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vendredi 22 avril 2011

Si Paris l'avait su - So Long at the Fair, Terence Fisher et Anthony Dornborough (1950)


1889. L'exposition Universelle. Deux jeunes Anglais, Vicky Barton et son frère John arrivent a Paris. Le lendemain matin, Vicky constate la disparition de son frère.

Bien avant de devenir un des maîtres de l'épouvante à la Hammer, Terence Fisher démontrait déjà dans un de ses premiers films une aptitude certaine à manier le suspense. Croisement de thriller et de film en costume, le scénario (adapté d'un roman d'Anthony Thorne) prend pour cadre l'exposition Universelle parisienne de 1889 fameuse pour avoir vue la présentation de la Tour Eiffel. C'est à cet évènement que se rendent les jeunes anglais Vicky (Jean Simmons) et son frère aîné John (David Thomlinson).

L'esthétique chatoyante de ce Paris reconstitué dans les studio de Pinewood participe à cette fête avec une mise en scène de Fisher (et Dornborough qui a co réalisé également le précédent The Astonished Heart) mettant diablement en valeur l'ensemble notamment lors d'une joyeuse escapade au Moulin Rouge. C'est également là que se ressent le profond attachement du frère et de la soeur et la grande insouciance et dépendance de cette dernière jouée par une Jean Simmons tout juste sortie de ses premiers rôles d'adolescentes.

Cette introduction idéalisée renforce donc l'impact du cauchemar qui s'ensuit lorsque Vicky constate le lendemain la disparition de son frère. L'empathie pour l'héroïne fonctionne à plein et rend soudain ce Paris de rêve diablement inquiétant puisque personne ne semble avoir eu connaissance de la présence de John dont la chambre et la signature au registre de l'hôtel semblent s'être volatilisé en même temps que lui. Fisher joue finalement peu de la paranoïa pour rapidement désigner l'inquiétant couple de tenanciers comme coupable, remarquablement joué par Cathleen Nesbitt et Marcel Poncin parfaitement sournois.

Un parti pris ajoute à la désorientation du spectateur (anglo saxon) avec l'absence totale de sous titres lors des dialogues en français qui peuvent finalement tout exprimer et son contraire. Les moments de pur suspense sont très réussis avec l'exploration nocturne des recoins les plus inquiétants et dissimulés de l'hôtel où le passé de monteur de Fisher amène une tension savamment orchestrée. Loin des rôle torturé à venir, Dirk Bogarde en jeune premier et chevalier servant affiche une belle aisance.

L'explication finale est assez étonnante sans être incongrue et fait bien le lien avec l'importance de l'évènement en toile de fond, on peut même imaginer que ce fut une légende urbaine qui couru à l'époque (et pour le coup le titre français est plutôt bien vu). Très plaisant donc et le potentiel de l'histoire fut à nouveau exploitée quelques années plus tard dans un épisode de Alfred Hitchcock Presents.

Sorti en dvd zone 2 anglais dépourvu de sous titres anglais ni français mais cela se laisse suivre sans difficulté.

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