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samedi 27 août 2016

Franc jeu - Honky Tonk, Jack Conway (1941)

En fuite, le voyou Candy Johnson (Clark Gable) décide de se rendre avec son ami Sniper dans la petite ville de Yellow Creek pour y faire des affaires. En chemin, il rencontre Elizabeth (Lana Turner), une belle jeune fille de Boston qui commence par le repousser mais qui finit par tomber sous son charme. Une fois à Yellow Creek, Candy retrouve d'anciennes connaissances. Il utilise alors ses talents d'arnaqueur pour se faire de l'argent.

Honky Tonk offre un savoureux mélange de western et de comédie romantique porté par le duo de charme Clark Gable/Lana Turner dont c'est le premier film en commun. La facette romantique piquante se teintera progressivement d'une tonalité plus dramatique, lorsque le récit sera rattrapé par les éléments de westerns finalement assez dur contenu dans le scénario (violence et corruption dans les cités des pionniers chercheurs d'or). Le film s'ouvre sur un hilarant cliché du genre (et pas si souvent concrètement vu) lorsque l'arnaqueur virtuose Candy Johnson (Clark Gable) s'apprête à passer au goudron et aux plumes par la population menaçante qu'il a roulé. Son bagout va miraculeusement lui permettre de s'en sortir mais désormais il souhaite quitter cette vie aventureuse pour trouver une petite ville où s'installer et s'enrichir. Le récit se partage donc entre l'ascension roublarde de Johnson dans la petite ville de Yellow Creek et la séduction de la charmante et innocente Elizabeth (Lana Turner).

Rien ne semble pouvoir résister à un Clark Gable tout en malice et en culot, Jack Conway ne différenciant pas au départ ses entourloupes (la manière dont il trouvera les fonds pour ouvrir son saloon...) et la romance avec Lana Turner. Dans les deux cas, l'éloquence et le charme suffisent sans s'impliquer outre mesure, tout interlocuteur étant un "sucker" soit une victime potentielle à rouler. De même l'implication de Johnson dans la ville (pour laquelle il fait construire toute les institutions officielles, église, mairie, école) participe à celle de sa relation avec Elizabeth, mais là il se trouvera dépassé par l'amour ardent de la jeune femme qui devient son épouse presque à son insu.

Voir l'éternel aventurier ainsi désarçonné offre d'irrésistible moments de comédie où la respectabilité du héros ne restera qu'une façade. Lana Turner excelle en amoureuse éperdue (magnifiée par quelques gros plans sublimes), apportant subtilement sa veine séductrice à la pureté initiale du personnage. Guère résistante au baiser forcé de Gable, elle affiche une surprenante moue de déception quand ce dernier rebrousse chemin après avoir enfoncé la porte de sa chambre. Jack Conway contourne d'ailleurs non sans audace le Code Hays pour faire douter ou signifier que la nuit a été consommée avec la réminiscence des plans sur les vêtements de Gable et/ou Turner accrochés les porte-manteau. Une fois marié l'attitude prude a totalement disparue et on retrouve la Lana Turner vamp dans les scènes intimes.

Le thème sur l'honnêteté et/ou la corruption morale contaminant tour à tour le couple est intéressant mais reste assez superficiel et prétexte à la comédie romantique et au drame. On peut le regretter (surtout avec la belle interprétation de Frank Morgan en arnaqueur repenti) mais le charme du couple rend l'ensemble très attachant à l'image d'un final irrésistible.

 Sorti en dvd zone 2 français chez Warner

2 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé Franc-Jeu! Seul western de Clarki, à ma connaissance... la beauté de Lana Turner dans ce film est renversante

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    1. Il a fait quelques autres westerns quand même Clarki ^^, L'Esclave libre, Les Implacables (on peu éventuellement inclure L'Appel de la forêt) et sur ce que j'ai vu le très sympa L'étoile du destin où il partage l'affiche avec Ava Gardner j'en parlai ici http://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.fr/2012/06/letoile-du-destin-lone-star-vincent.html

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