Johnnie Bradfield, un champion de boxe,
est injustement accusé du meurtre d’un journaliste. Le coupable, son
manager, s'enfuit avec sa voiture et sa petite amie. Alors qu’ils sont
poursuivis par la police, ils ont un accident et sont retrouvés
carbonisés. Pris pour mort et mal conseillé, Johnnie décide de
disparaître et part sur les routes pour échapper aux éventuelles
poursuites. Après avoir traversé tous les États-Unis, il fait une halte
en Californie dans un "camp de redressement" pour jeunes délinquants.
Les
talents de Busby Berkeley ne se limitaient pas à la comédie musicale,
en témoigne ce joli film où à un clin d'œil près (la scène où le héros
est arrosé et qu'un des gamins sifflote l'air de By the waterfall entendu dans Prologue (1933)) on se trouve dans plaisant mélodrame. Le film est le remake de La Vie de Jimmy Dolan
(1933) de Archie Mayo et participera à l'ascension de John Garfield
dont c'est seulement le deuxième film. Il incarne ici un champion de
boxe fraîchement vainqueur et se parant d'une vertu et innocence aux
yeux de la presse, un fils à maman se tenant éloigné des tentations du
succès.
Une façade qui va éclater lorsque la réalité le révèle coureur,
buveur et arrogant. La supercherie est sur le point d'être dévoilée par
un journaliste dont il sera injustement accusé du meurtre. Les
circonstances le font passer pour mort mais néanmoins coupable et il est
désormais condamner à errer dans l'anonymat et sans le sous. John
Garfield impose déjà son authenticité et charisme avec ce anti-héros
cynique et individualiste. On appréciera la justesse avec laquelle sa
désinvolture s'atténue et participe à sa rédemption, d'abord par la
crainte d'être reconnu puis ensuite pour défendre enfin une autre cause
que la sienne.
Ce sera celle des gamins d'une maison d
redressement et de leur responsable Peggy (Gloria Dickson). La groupe
d'adolescent est joué par la troupe des Dead End Kids, révélée par le Dead End
(1937) de William Wyler et très célèbre alors. Leur énergie et gouaille
apporte un répondant idéal à John Garfield, toute les scènes montrant
l'apprivoisement commun créant un lien bien plus attachant que la
romance très convenue avec Gloria Dickson (qui au départ semble avoir un
vrai répondant avant d virer à l'amoureuse transie).
C'est reflet
inversé de la première partie où tous les proches de Garfield étaient
des sangsues prêtes à le lâcher à la première déconvenue et justifiant
presque son individualisme. Là malgré la progression convenue du récit
on vibre néanmoins à l'empathie et compassion naissante de Garfield pour
ses garnements auxquels il va peut-être sacrifier son secret. Un bon
moment dont on regrette juste la sobriété excessive de Busby Berkeley,
le rythme et les dialogues percutant son là mais la mise en scène est
anonyme. Sans attendre la folie de ses comédies musicales on pouvait
espérer plus d'inventivité notamment lors des combats de boxe.
Sympathique néanmoins même si l'incarnation suivante d boxeur de John Garfield sera autrement plus mémorable dans Sang et Or (1947) de Robert Rossen.
Sorti en dvd zone 2 français chez Widl Side
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