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lundi 9 janvier 2012

Sahara - Zoltan Korda (1943)

Pendant la campagne d'Afrique, un petit groupe de soldats alliés retranché dans une oasis résiste de manière acharnée aux assauts d'une division allemande assoiffée.

Un film de guerre sorti au plus fort de la Seconde Guerre Mondiale et plus précisément peu après les victoires des Alliés lors de la campagne africaine où nous plonge l'intrigue, ce qui renforce la tonalité de propagande. Le film est inspiré du film soviétique Les Treize (Trinadtsat, 1937) de Mikhaïl Romm (cités au générique) et effectivement on entrevoit vaguement comment les vertus de collectivité associée au communiste ont pu être transposée dans un film de guerre de propagande. Pratiquement toutes les nations engagée dans le conflit participent à l'intrigue avec du côté alliés des américains, des anglais, un français et un soldat soudanais de l'armée britannique et en face pour l'Axe les allemands (dont un odieux officier fanatique fait prisonnier et qui sème la discorde) et un italien. Les clichés associés à chaque nationalité sont bien marqués dans la caricature mais on parvient rapidement à dépasser cela grâce à l'intrigue habilement construite.

Alors que l'armée britannique est mise en déroute par les blindés allemands qui viennent de s'emparer de Tobrouk, un groupe de soldat s'associent pour suivre les ordres de replis. On a ainsi une longue odyssée dans un désert du Sahara impitoyable où le groupe devra rester uni pour arriver à bon port. Face à eux une étendue de sable qui semble sans fin, le soleil de plomb et le manque d'eau ainsi que les assauts d'avions allemands pour lesquels ils constituent une cible de choix.

Le film prend ainsi le temps pour rapprocher les personnages dans l'adversité et malgré les clichés on s'attache réellement à eux grâce à diverses petites scénettes et dialogues : les paris des américains sur les réactions du sergent joué par Humphrey Bogart, le dialogue entre l'américain et le soudanais sur la polygamie, le sauvetage du prisonnier italien... Humphrey Bogart domine le casting par son charisme, la droiture et le mystère qui entoure son personnage qui est le seul à ne pas se livrer vie hors de l'armée quand les autres s'épanchent longuement sur leur ville, familles et petites amies...

Le film est ainsi pratiquement construit comme un western et notre unité ne fait plus qu'un lorsqu'arrive le moment de vérité du morceau de bravoure final. Réfugié dans une oasis, les héros vont tenter de retarder une division allemande assoiffée en les dupant sur leur nombre réel. Le long siège est une vraie ode au courage et à l'astuce de ses soldats qui parviennent à tromper et narguer l'ennemi (ce moment où ils se lavent joyeusement face aux allemands envieux et déshydratés) et chaque perte est un déchirement magnifiquement amené par Zoltan Korda.

Celui-ci avait déjà filmé le désert avec une rare puissance dans Les Quatre Plumes Blanches et ici il a une approche bien plus intimiste mais aussi étouffante et menaçante que le film de 1939 plus proche du récit d'aventure ample.On a du beau monde à l'équipe technique qui contribuent à rendre l'ensemble visuellement solide notamment Rudolph Maté à la photo ou encore Eugene Lourie à la direction artistique. On est tenu en haleine jusqu'au bout (et quel score de Miklós Rózsa !) et le final est assez mémorable et inattendu. Très bon donc.

Sorti en dvd zone 2 français chez Sony Columbia

Extrait

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