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mardi 27 mars 2012

Jules César, Conquérant de la Gaule - Giulio Cesare, il conquistatore delle Gallie, Anton Amerigo (1963)



En 54 avant J.C., le [pro]consul romain Jules César a déjà conquis la plupart des territoires du nord de la «Provincia» et s'apprête à tenter l'invasion de la Bretagne pour la seconde fois. Mais la Gaule, soumise depuis peu, est secouée à nouveau par un mouvement de rébellion. Son meneur, Vercingétorix, un ancien esclave gaulois affranchi, est parvenu à fédérer autour de qui de nombreux peuples prêts à en découdre avec Rome pour recouvrer leur liberté. C'est la ville fortifiée d'Alésia qui sera le théâtre de ce terrible affrontement...

Très librement inspiré de La Guerre des Gaules de Jules César, le film n'en a que plus d'intérêt puisque étonnement ces faits ont été relativement peu abordé dans le péplum (si ce n’est dans des films fantaisiste et oubliables comme L'Esclave de Rome" et Seul contre Rome fond du panier du péplum italien).

Le film mélange très habilement fait réels historiques, tous solidement abordés et un aspect plus romanesque qui fonctionne bien également. La première heure met ainsi parallèlement en scène les difficultés de César et Vercingétorix à unir leurs camps. D'un côté César en lutte avec un sénat agacé par le pouvoir que lui confère ses victoires et qui cherche à le stopper en lui refusant des légions supplémentaires alors qu'il s’apprête à attaquer la Bretagne. De l'autre Vercingétorix s'évertuant à force d'alliances et de compromis à rassembler le peuple celte sous son commandement. Toutes les manœuvres et discussion politiques sont très bien vues à ce niveau et offre une vraie crédibilité à la situation en place.

Pour ce qui est de l'aspect romanesque, on a l'histoire d'amour impossible de rigueur entre la pupille de César promise à Cicéron par alliance politique, mais amoureuse d'un de ses généraux. C’est un élément classique mais suffisamment bien traité pour susciter l'intérêt. Il y a par contre d'autres aspects plus discutables comme de faire de Vercingétorix un simili Spartacus puisqu'il s'avère être un esclave affranchi. Par contre belle idée que de faire de Jules César celui qui l'affranchit en ouverture, créant ainsi son propre ennemi sans le savoir. L'autre élément amusant et incohérent est de faire intervenir la reine des belges Astrid aux côtés de Vercingétorix, alors que son peuple aurait été décimé par César quelques année auparavant et donc pas en mesure d'apporter une aide quelconque. La cause de la défaite finale dû à sa jalousie est assez grossière également mais contribue à l'aspect plus feuilletonnesque de l'histoire.

Le traitement est assez étonnant puisque l'envahisseur romain est présenté sous un jour positif alors que les gaulois ne sont que des rustres sanguinaires, le cinéma proposant le plus souvent la solution inverse. Vercingétorix est une vraie brute barbare qui n'hésite pas à faire couper la main d'un allié qui ne lui a pas fournis la totalité des renforts demandé, use de la torture et n'est pas loin de violer la pupille de César qu’il a prise en otage lors d’une scène. César est lui au contraire montré comme un chef charismatique aimé de ses hommes prêts à le suivre jusqu'en enfer (à qui il rend bien cet amour lors d’une séquence où il donne de l'eau aux blessés), fin stratège prêt à foncer au cœur de la bataille lorsqu'elle devient désespérée.

Très belle interprétation de Cameron Mitchell (acteur américain plus connu pour être un des héros de la série western Bonanza et premier rôle récurrent du péplum italien comme l’excellent La Ruée des Vikings de Mario bava évoqué sur le blog) en César, une vraie allure, une présence et une noblesse de tous les instants. Rick Battaglia boule de nerfs au regard fiévreux apporte également un beau magnétisme à son Vercingétorix.

Pas mal de qualités donc mais un certain manque de moyens et les lacunes de Anton Amerigo (en fait pseudo sous lequel se cache le réalisateur Tanio Boccia coupable d'un oubliable Maciste et les filles de la vallée) derrière la caméra entache un peu la bonne impression. On est loin des cohortes impressionnante de légions vues ans les péplums américain, le tout est particulièrement fauché avec les immenses décors naturels yougoslaves trahissant la cruelle déficience en figurants. Les intérieurs sont soignés mais pas bien flamboyant malgré quelques réussite comme le camp des gaulois. La dernière partie illustrant les batailles de Gergovie et d'Alésia est bien plus spectaculaire et bénéficiant de gros moyens avec deux armées énormes se faisant face.

Cependant Amerigo est très brouillon dans le traitement stratégique des batailles (On ne peut donc pas apprécier une des principales qualités de César), on a bien du mal à différencier les deux camps qui se contente de se rentrer dedans. Les corps à corps sont bien mous malgré quelques débordements sanglants et on a même quelques stock-shots grossiers lors de certains plans d'ensemble, sans parler des ellipses en fondu enchaînés (le mal récurent du péplum fauchés) pour illustrer l’enchaînement des combats.Plus à l'aise dans un registre plus contemplatif, le réalisateur propose quelques très belles compositions de plans à comme l'armée romaine en attente devant Alésia, la nature bien mise en valeur et une belle scène illustrant les rites gaulois. La séquence de la reddition de Vercingétorix est splendide également.

Très intéressante coproduction Franco -Italienne donc qui aurait pu donner quelques chose de vraiment très bon sans les quelques petites scories de mise en scène et de budget. On peut soupçonner des coupes au montage également tant certains enchaînements paraissent abrupts, expliquant la durée un peu courte 1h30. A voir néanmoins si on s’intéresse à cette période précise vu que les films en traitant ne sont bien nombreux.

Sorti en dvd zone 2 français chez LCJ

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