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lundi 15 juillet 2013

Ça commence à Vera Cruz - The Big Steal, Don Siegel (1949)


Poursuivi par le capitaine Blake (William Bendix), le lieutenant Duke Halliday (Robert Mitchum) débarque à Vera Cruz. Ce dernier, accusé d'avoir volé de l'argent à l'armée, doit prouver son innocence au plus vite. La charmante Jane (Jane Greer) lui vient en aide.

The Big Steal est seulement le troisième film d'un Don Siegel débutant mais qui trousse une série B trépidante reflétant bien la décontraction dans laquelle elle a été conçue. Le film sert en effet de justificatif pour faire sortir plus vite de prison un Robert Mitchum en bisbille avec la justice pour possession de marijuana. La RKO lance donc la production dans l'urgence au Mexique, Siegel démarrant le tournage sans sa star et contraint de filmer d'abord toutes les fins de scènes avec William Bendix jusqu'à l'arrivée de Mitchum qui débarquera fin saoul au Mexique.

Le film navigue ainsi constamment entre l'efficacité et la nervosité typique des séries B RKO (le tout dure à peine plus d'une heure sans le moindre temps mort) et une nonchalance des plus agréables qui confère une forme de respiration à l'ensemble ce qui est assez paradoxal dans une histoire reposant sur les courses poursuites. Siegel parvient à cet équilibre en caractérisant toujours ses personnages dans l'action, la mise en scène nerveuse du réalisateur contrebalançant toujours avec l'attitude détachée de ceux-ci (voir le badinage entre Mitchum et Jane Greer en pleine poursuite en voiture échevelée) et donc d'une folle modernité.

Le scénario fantaisiste nous rend donc cette bonne humeur contagieuse avec ses bons mots, son Mexique pittoresque et rural, ses autochtones truculents (le chef de police, les deux paysans forts avenant après avoir quand même tenté de détrousser Robert Mitchum) qui viennent nous distraire entre deux bagarres.

Dans ce registre Robert Mitchum est bien sûr parfait, imposant une présence virile et blasée qui se complète bien avec la raideur distinguée d'une Jane Greer qu'on prend plaisir à voir se dérider au cours de l'aventure. C'est cette même tonalité qui distingue les deux méchants avec un Patric Knowles séducteur et menaçant tandis que William Bendix fait plus office de bouffon à ridiculiser. Bien emballé et léger, un modèle du genre.

Sorti en dvd zone 2 français aux Editions Montparnasse dans la collection RKO

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