Poursuivi par le capitaine Blake
(William Bendix), le lieutenant Duke Halliday (Robert Mitchum) débarque à
Vera Cruz. Ce dernier, accusé d'avoir volé de l'argent à l'armée, doit
prouver son innocence au plus vite. La charmante Jane (Jane Greer) lui
vient en aide.
The Big Steal
est seulement le troisième film d'un Don Siegel débutant mais qui
trousse une série B trépidante reflétant bien la décontraction dans
laquelle elle a été conçue. Le film sert en effet de justificatif pour
faire sortir plus vite de prison un Robert Mitchum en bisbille avec la
justice pour possession de marijuana. La RKO lance donc la production
dans l'urgence au Mexique, Siegel démarrant le tournage sans sa star et
contraint de filmer d'abord toutes les fins de scènes avec William
Bendix jusqu'à l'arrivée de Mitchum qui débarquera fin saoul au Mexique.
Le film navigue ainsi constamment entre l'efficacité et la
nervosité typique des séries B RKO (le tout dure à peine plus d'une
heure sans le moindre temps mort) et une nonchalance des plus agréables
qui confère une forme de respiration à l'ensemble ce qui est assez
paradoxal dans une histoire reposant sur les courses poursuites. Siegel
parvient à cet équilibre en caractérisant toujours ses personnages dans
l'action, la mise en scène nerveuse du réalisateur contrebalançant
toujours avec l'attitude détachée de ceux-ci (voir le badinage entre
Mitchum et Jane Greer en pleine poursuite en voiture échevelée) et donc
d'une folle modernité.
Le scénario fantaisiste nous rend donc cette
bonne humeur contagieuse avec ses bons mots, son Mexique pittoresque et
rural, ses autochtones truculents (le chef de police, les deux paysans
forts avenant après avoir quand même tenté de détrousser Robert Mitchum)
qui viennent nous distraire entre deux bagarres.
Dans ce
registre Robert Mitchum est bien sûr parfait, imposant une présence
virile et blasée qui se complète bien avec la raideur distinguée d'une
Jane Greer qu'on prend plaisir à voir se dérider au cours de l'aventure.
C'est cette même tonalité qui distingue les deux méchants avec un
Patric Knowles séducteur et menaçant tandis que William Bendix fait plus
office de bouffon à ridiculiser. Bien emballé et léger, un modèle du
genre.
Sorti en dvd zone 2 français aux Editions Montparnasse dans la collection RKO
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