Les inspecteurs Steve Carella, Meyer
Meyer, et Bert Kling de la 87 ° section enquêtent pour coincer le
responsable (surnommé « Le sourd ») d'un racket qui vise des personnes
de la ville. Le premier chantage est de 5 000 dollars contre la vie d'un
responsable de la municipalité. Personne n'y croit guère. Mais la
menace est mise à exécution. Pour la victime suivante, la somme est
multipliée par dix... Dans cette ambiance, s'y ajoutent des affaires de
vol et d'attaques contre des SDF ... Pire encore, il faut intégrer dans
l'équipe une collaboratrice, l'inspecteur Eileen McHenry...
Fuzz s'inscrivait dans la lignée des succès de
L'Inspecteur Harry (1970) et
French Connection (1970), fers de lance du polar urbain et sort la même année que
Les Flics ne dorment pas la nuit
autre classique du genre. Le film reprend donc dans son intrigue de
nombreux éléments des classiques précités, que ce soit le chantage
criminel aux autorités (
Inspecteur Harry), une scène de filature tendue entre la rue (
French Connection)
et le métro et surtout une histoire évoquant le quotidien
d'un commissariat (
Les Flics ne dorment pas la nuit). Si la production du film est opportuniste dans ce
contexte son scénario ne l'est pas puisqu'il adapte un des volets de la
saga policière d'Ed McBain
87e District.
L'auteur adapte lui-même son œuvre sous son pseudonyme Evan Hunter et
sans forcément égaler les oeuvres évoquées plus haut qu'il a inspiré et ni même
d'autres adaptations plus mémorable (on pense évidemment à
Entre le ciel et l'enfer de Kurosawa) le film est tout à fait intéressant.
Un
des éléments les plus surprenants au départ, c'est ce mélange curieux
entre polar urbain réaliste et grosse comédie sans que l'unn' empiète sur
l'autre. On a donc un récit choral où plusieurs enquêtes s'entremêlent ,
nous permettant d'accompagner différents flics et autant de situations
différentes. On aura ainsi parallèlement un jeu de dupe dangereux avec
un assassin maître chanteur menaçant des notables de la ville, la traque
de psychopathe se plaisant à incendier les sans-abris et enfin la
poursuite d'un violeur sévissant dans le quartier. C'est assez inégal
mais plaisant avec toujours ce mélange mix détonant.
Ainsi les
méfaits du maître chanteur amorcent des moments de tensions saisissants
avec son lot d'attentats et d'assassinats inattendus et les
pantalonnades (le guet-apens d'un suspect tout en décontraction, un interrogatoire
good cop/ bad cop raté dans les grandes largeurs)
s'enchaînent sans transition avec des séquences plus oppressantes comme
cette tentative de viol dont est victime Raquel Welch.
Le casting
impliqué et complice fait bien passer la chose avec un excellent Tom
Skerrit, Burt Reynolds ou Raquel Welch qui réussit à rattraper le
traitement ingrat et quelque peu misogyne de son personnage plongé dans
un milieu d'homme. A mi-parcours, le film est même relancé par
l'apparition de Yul Brynner (la scène l'introduisant est excellente)
campant un superbe méchant malheureusement sous exploité.
Richard Colla
plutôt habitué de la télévision délivre une réalisation nerveuse collant
bien au bitume (sans le génie d'un Friedkin ou d'un Siegel évidemment)
où on retrouve une urbanité saisissante entre trognes transpirant le réel
et une touche sordide qui fonctionne bien à travers les lieux mal famés
explorés (le tournage ayant eu lieu à Boston) ainsi qu'un score urgent et funky de Dave Grusin. Une petite curiosité qui
étonne jusqu'au bout notamment avec ce final qui résout toute les
intrigues par le plus grand des hasards.
Sorti en dvd zone 1 chez MGM et doté de sous-titres français
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire