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lundi 11 novembre 2013

Police Story - Ging chaat goo si, Jackie Chan (1985)


L'inspecteur de la police de Hong Kong Chan Ka Kui se voit confier la protection d'une femme, assistante d'un parrain de la mafia que Chan essaye de mettre sous les verrous depuis plusieurs mois. En moins de 48h, il va devoir faire face à cette mission, à sa fiancée qui le croit infidèle et à la horde de mafieux qui veut le mettre hors-circuit.

L’immense succès du Marin des mers de Chine (1982) avait permis à Jackie Chan de réellement se réinventer en sortant son personnage du carcan restrictif du kung fu pian. Après ce trépidant film d’aventure, Jackie Chan tout en conservant la loufoquerie de la figure cinématographique qu’il s’était inventé pouvait désormais l’inscrire dans des genres très divers comme le polar avec Police Story (1985). Jackie s’était déjà placé du côté des agents de la loi dans la série des Flic de Hong Kong (1985) avec ses acolytes des « lucky stars » (Sammo Hung à la réalisation, Yuen Biao au casting entre autres) mais les films étaient encore fortement teintés de comédie alors que Police Story malgré quelques moments légers est un polar pur et dur.

Même si prétexte à moult bagarres et cascades, c’est donc à une vraie intrigue policière que l’on aura droit avec ce long et hargneux face à face entre le jeune flic fougueux Ka Kui (Jackie Chan) et  dangereux parrain de la mafia (incarné par le grand Chu Yan tâtant de la comédie). Le film s’ouvre sur une scène d’anthologie avec un guet-apens policier qui tourne court et qui verra Jackie arrêter le truand au terme d’une course-poursuite dantesque. 

Au programme un bidonville basé sur une colline entièrement rasé par des voitures lancée à tout allures et dévastant les bicoques de fortunes dans une apocalypse de tôle froissée où les plans larges comme ceux depuis l’intérieur des véhicules laissent bouche bée (séquence copiée en nettement moins impressionnant 20 ans plus tard par Michael Bay dans Bad Boys 2). 

La charte implicite des films de Jackie Chan ne semble alors pas complètement instaurée (pas de sexe, pas de morts et une orientation plus grand public) lors de cette ouverture et le reste du film avec fusillade, débordement sanglants et mort en pagaille, le réalisateur n’aseptisant pas le genre dans lequel il s’inscrit (et qui explosera à Hong Kong l’année suivante avec Le Syndicat du crime). Les quelques scènes légères et de quiproquos permettent de mettre en valeur les deux faire-valoir féminin joué par les stars en devenir Maggie Cheung et Ling Ching Hsia dans des moments de vaudeville amusant.

 Sorti de ces quelques écarts, Jackie Chan réajuste à sa mesure une figure à la Inspecteur Harry avec ce flic se heurtant à la corruption et à la lourdeur administrative (prête à le manipuler pour parvenir à ses fins) et qui prendra brutalement les choses en main pour rétablir la justice.  Tout comme il avait adapté à sa jovialité et vulnérabilité son héros d’art martiaux par rapport à Bruce Lee, Jackie Chan refaçonne ce flic dur à cuire dépassé à sa mesure. Il ne s’imposera pas par la peur qu’il inspire mais par sa hargne et détermination. 

Cela se concrétisera dans un final mémorable où Jackie défie ses adversaires dans un centre commercial transformé e chant de batailles pour 15 minutes de verres brisés, cascades kamikazes (cette descente d’un arbre de noël où il se brulera d’ailleurs gravement la main) et de coups qui font mal. Jackie Chan s’impose définitivement comme un héros universel en s’imposant dans le polar urbain pour ce monument du film d’action qui donnera lieu à de nombreuses suite et déclinaisons.

Sorti en dvd et bluray chez HK Vidéo

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