillons. Il se lie rapidement avec la nièce de la famille qui l'héberge, incarné par Jean Simmons. L'atmosphère supposément bucolique se trouve pourtant progressivement troublé par plusieurs nuages. Sophie (Jean Simmons) s'avère fort fragile psychologiquement, hantée par un traumatisme d'enfance et ne s'avère guère soutenue par son entourage que ce soit sa tante éveillant sans cesse sa fébrilité et surtout un employé de maison concupiscent qui la harcèle.
Le scénario crée remarquablement le malaise en orchestrant des situations troubles et pleine de secrets sans aucune menace tangible dans un premier temps. La mise en scène de Ralph Thomas instaure un voile de mystère par le jeu d'ombre rendant inquiétant ce cadre rural inoffensif et Jean Simmons par ses allures d'enfant apeurée trouble et éclaire les autres personnages l'oppressant sans motif d'un tour bien plus inquiétant. Cela renforce également le lien avec Trevor Howard, figure bienveillante et solide.
Après cette première partie tout en ambiance, la suite s'oriente vers la pur course poursuite façon Les 39 Marches lorsque Howard et Simmons fuient la police à travers l'Angleterre, cette dernière étant accusée à tort de meurtre. Là encore l'efficacité de Thomas fait merveille avec quelques séquences haletantes comme lorsque notre couple est traqué en rase campagne par une horde policier, les évasions astucieuses d'un Trevor Howard très convaincant en espion dur à cuir et une dernière demi heure ébouriffante de suspense. Le seul problème est le manque d'audace de Thomas dans la manière de traiter la facette psychologique du récit. La solution entière de l'énigme repose sur le trauma d'enfance de Sophie et celui ci aurait pu occasionner nombres de séquences inventives.
Thomas n'en fait rien pourtant, pas un flashback tarabiscoté à se mettre sous la dent et toute les allusions à ce souvenir passeront par le dialogue, la performance remarquable de Jean Simmons faisant néanmoins ressentir cette tension. Le film se rattrape par la manière d'incorporer des éléments d'espionnage dans ce qui est un thriller assez classique finalement. Les différents contact de son ancienne profession que Howard est contraint de solliciter dans sa fuite nous font ainsi découvrir sous l'Angleterre interlope un monde sous-terrain truffé de passeurs, fabricant de faux papiers et étrangers dissimulant des anciens agent, étonnant.
Si on voit largement venir le retournement final, la dernière partie partie accumulant les lieux, situations et péripéties est assez épatante et offre un ultime clin d'oeil à Hitchcock en réservant à son méchant un sort digne de celui de Joseph Cotten dans L'Ombre d'un doute. Très efficace donc et rondement mené tout long de ses 95 minutes, certains forum anglais disent même que le film durait originellement 111 minutes et a été coupé par ses producteurs peut être les fameux moments plus psychologiques manquant.
Sorti en dvd zone 2 UK uniquement et dépourvu de sous-titres, l'ensemble reste facilement compréhensible ceci dit.
Extrait
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