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lundi 3 juin 2013

Les Poulets - Fuzz, Richard A. Colla (1972)


Les inspecteurs Steve Carella, Meyer Meyer, et Bert Kling de la 87 ° section enquêtent pour coincer le responsable (surnommé « Le sourd ») d'un racket qui vise des personnes de la ville. Le premier chantage est de 5 000 dollars contre la vie d'un responsable de la municipalité. Personne n'y croit guère. Mais la menace est mise à exécution. Pour la victime suivante, la somme est multipliée par dix... Dans cette ambiance, s'y ajoutent des affaires de vol et d'attaques contre des SDF ... Pire encore, il faut intégrer dans l'équipe une collaboratrice, l'inspecteur Eileen McHenry...

Fuzz s'inscrivait dans la lignée des succès de L'Inspecteur Harry (1970) et French Connection (1970), fers de lance du polar urbain et sort la même année que Les Flics ne dorment pas la nuit autre classique du genre. Le film reprend donc dans son intrigue de nombreux éléments des classiques précités, que ce soit le chantage criminel aux autorités (Inspecteur Harry), une scène de filature tendue entre la rue (French Connection) et le métro et surtout une histoire évoquant le quotidien d'un commissariat (Les Flics ne dorment pas la nuit). Si la production du film est opportuniste dans ce contexte son scénario ne l'est pas puisqu'il adapte un des volets de la saga policière d'Ed McBain 87e District.

L'auteur adapte lui-même son œuvre sous son pseudonyme Evan Hunter et sans forcément égaler les oeuvres évoquées plus haut qu'il a inspiré et ni même d'autres adaptations plus mémorable (on pense évidemment à Entre le ciel et l'enfer de Kurosawa) le film est tout à fait intéressant.

Un des éléments les plus surprenants au départ, c'est ce mélange curieux entre polar urbain réaliste et grosse comédie sans que l'unn' empiète sur l'autre. On a donc un récit choral où plusieurs enquêtes s'entremêlent , nous permettant d'accompagner différents flics et autant de situations différentes. On aura ainsi parallèlement un jeu de dupe dangereux avec un assassin maître chanteur menaçant des notables de la ville, la traque de psychopathe se plaisant à incendier les sans-abris et enfin la poursuite d'un violeur sévissant dans le quartier. C'est assez inégal mais plaisant avec toujours ce mélange mix détonant.

Ainsi les méfaits du maître chanteur amorcent des moments de tensions saisissants avec son lot d'attentats et d'assassinats inattendus et les pantalonnades (le guet-apens d'un suspect tout en décontraction, un interrogatoire good cop/ bad cop raté dans les grandes largeurs) s'enchaînent sans transition avec des séquences plus oppressantes comme cette tentative de viol dont est victime Raquel Welch.

Le casting impliqué et complice fait bien passer la chose avec un excellent Tom Skerrit, Burt Reynolds ou Raquel Welch qui réussit à rattraper le traitement ingrat et quelque peu misogyne de son personnage plongé dans un milieu d'homme. A mi-parcours, le film est même relancé par l'apparition de Yul Brynner (la scène l'introduisant est excellente) campant un superbe méchant malheureusement sous exploité.

Richard Colla plutôt habitué de la télévision délivre une réalisation nerveuse collant bien au bitume (sans le génie d'un Friedkin ou d'un Siegel évidemment) où on retrouve une urbanité saisissante entre trognes transpirant le réel et une touche sordide qui fonctionne bien à travers les lieux mal famés explorés (le tournage ayant eu lieu à Boston) ainsi qu'un score urgent et funky de Dave Grusin. Une petite curiosité qui étonne jusqu'au bout notamment avec ce final qui résout toute les intrigues par le plus grand des hasards.

Sorti en dvd zone 1 chez MGM et doté de sous-titres français

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