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mardi 6 août 2013
La Femme la plus riche du monde - The Richest girl in the world, William A. Seiter (1934)
Héritière d’une immense fortune, Dorothy Hunter est persuadée que personne ne l’aime pour elle-même et non pour son argent. Elle décide de se faire passer pour sa secrétaire Sylvia. La vraie Dorothy, attirée par le beau Tony Travers, le pousse à̀ tomber amoureux de Sylvia. Mais le stratagème de Dorothy est trop hasardeux et commence à se retourner contre elle...
Une fort agréable comédie romantique qui a la particularité de réunir le mythique couple des Chasses du comte Zaroff (1932), Fay Wray et Joel McCrea. C'est pourtant bien Myriam Hopkins qui est au centre de l'attention en riche héritière cachée du monde depuis son enfance.
Dorothy Hunter (Myriam Hopkins) orpheline très jeune a toujours été protégée des difficultés, le début du film créant même le mystère quant à son apparence puisque personne ne l'a jamais vue et que l'on découvrira qu'elle use de sa secrétaire Sylvia (Fay Wray) comme un leurre se faisant passer pour elle pour les représentations officielles. Se rendant compte que sa fortune attire ou complexe les prétendants, elle va à son tour endosser l'identité de sa secrétaire lorsqu’elle va tomber amoureuse d'Anthony Travers (Joel McCrea) afin d'éprouver ses sentiments.
On aura donc un curieux triangle amoureux, Dorothy séduisant Anthony tout en le jetant les bras de sa secrétaire jouée par une Fay Wray tout en charme et décontraction qui met bien en valeur son personnage plus en retrait. Plutôt que d'exploiter toutes les situations de vaudeville qu'offre le postulat (sachant que le personnage de Fay Wray est marié aussi et voit d'un mauvais œil son activité de doublure trop poussée), le scénario de Norman Krasna s'appuie plutôt sur les personnages et notamment en explorant l'ambivalence de Dorothy. A force de guetter la sincérité de l'autre, notre héroïne recherche une perfection et une dévotion qui exclut toute la part d'inconnu d'une romance, poussant le stratagème beaucoup trop loin.
Miriam Hopkins est épatante dans ce registre où à tout moment son jeu enjoué se voit subtilement teinté d'un nuage de doute angoissé. A l'inverse Joel McCrea compose un personnage confondant de naturel, sûr de ses réactions et sentiments malgré les manipulations de Dorothy. La manière dont se décante la situation lors de la conclusion use d'ailleurs brillamment de ce bon fond et de son caractère brut de décoffrage. Et la fin ouverte maintenant le secret initial est assez épatante, un très bon moment.
Sorti en dvd zone 2 français au éditions Montparnasse dans la collection RKO
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