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vendredi 4 juin 2010
La chevauchée de la vengeance - Ride Lonesome, Budd Boetticher (1959)
Ben Brigade, un chasseur de prime, a arrête le meurtrier Billy et le conduit a la ville pour toucher la récompense. En chemin, il rencontre deux hors-la-loi qui lui proposent de racheter Billy, une amnistie étant promise a ceux qui le livreront.
Troisième film du cycle Ranown (et 4e Boetticher/Scott si on élargi à 7 hommes à abattre) et sûrement un des tout meilleurs Boetticher. On retrouve plusieurs éléments des précédents, en particulier The Tall T mais à un niveau bien plus riche et abouti dans la profondeur des personnages, leur motivations et interactions. De nouveau on appréciera cette sorte de narration "ligne claire" au développement limpide, où personnages et enjeux sont introduit parfaitement. Ainsi avec le recul la remarquable scène d'ouverture montrant la détermination de Randolph Scott à stopper un jeune tueur fanfaron laisse deviner d'autres buts que la simple prime comme le dévoilera la suite de l'intrigue. Comme dans 7 hommes à abattre on assiste à la collaboration forcée d'hommes aux objectifs bien différents qui seront amenés à s'affronter l'objectif en vue. Ici il s'agit de Randolph Scott gardant jalousement sa proie tandis que Pernell Roberts souhaite obtenir l'amnistie promise en la remettant aux autorités. Malgré ses oppositions, Boetticher parvient à nouer un vrai respect mutuel voir une amitié réelle entre les deux héros, notamment grâce à un très attachant Pernell Roberts qui délivre une prestation remarquable, et sous ses airs taciturne Randolph Scott dégage toujours autant de capital sympathie.
D'ailleurs la nature de son personnage l'amène à être légèrement en retrait, laissant la part belles au échanges savoureux entre Pernell Roberts et un tout jeune James Coburn en acolyte benêt et sympathique. Pernell Roberts évoque en bien plus positif le personnage de Richard Boone dans "The Tall T", brigand lassé de la vie aventureuse et aspirant à un existence plus stable. La belle Karen Steele, seul personnage féminin est tout aussi juste.
Premier film en scope du cycle Ranown tourné en scope, c'est une splendeur de tout les instants, photo superbe de Charles Lawton et un Boetticher qui multiplie les vues somptueuses. d'ailleurs il arrive à utiliser cette esthétique flamboyante a de pur fin narrative comme cette séquence où on distingue dans un coin de l'image les indiens Mescaleros traquant les héros dans le désert avant qu'eux même s'en soient rendus compte. Les pur moments d'actions sont finalement peu nombreuses (série B oblige) et très brève mais la tension est telle (le duel final Roberts/Scott) et le tout si bien raconté qu'on a même pas l'occasion de s'en rendre compte.
On imagine ce qu'un Leone aurait fait du décorum fabuleux de la conclusion avec son arbre au pendus, étirant le tout au maximum jusqu'à l'explosion. Boetticher au contraire exécute cela de manière brève et brutale, dans une violence sèche et épuré. Lee Van Cleef dans un bref rôle de méchant fait une apparition mémorable. Efficace, flamboyant poignant (superbe dernière image avec Scott brûlant l'arbre au pendu) une grande réussite.
Trouvable dans le coffret zone 1 consacré à Budd Boetticher
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