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mercredi 2 juillet 2014

La Maison de bambou - House of Bamboo, Samuel Fuller (1955)

Au Japon, au pied du Mont Fuji, un homme est tué lors de l'attaque d'un train de munitions dans la banlieue de Tokyo. Eddie Spanier, un américain fraîchement débarqué, décide de mener sa propre enquête en essayant de survivre, tant bien que mal, dans les bas-fonds de la ville...

La Maison de Bambou est le premier film Hollywoodien intégralement tourné au Japon et inaugure d'ailleurs cette sorte de sous-genre du polar américain voyant un héros isolé découvrant les mœurs du japonaise comme dans Yakuza (Sydney Pollack, 1975) ou Black Rain (Ridley Scott, 1989). C'est précisément ce dépaysement qui a intéressé Fuller dans ce polar qui transpose au pays du soleil levant le scénario de Harry Kleiner déjà adapté dans La Dernière Rafale de William Keighley (1948). Suite au meurtre à Tokyo d'un américain possiblement lié à un hold-up son ami et ancien compagnon d'armes Eddie Spanier débarque au Japon pour le venger. Après avoir fait la connaissance de sa veuve japonaise Mariko (Shirley Yamaguchi) il va infiltrer la bande du redoutable Sandy (Robert Ryan) afin de remonter la piste de meurtrier.

La découverte de la culture nippone reste assez sommaire que ce soit par la nature soumise du personnage de Mariko associé à la femme japonaise, le folklore local reste en arrière-plan carte postale et finalement on ne quitte pas le point de vue des protagonistes américain qui reste entre eux. Néanmoins Fuller offre des vues superbes de ce Tokyo des 50's, capturant l'urgence des rues encombrées de kermesse agitées ou le port maritime, le choix de Robert Stack justifiant même cette approche documentaire. Gary Cooper était initialement prévu pour le rôle principal mais la notoriété de l'acteur aurait rendue impossible un tournage en pleine rue sans qu'il soit reconnu par les passants. Le technicolor, les cadrages et la recherche visuelle offrent réellement des moments captivant esthétiquement (magnifique photo de Joseph MacDonald) notamment les scènes intimistes entre Robert Stack et Shirley Yamaguchi.

L'aspect le plus curieux et original du film reste cependant les sous-entendus homosexuels entre Robert Ryan et Robert Stack. Ryan offre un jeu tout à la fois menaçant et tendre à travers sa bienveillance envers Stack, Sandy dérogeant à sa règle de tuer ses acolyte blessés pour lui et provoquant la jalousie tendancieuse de son second joué par Cameron Mitchell.

Les situations sont parfois sans équivoque (Ryan malmenant Mariko, se montrant presque tendre envers Griff agonisant juste après l'avoir criblé de balles) et par moments plus subtiles grâce au jeu trouble de Robert Ryan. Il faut voir son désarroi d'amant trahi lorsqu'il découvrira la couverture de Robert Stack et le procédé d'humiliation alambiqué qu'il lui réserve et causera sa perdre au final car il ne peut l'abattre froidement. Pas le meilleur polar de Fuller loin de là mais dépaysant et efficace.

Sorti en dvd zone 2 français chez Carlotta



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