Un astronome amateur et une
institutrice observent une météorite qui s'écrase près de la petite
ville de Sand Rock en Arizona. Après avoir visité le site du crash, ils
remarquent un objet étrange dans le cratère.
It Came from Outer Space
est la première grande réussite de la salve de classique SF que signera
Jack Arnold tout au long des années 50 (L'Étrange Créature du lac noir (1954), Tarantula (1955), L’Homme qui rétrécit
(1957)). Le film semble au départ s'inscrire dans veine paranoïaque de
la SF de l'époque et où l'extraterrestre est une analogie de la menace
communiste en pleine Guerre Froide. Un météore strie ainsi la nuit du
désert de l'Arizona en ouverture, mais l'objet semble en fait dissimuler
un engin spatial aux hôtes mystérieux.
C'est le constat que fera
l'astronome John Putnam (Richard Carlson) et sa fiancée Ellen (Barbara
Rush) avant qu'un éboulement ne rende l'accès au vaisseau impossible.
Entretemps pourtant, quelque chose s'est échappé et rôde aux alentours
de cette petite ville. Jack Arnold instaure un malaise et un mystère
ambiant palpable quant à la nature des aliens avec notamment un
travelling saisissant s'engouffrant dans les ténèbres du vaisseau pour
laisser deviner l'aspect innommable et totalement inhumain des
étrangers.
On a ainsi la même réaction de recul qu'auront la plupart des
protagoniste tout au long du récit face au apparition des créatures
dont la caméra adopte le point de vu en vision subjective, créant ainsi
l'ambiguïté quant à leurs intentions. Un sentiment renforcé lorsqu'on
découvrira leur capacité à dupliquer l'être humain et annonçant ainsi le
classique paranoïaque et ouvertement anti rouge L'Invasion des profanateurs de sépultures
(1956).
La mise en scène de Jack Arnold renforce ce sentiment
d'insécurité avec ces plans aériens du désert de l'Arizona qu'on craint
encore être des visions subjectives d'être supérieurs, ou encore ces
moments où les personnages déambulent dans des décors vide où semble
constamment tapie une menace inconnue.
Après nous avoir
parfaitement mis dans cette condition angoissée, le film s'avèrera bien
plus subtil puisque toute cette aura de peur provient de notre vision
apeurée et méfiante d'être humain. On devine que la finesse inattendue
doit sans doute à Ray Bradbury dont le script de Harry Essex reprend un
premier traitement du célèbre auteur de Chroniques martiennes. On prolonge plutôt ici sans l'ampleur apocalyptique du Jour où la Terre s'arrêta
(1951) avec des êtres venus d'ailleurs confrontés à la violence naturel
de l'homme et contraint de le détruire.
Même si cela donne parfois des
moments trop bavard et répétitifs, les échanges entre Putnam et le plus
belliqueux shérif (Charles Drake) offre un bel archétype de cette nature
humaine partagée entre curiosité et haine irréfléchie de l'Autre, de
l'inconnu et de toute différence. Trop barbare, trop immature, l'Homme
n'est pas encore prêt à la grande rencontre avec l'ailleurs et c'est sur
un point de suspension différent ce moment que se conclut le film. Une
belle œuvre dont le pacifisme est comme chez Wise à contre-courant de
l'époque et qui mine de rien anticipe complètement le E.T. de Steven
Spielberg.
Sorti en dvd zone 2 français chez Universal
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