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mercredi 31 juillet 2013

L'Autre - In Name Only, John Cromwell (1939)

Alec Walker (Cary Grant) fait la connaissance d'une jeune artiste Julie Eden (Carole Lombard). Il voudrait l'épouser, mais il est déjà marié avec la très calculatrice Maida (Kay Francis) qui lui refuse le divorce...

Un beau mélo qui se penche sur la difficulté à refaire sa vie, renforcée bien sûr par le contexte moral de l'époque. L'originalité est ici de faire du personnage le plus fragile et victime du destin un homme. Cet homme, c'est Alec Walker (Cary Grant) vivant un mariage malheureux avec une femme (Kay Francis) l'ayant épousé pour son argent jusqu'à sa rencontre avec la jolie veuve Julie Eden (Carole Lombard). Le poids des conventions va rendre cette situation inextricable par le refus de l'épouse intéressée de divorcer, rendant le couple illégitime de plus en plus coupable. L'infidélité est tacitement acceptée tant qu'on ne brise pas la sacro-sainte entité du mariage et tout pousse, de la meilleure amie perfide et pressante (Helen Vinson) aux parents moralisateurs à ne rien changer de cet état de fait.

C'est contre cette fatalité que va se rebeller le personnage de Cary Grant, déterminé et vulnérable à la fois. Ici ce sont les femmes qui mènent le jeu. Carole Lombard offre une magnifique prestation dramatique avec cette jeune femme amoureuse et hésitante dont la sincérité va redonner symboliquement puis littéralement lors de la conclusion gout à la vie à un Cary Grant brisé par une morale inhumaine. Face à elle Kay Francis compose une épouse perfide à souhait et manipulatrice, le masque bienveillant et la beauté dissimulant un monstre d'égoïsme. Une des meilleures compositions de l'actrice qui parvient à être détestable et jouant à merveille de son aura de douceur et de glamour pour exprimer la superficialité du personnage.

Cary Grant et Carole Lombard tout en sobriété poignante composent un couple magnifique où les moments romantiques comme de désespoir s'ornent d'une grande intensité et montrent l'étendue du registre des deux acteurs plus souvent vus dans des rôles léger et comiques.

Face à leur amour bien des obstacles pas forcément aux mauvaises intentions mais guidés par une morale vaine (la sœur de Julie jouée par Katharine Alexander, les parents d'Alec ou on retrouve un Charles Coburn bourru) ou alors la simple perfidie (la meilleure amie et ses piques acérées), le poids des apparences devant être maintenu au détriment du bonheur de l'individu. Le très beau final l'éprouve jusqu'au bout mais notre couple aux abois restera plus uni que jamais tandis que les masques tombent enfin. Une belle découverte.

Sorti en dvd zone 2 français aux Editions Montparnasse dans la collection RKO

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