Côte des Cornouailles au début du XXe siècle.
Partis à la recherche de Jill Tregellis, une jeune Américaine, ses amis
se retrouvent dans une cité engloutie, dirigée d'une façon despotique
par Sir Hugh…
Cet ultime film de Jacques Tourneur est une
production American International Pictures, compagnie initiatrice de la
série d'adaptations à succès d'Edgar Allan Poe signée Roger Corman et
interprétée par Vincent Price en ce début des années 60. City under the sea
apparaît plus comme une production opportuniste surfant sur cette vague
puisqu'elle brode toute une intrigue autour du poème éponyme (récité
dans une scène du film) de Poe. On doit initialement le script est à
Charles Bennett que les producteurs James H. Nicholson et Samuel Z.
Arkoff convoquent en Angleterre pour une réécriture mais sans lui payer
le voyage. Devant le refus de celui-ci, ils font donc remanier le
scénario par Louis M Heyward qui y rajoute une dimension comique trop
prononcé (au désarroi des comédiens convaincus par le scénario initial
de Charles Bennett) notamment le personnage de David Tomlinson et sa
poule domestique.
Le résultat sera un curieux mélange entre
épouvante gothique et film d'aventures fantastique un peu dans l'esprit
de She produit par la Hammer cette même année. Il est donc ici question
de cité sous-marine oubliée sous les côtes des Cornouailles, d'un
Vincent Price terré sous les mers victimes d'une malédiction mystérieuse
et d'un trio de héros tentant d'échapper à ses griffes. L'élément
romanesque (Jill (Susan Hart) sosie de l'épouse disparue de Vincent
Price) est trop survolé et certains raccourcis narratif assez grossiers.
Néanmoins le charme exotique et désuet opère notamment grâce au
savoir-faire de Jacques Tourneur et à une belle direction artistique
Frank White. Les époques et architectures se bousculent dans les visions
de cette cité sous-marine à laquelle Tourneur avec de modestes moyens
(les scènes de plongée un peu cheap notamment les créatures marine)
donne une belle ampleur, bien aidé par la photographie bariolée de
Stephen Dade.
L'humour ne fonctionne pas si mal, le cabotinage de David
Tomlinson étant compensé par le premier degré et l'énergie de Tab Hunter
ainsi que le charme de Susan Hart (dont le décolleté pigeonnant n'a
rien à envier aux Scream Queens de la Hammer). En dépit d'un creux un
peu bavard en milieu de film, l'ensemble se laisse donc voir sans
déplaisir et Jacques Tourneur conclut sa belle filmographie de la plus
honorable des manières.
Visible en ce moment dans le cadre de la rétrospective Jacques Tourneur à la Cinémathèque française
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire