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dimanche 10 septembre 2017

La Cité sous la mer - The City under the Sea, Jacques Tourneur (1965)

Côte des Cornouailles au début du XXe siècle. Partis à la recherche de Jill Tregellis, une jeune Américaine, ses amis se retrouvent dans une cité engloutie, dirigée d'une façon despotique par Sir Hugh…

Cet ultime film de Jacques Tourneur est une production American International Pictures, compagnie initiatrice de la série d'adaptations à succès d'Edgar Allan Poe signée Roger Corman et interprétée par Vincent Price en ce début des années 60. City under the sea apparaît plus comme une production opportuniste surfant sur cette vague puisqu'elle brode toute une intrigue autour du poème éponyme (récité dans une scène du film) de Poe. On doit initialement le script est à Charles Bennett que les producteurs James H. Nicholson et Samuel Z. Arkoff convoquent en Angleterre pour une réécriture mais sans lui payer le voyage. Devant le refus de celui-ci, ils font donc remanier le scénario par Louis M Heyward qui y rajoute une dimension comique trop prononcé (au désarroi des comédiens convaincus par le scénario initial de Charles Bennett) notamment le personnage de David Tomlinson et sa poule domestique.

Le résultat sera un curieux mélange entre épouvante gothique et film d'aventures fantastique un peu dans l'esprit de She produit par la Hammer cette même année. Il est donc ici question de cité sous-marine oubliée sous les côtes des Cornouailles, d'un Vincent Price terré sous les mers victimes d'une malédiction mystérieuse et d'un trio de héros tentant d'échapper à ses griffes. L'élément romanesque (Jill (Susan Hart) sosie de l'épouse disparue de Vincent Price) est trop survolé et certains raccourcis narratif assez grossiers. Néanmoins le charme exotique et désuet opère notamment grâce au savoir-faire de Jacques Tourneur et à une belle direction artistique Frank White. Les époques et architectures se bousculent dans les visions de cette cité sous-marine à laquelle Tourneur avec de modestes moyens (les scènes de plongée un peu cheap notamment les créatures marine) donne une belle ampleur, bien aidé par la photographie bariolée de Stephen Dade.

L'humour ne fonctionne pas si mal, le cabotinage de David Tomlinson étant compensé par le premier degré et l'énergie de Tab Hunter ainsi que le charme de Susan Hart (dont le décolleté pigeonnant n'a rien à envier aux Scream Queens de la Hammer). En dépit d'un creux un peu bavard en milieu de film, l'ensemble se laisse donc voir sans déplaisir et Jacques Tourneur conclut sa belle filmographie de la plus honorable des manières.

 Visible en ce moment dans le cadre de la rétrospective Jacques Tourneur à la Cinémathèque française

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