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vendredi 13 avril 2012

Highly Dangerous - Roy Ward Baker (1950)


Un film d'espionnage aussi fantaisiste qu'efficace que ce Highly Dangerous . Margaret Lockwood est ici une entomologiste que les services secrets britanniques envoient dans un pays de l'est pour étudier les insectes d'un laboratoire local soupçonnés d'être modifié génétiquement pour une attaque biologique. A partir de ce pitch nous sommes partis pour 85 minutes trépidantes, inventives et bourrées de rebondissements inventifs. Au départ avec cette scientifique sérieuse on a le sentiment que Margaret Lockwood délaisse les rôles piquant qui ont fait sa renommée mais quelques indices laissent poindre que ce ne sera pas tout à fait le cas. Elle refuse la mission qui lui est proposée dans un premier temps mais le script révèle les lubies de cette femme rangée lorsqu'on nous la montre surexcitée au volant par un serial radio d'espionnage qu'elle écoute pour le narrer à son neveu avec moult détails.

On ne s'embarrasse pas trop de réalisme (pas de formation au terrain, un rapide briefing et elle est dans l'avion) et on se trouve déjà dans cette république totalitaire hostile. Roy Ward Baker instaure d'emblée une atmosphère oppressante notamment lors de l'arrivée de Margaret Lockwood (dont le jeu anxieux fait merveille) à la gare où la photo de Reginald H. Wyer joue superbement sur les ombres pour y rendre la moindre silhouette menaçante.

Autre atout de taille, Marius Goring grimé et bien vieilli qui campe un mémorable méchant avec ce chef de police à la bonhomie de façade et assez redoutable et perspicace. Le début voit le piège se refermer sur Margaret Lockwood dont le contact est rapidement tué et qui se retrouve aux mains de la police locale. On aura droit à une éprouvante scène d'interrogatoire (ou le montage percutant d'Alfred Roome fait merveille pour traduire la confusion de l'héroïne) avant qu'un étonnant rebondissement nous emmène dans une direction inattendue.

Soumise à un sérum de vérité, Margaret Lockwood pour ne rien révéler se réfugie dans son inconscient et fusionne sa personnalité avec celle du héros radio qu'elle écoutait au début (ce qui est annoncé subtilement précédemment lorsqu'elle choisit Frances "Conway" comme couverture soit le même nom que le personnage radio). Stupéfaction alors notre frêle et fragile héroïne se métamorphose pendant près d'une demi-heure en quasi barbouze totalement casse-cou laissant son seul allié le journaliste Bill Casey (Dane Clarke) complètement dépassé.

Totalement fantaisiste sur le papier, l'argument fonctionne parfaitement à l'image grâce à l'efficacité et au rythme soutenu qu'instaure Baker ne nous laissant pas réfléchir à l'improbabilité de la chose. Margaret Lockwood est excellente pour exprimer ce basculement passant de la fébrilité apeurée à la détermination sans faille et comiquement on a parfois l'impression que c'est Dane Clarke qui remplit le cliché de figure "féminine" peinant à suivre le héros énergique (même si les choses rentrent un peu plus dans l'ordre sur la toute fin). Le suspense est redoutable et les péripéties variées notamment une traque finale en forêt des plus palpitante et une fuite finale des plus fine. On sentait déjà le savoir-faire de Roy Ward Baker dont c'est un des premiers films et qui serait un touche à tous des plus doué du cinéma britannique notamment au sein de la Hammer. Excellent et très enlevé divertissement en tout cas.

Disponible en dvd zone 2 anglais notamment dans un très beau coffret consacré à Margaret Lockwood chez ITV et doté de sous titres anglais.

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