L'égyptologue Erica Baron arrive au
Caire à la recherche de documents sur le pharaon Séti. A peine arrivée,
elle est témoin du meurtre d'un marchand d'art peu scrupuleux, Abdu
Hamdi et fait la connaissance d'un journaliste français, Yeon et d’Ahmed
Khazzan, qui dirige la section des Antiquités aux Nations Unies. Alors
qu'elle arrive dans la Vallée des Rois, elle se retrouve aux prises de
trafiquants d'art bien décidés à récupérer les richesses de la tombe du
pharaon...
Un sacré ratage qui amorce la fin de carrière
plus anonyme du grand Franklin J. Schaffner. Adapté du roman éponyme de
Robin Cook, Sphinx sort la même année que Les Aventuriers de l'Arche Perdue
et sur ce même registre de l'aventure dépaysante et souffre cruellement
de la comparaison sur tous les points. Sphinx aurait néanmoins pu se
démarquer par sa dimension d'enquête et mystère plus prononcée avec ce
récit d'une égyptologue (Lesley-Anne Down) à la fois traquée et traquant
une statuette du pharaon Sethi dans une ville du Caire dangereuse. Le
sens visuel de Schaffner est toujours aussi puissant avec des vues
majestueuses de la vallée des rois, des compositions de plans qui
capturent bien l'opposition entre modernité et Histoire ancestrale en
mêlant bâtiment moderne et pyramides en arrière-plan.
Le dépaysement
arrive également à adopter le point de vue déphasé de l'héroïne mais
pour le reste c'est une catastrophe. L'enquête n'avance qu'à coup de
longues scènes de dialogues sur explicatives et ennuyeuses, les rares
moments d'actions étant des plus laborieux. Si les décors naturels
éblouissent, les scènes de studios (tournées à Budapest) supposées
représenter les pièces secrètes où sont tapies des trésors égyptiens
oubliés sont d'une rare ringardise et font très cheap, Schaffner ne
parvenant d'ailleurs jamais à orner l'ensemble d'un semblant
d'atmosphère surnaturelle alors qu'il est question d'une malédiction.
Le
casting n'aide guère à se sentir impliqué non plus entre une
Lesley-Anne Down minaudant et peu crédible en égyptologue et Frank
Langella en conservateur de musée taciturne ne dégage pas le charisme et
le mystère attendu (laissant deviner assez vite le rebondissement final
le concernant). Sir John Gielgud semble se demander ce qu'il est venu
faire dans cette galère le temps d'une brève apparition, tout comme
Maurice Ronet en contrebandier. Reste quelques jolies images et un score
agréable de Michael J. Lewis mais dans l'ensemble un fiasco indigne du
talent de Schaffner.
Sorti en dvd zone 1 dans la collection Warner Archives et sans sous-titres
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