Pages

mardi 24 septembre 2013

Lacombe Lucien - Louis Malle (1974)



Lucien Lacombe, un jeune paysan du Sud-Ouest travaillant à la ville, retourne pour quelques jours chez ses parents en juin 1944. Son père est prisonnier de guerre en Allemagne et sa mère vit avec le maire du village. Il rencontre son instituteur, devenu résistant, à qui il confie son désir d'entrer dans le maquis. Il essuie un refus. De retour en ville, il est arrêté par la police et après un habile interrogatoire dénonce son instituteur. Il rejoint alors les auxiliaires français de la Gestapo, vivant la vie d'un agent de la police allemande.



Lacombe Lucien constitue une des réussites majeures de Louis Malle, faisant regarder à la France son passé douloureux droit dans les yeux tout en représentant une réalité sordide de l’Occupation pour les jeunes générations. Jusque-là l’évocation de cette période naviguait entre film de guerre ouvertement patriotique comme La Bataille du rail de René Clair (1945 sur la résistance des cheminots) ou toute une série de comédies sur la Résistance comme Babette s’en va en guerre (1959) de Christian-Jaque, La Vie de Château (1966) de Jean-Paul Rappeneau, La Grande Vadrouille de Gérard Oury (1967) ou Le Mur de l’Atlantique (1970) de Marcel Camus.  Si la description d’une armée française glorieuse était impossible, les visions des quidams ordinaires dans ces films devaient maintenir l’illusion d’une France « toute » résistante hormis quelques exceptions grinçantes comme La Traversée de Paris d’Autant-Lara (1956) ou plus complexes tel L’Armée des Ombres (1969) de Jean-Pierre Melville. Après les purges revanchardes au lendemain de l’armistice et l’instabilité de la Quatrième République, l’heure était à l’apaisement et à une volonté d’oubli de ces heures troubles. Le processus de reconstruction du pays se fera autour de la figure de sauveur et Père de la Nation du Général de Gaulle qui biaise les films traitant de l’Occupation et alimentent l’idée d’une France toute résistante. Cela se fait dans les œuvres via des héros naïfs, franchouillards et souvent parallèlement guidés par une quête personnelle/sentimentale provoquant plus simplement l’identification. Les films  osant évoquer la réalité de cette période apparaissent donc après la démission puis le décès de De Gaulle  les révélations du documentaire Le Chagrin et la pitié (Marcel Ophuls, 1969), qui brisera définitivement l’illusion.



Sorti cinq ans après Le Chagrin et la pitié, Lacombe Lucien fut la première fiction à dépeindre crûment les agissements douteux de certains français durant l'Occupation. Malle faisait ainsi tomber le mythe de la France « toute » résistante mais si Marcel Ophuls avait déjà défriché le terrain Lacombe Lucien fera un véritable scandale à sa sortie, essentiellement dû à la personnalité de son héros. Louis Malle ne fait en effet jamais de son collabo un grand méchant détestable, un lâche ou traître servile à l’occupant mais privilégie au contraire une absence de jugement moral  qui le rend d'autant plus ambigu. Lacombe Lucien n’est qu’un jeune type fougueux et ignorant en quête d'adrénaline qui va s'engager dans la police allemande après avoir été refusé dans le maquis.  Le réalisateur se sera inspiré d’une réflexion de Marx sur le lumpenprolétariat, cette classe sociale dénué de culture politique et par conséquent se rangeant presque par instinct de survie dans les rangs du plus fort, de l’oppresseur. La caractérisation du personnage est à la fois proche et l’antithèse des héros malgré eux des films des années 60. Lacombe Lucien est un jeune parmi tant d’autres comme pouvait l’être les français moyens de La Grande vadrouille, mais quand leur âge mûr (ou leur candeur pour la Brigitte Bardot de Babette s'en va-t’en guerre) et une nature profondément bonne les guidaient naturellement vers un héroïsme qui les dépasse, le héros de Louis Malle apparait comme sans repère moral.



Avec pareil protagoniste le scénario de Louis Malle et Patrick Modiano est volontairement dépourvu de crescendo dramatique afin de servir froidement la coquille vide qu’est Lacombe Lucien. Le récit se compose des diverses escarmouches auxquelles il se livre avec les autres collabos, souvent révoltante comme un guet-apens glaçant à un médecin résistant ou les manœuvres d'intimidation de Lucien envers une famille juive clandestin afin de séduire leur fille. Etre médiocre dont le contexte fait ressortir la noirceur (avec quelques signes avant-coureur au début du film où il se plaît à torturer des animaux) et dont le seul acte positif semblera plus motivé par une réaction d'orgueil qu'une prise de conscience. Le jeu instinctif du débutant Pierre Blaise le rend d’autant plus insaisissable, en faisant un mur opaque, un enfant (ce moment où il dévale une colline à vélo sur fond de Django Reinhardt) auquel l’on n’a jamais enseigné la notion du bien et du mal.

.Le traitement clinique et anti manichéen de Louis Malle se déleste de tout jugement moral pour scruter la faible marge qui pourrait faire basculer des êtres sans repères vers le pire choix possible pour un semblant de revanche sociale. Cette approche valut au film les foudres de l'extrême gauche comme de l'extrême droite, la critique se faisant mitigée en accusant le réalisateur d’avoir dépeint une France entièrement collaborationniste – quand la chimère inverse semblait moins décriée. La polémique provoquera le départ de Louis Malle qui poursuivra sa carrière aux Etats-Unis. Il évoquera de nouveau l’Occupation dans une vision plus autobiographique et humaniste lors de son retour en France avec le magnifique Au revoir les enfants (1987).

Sorti en dvd zone 2 français chez Arte

12 commentaires:

  1. "se plaît à torturer des animaux"
    La scène du lance pierre dirigée vers un moineau sur une branche
    avec en fond sonore la musique de Django Reinardt est gravée dans ma mémoire. La musique ( j'ai acheté le CD à une époque ou le DVD n'existait pas) parle de joie de vivre, ironiquement elle est le soubassement du crime.
    Louis Malle, associé par les dates, à la nouvelle vague n'a rien de commun avec elle.Il innove dans le classicisme, et Zazie dans le métro, mené sur un rythme endiablé se prêterait volontiers à une lecture "académique" qui mettrait en parallèle le roman éponyme de Raymond Quenau (orth.?).
    Son documentaire sur l'Inde est
    magnifique.

    RépondreSupprimer
  2. j'aurais pu écrire ce qui précède et je devrais revoir Lacombe Lucien, parce que j'ai refusé je crois d'enregistrer
    les horreurs que vous mentionnez dans votre chronique.

    RépondreSupprimer
  3. bonjour Justin, heureuse enfin de vous retrouver après avoir revu ce film. J'écris "revu", mais en vérité je n'ai pas pu au moment de sa sortie en salle en voir plus que le début, prise de ces angoisses que vous pouvez
    imaginer. Le mal est réparé, la lacune comblée.
    Oui, Lacombe est un personnage
    ambigu, mais non pas d'une ambigüité machiavélique qui prendrait racine dans l'intelligence du Prince (Machiavel), mais dans l'absence totale d'intelligence et de bon sens. il tue un moineau au lance pierre, vise au fusil
    la narine de Pétain (geste qui en dit long sur son absence de repères).
    Ces six bouteilles de champagne à
    boire en une soirée par ce qu'il croit être de la générosité, indique à quel
    point son travail à la ferme ou de vide pot de chambre à l'hospice l'a éloigné
    d'un commerce normal avec la société des hommes. C'est l'histoire d'un paumé,
    et comme vous le dites plus haut c'est dans le Lumpenproletariat, les
    détenus de droit commun que le nazisme a recruté des afficionados
    qui n'avaient pas un soupçon de conscience ou de morale. Lacombe
    n'est pas tout à fait le degré zéro de l'humanité. Il est sensible à la beauté des femmes (ce qui n'est pas le cas des suiveurs de Goering : cf la fusillade nocturne de l'orgie homosexuelle dans LES DAMNES de Visconti), il aime France, et quand il lâche "le con !"
    au père qui s’est de lui-même présenté à la Gestapo (si les alliés sont en Normandie, la guerre n’est pas terminée pour autant. Oradour-sur-Glane est le meilleur exemple
    de cette retraite criminelle des Allemands vaincus), on comprend (non seulement par ce
    « j’vous aime bien, vous savez ») qu’il est déterminé à les conduire en Espagne.
    AU REVOIR, LES ENFANTS, inspiré d’une expérience personnelle de Louis Malle est
    un très grand film, sinon l’un des plus subtils sur cette période ambiguë de la France.



    RépondreSupprimer
  4. je suis contente d'être publiée par vous.
    Vous ne connaissez pas la rancune : dix points pour vous !
    Ce film est moins facile que LE DERNIER METRO, dans lequel on entre sans peine, parce que Deneuve y est magnifique et que l'histoire d'amour est un beau mélo. Le mélo est en bonne place, la France faschisante n'est finalement pas représentée sinon par le journaliste (Daksia) de JE SUIS PARTOUT. On peut même dire que l'Occupation n'est pas le sujet du film.
    Les intrigues amoureuses, ratées ou pas (celle de l'homme à tout faire qui apporte un jambon, et celle de deux lesbiennes) sont bien le sujet du film.
    L'Australienne Gillian Armstrong a réalisé un très très bon film sur l'Occupation dans un village français où elle est venue tourner un film d'une authenticité frappante : ça s'appelle CHARLOTTE GRAY avec Cate Blanchett absolument magnifique dans son rôle de révélateur. Elle essaie de réussir, entre autres, de sauver deux enfants juifs cachés chez un fermier. Là elle échoue, et les enfants sont dénoncés. On voit comment
    un père et un fils se font la guerre, parce que le premier est Gaulliste, le second communiste : des distingos
    qu'il est difficile de mettre en lumière, si longtemps après. Les Nazis exterminent les communistes, puisque ces derniers sont
    les adeptes de leur ennemi territorial et idéologique n°1 : la Russie communiste. Il n'y a pas lieu de parler davantage de ce film ici, mais il est regrettable que Gillian Armstrong ne
    soit connue, au même titre que Jane Campion (elle a fait l'inoubliable OSCAR ET LUCINDA, avec Cate Blanchett — elle aussi australienne — et Ralph Fiennes dans l'un de ses premiers rôles ; ce film existe en version française)

    RépondreSupprimer
  5. si vous ne l'avez pas vu, jetez vous sur UN CONDAMNE A MORT S EST ECHAPPE, tourné en1947, presque 30 ans avant LACOMBE. Fontaine, le condamné à mort, étudiant en philo à Paris s'est engagé dans la Résistance.
    L'histoire est d'une part basée sur un récit authentique,
    d'autre part tourné par un réalisateur qui a fait, dès 1940, 18 mois de prison dans les geôles allemandes.
    Il sait de quoi il parle. Le film raconte avec une minutie extraordinaire et une singulière austérité les préparatifs de cette évasion. 40 minutes avant la fin du film, le héros Fontaine se voit adjoindre dans sa cellule solitaire un garçon de 16 ans, probablement un mouchard qui veut le faire parler (sans y réussir) qui est à s'y méprendre — mais en plus beau — le jumeau de Lucien Lacombe. Ce film dégage une puissance extraordinaire. Les visages sont beaux, sinon des murs gris, des gamelles mais en guise de contrepoint à cette infinie tristesse, le Requiem de Mozart grandiose et solennel. Pour mon ami américain, c'est le plus grand des films sur les prisonniers de guerre et si je vous en
    parle, c'est qu'il est indiscutablement le père du film de Louis Malle, et montre le beau visage de la Résistance, dont on n'a pas assez parlé. La sobriété de Bresson est
    transcendante.

    RépondreSupprimer
  6. Je note hormis Pickpoket ou Mouchette je ne crois pas avoir vu beaucoup de Bresson ça sera l'occasion de combler les lacunes et les liens que vous faite avec Lacombe Lucien semblent très intéressants.

    RépondreSupprimer
  7. je suis bien contente que ce film vous tente. J'ai travaillé
    longuement ce même texte, corrigeant l'erreur de date (57
    et non 47). Vous serez frappé par le personnage de Jost, âgé de 16 ans, "paumé" comme Lacombe. Comme le texte revu et corrigé est plus long, je vous le "délivre" dans le commentaire suivant. Quelques retouches encore, et le texte sera publiable dans
    "Cent films que j'ai aimés".

    RépondreSupprimer
  8. Ce sera ou bien "Cent films que j'ai aimés" ou "Cent films dont j'ai parlé avec Justin"
    J'ai TOUT Mozart, il m'a donc été facile de corriger.
    Il ne s'agit pas du Requiem mais de la Grande Messe
    (Mozart, vous le saviez peut-être, était franc-maçon. Il est moins religieux que simplement transcendant. C'est dire qu'il croît dans l'élévation de l'homme vers ce qu'il a de plus noble et beau en lui et non dans un Dieu dont les représentations deviennent palottes au fur et à mesure que la science prend le large dans l'univers)
    HORS SUJET : voici mon texte
    =======================================

    j'ai ajouté quelque chose à LACOMBE, LUCIEN pour vous suggérer de voir sans plus tarder
    UN CONDAMNE A MORT S EST ECHAPPE de Robert Bresson, qui raconte une AUTRE FACE de l’Occupation allemande.
    Fontaine, très jeune prof de philo s'est engagé dans la Résistance, a tué un allemand et attend à Lyon, dans la prison de Montluc* son exécution. (Après une tentative d'évasion de la voiture qui le conduit vers la geôle, il est sauvagement battu et arrive ensanglanté sur un brancard à la prison).
    La mise à mort est précédée, comme toujours et partout (dans les couloirs de la mort aux USA) d'un temps de latence, censé être une torture.
    Fontaine est incarceré seul dans une cellule d’un étage élevé — sous le toit — et le film ne fait rien d’autre que décrire dans le moindre détail la préparation d'une évasion, qui est tout sauf certaine.

    Le film est ponctué par la toilette quotidienne des détenus devant des lavabos (où tous jeunes, ont de beaux visages amaigris, qui respirent l’intelligence et une docilité apparente, avec parmi eux un curé magnifique, qui privé de sa bible note sur des bouts de papier des versets remémorés pour ses camarades). La communication est limitée à de rares échanges verbaux et petits mots glissés dans la poche des uns et des autres. (Autre ponctuation majeure et contrepoint à l'austérité du récit et de l'image : LA GRANDE MESSE de MOZART qui transcende l’ignominie de la situation).

    A la 53 ème minute du film qui en compte 99, un garçon de 16 ans, le portrait « craché » physique et mental de Lucien LACOMBE est introduit dans la cellule de Fontaine. Ce garçon, Jost, a successivement servi les Allemands et les Français ; sans éducation, issu d’un milieu modeste, il est paumé comme l’était Lacombe, avec une envie de faire quelque chose. Les co-détenus conseillent à Fontaine de se méfier de lui, probablement un indic qui va essayer de le faire parler. La preuve en est donnée, mais Fontaine reste bouche cousue. Son intelligence, sa confiance dans l’avenir, vont assez vite lui gagner la sympathie et la collaboration de Jost dans le projet qui devient désormais celui d’une évasion à deux.

    RépondreSupprimer
  9. (2° PARTIE)


    Le film n'est pas de 1947 comme je l'ai écrit hier, mais de 1957 (Lacombe sera de 1974). Bresson lui-même a été incarcéré 18 mois dès 1940 dans les prisons de la Gestapo. Il sait de quoi il parle.

    Ce n'est pas un film d'action et la préparation minutieuse d'une évasion dure plus d'une heure et demi. Je pense, connaissant vos goûts, que vous n'aurez pas la patience de regarder ce film qui est — plus qu’une méditation transcendantale — la forme concrète d’un espoir autant qu'un moyen de tuer le temps. Le message est clair et simple : "quand on veut, on peut" ; il est incarné par Fontaine qui ne met pas les genoux à terre, a la détermination et la force physique de la jeunesse et a surtout la conviction que les Allemands ne peuvent pas gagner cette guerre (contrairement à Jost son co-détenu, lâche et défaitiste, qui croit la bataille à jamais perdue pour la France) . Il a plus que tout soif de retrouver la liberté, fût-ce au péril de sa vie.

    L’évasion même dans le temps du film — non dans celui des spectateurs — dure trois heures. Fontaine a décrit les sentinelles et leur tour de ronde, de plus en plus court au fur et à mesure que la nuit avance (les Allemands sont gagnés par la fatigue) Ils disposent d'une grenade, d'un revolver et d'une
    mitraillette dont le profil se détache au dessus de leur tête. Et Bresson ne montrera pas Fontaine tuant la sentinelle qui lui barre la route, mais dans un plan très court, sans commentaire, à la première étape de l’évasion, git au sol une forme noire, avec à la verticale, le profil de la mitraillette. Ce sont, tout au long du film,
    des ellipses de ce genre qui soulèvent d’admiration par cette écriture graphique.

    Au bas du 3 ème mur d'enceinte, une fois l'évasion réussie, Fontaine et Jost se serrent dans les bras l'un de l'autre, joue contre joue. Et tandis que le mot FIN apparaît sur l’écran on voit leurs deux silhouettes s’éloigner sur le chemin de la liberté.


    * dans cette prison de sinistre mémoire 10 000 hommes ont été incarcérés : 7 000 n’en sont pas sortis vivants. C’est à Lyon que la gestapo a fait preuve d’un zèle d’exception. C’est aussi à Lyon que se trouve un grand Musée de la Résistance.



    Le film n'est pas de 1947 comme je l'ai écrit hier, mais de 1957 (Lacombe sera de 1974). Bresson lui-même a été incarcéré 18 mois dès 1940 dans les prisons de la Gestapo. Il sait de quoi il parle.

    Ce n'est pas un film d'action et la préparation minutieuse d'une évasion dure plus d'une heure et demi. Je pense, connaissant vos goûts, que vous n'aurez pas la patience de regarder ce film qui est — plus qu’une méditation transcendantale — la forme concrète d’un espoir autant qu'un moyen de tuer le temps. Le message est clair et simple : "quand on veut, on peut" ; il est incarné par Fontaine qui ne met pas les genoux à terre, a la détermination et la force physique de la jeunesse et a surtout la conviction que les Allemands ne peuvent pas gagner cette guerre (contrairement à Jost son co-détenu, lâche et défaitiste, qui croit la bataille à jamais perdue pour la France) . Il a plus que tout soif de retrouver la liberté, fût-ce au péril de sa vie.

    RépondreSupprimer
  10. 3° PARTIE


    L’évasion même dans le temps du film — non dans celui des spectateurs — dure trois heures. Fontaine a décrit les sentinelles et leur tour de ronde, de plus en plus court au fur et à mesure que la nuit avance (les Allemands sont gagnés par la fatigue) Ils disposent d'une grenade, d'un revolver et d'une
    mitraillette dont le profil se détache au dessus de leur tête. Et Bresson ne montrera pas Fontaine tuant la sentinelle qui lui barre la route, mais dans un plan très court, sans commentaire, à la première étape de l’évasion, git au sol une forme noire, avec à la verticale, le profil de la mitraillette. Ce sont, tout au long du film,
    des ellipses de ce genre qui soulèvent d’admiration par cette écriture graphique.

    Au bas du 3 ème mur d'enceinte, une fois l'évasion réussie, Fontaine et Jost se serrent dans les bras l'un de l'autre, joue contre joue. Et tandis que le mot FIN apparaît sur l’écran on voit leurs deux silhouettes s’éloigner sur le chemin de la liberté.


    * dans cette prison de sinistre mémoire 10 000 hommes ont été incarcérés : 7 000 n’en sont pas sortis vivants. C’est à Lyon que la gestapo a fait preuve d’un zèle d’exception. C’est aussi à Lyon que se trouve un grand Musée de la Résistance.


    RépondreSupprimer
  11. Bon je n'ai fait que survoler car vous avez quasiment raconté tout le film ^^ mais je reviendrai à votre développement quand je l'aurait vu :-)

    RépondreSupprimer
  12. s'il y a alors une page Bresson, nous pourrons parler de
    Pickpocket et de Mouchette que j'ai empruntés aujourd'hui. Je recevrai un mail que LE JOURNAL D UN CURE DE CAMPAGNE sera disponible. En vérité,
    je me fais là un peu violence car je redoute l'idéologie que je vais découvrir en coulisse.
    Je m'obstine alors que je sais très bien que l'on ne peut
    jamais tout comprendre dans cette humaine diversité.
    ……/……

    RépondreSupprimer