Des politiciens véreux récompensent le
gangster Patsy Gargan (James Cagney) en le nommant au poste d’inspecteur
général d’une déplorable maison de correction pour garçons fugueurs. Un
job tranquille, où il ne devrait pas rencontrer de problèmes. D’abord
indifférent à la condition de ces enfants, Patsy retrouve
progressivement en eux une part de lui-même et de sa propre enfance dans
les bas-quartiers. Il décide alors de défier tout le monde, et de
réformer l’institution pour offrir à ces gamins les opportunités qu’il
n’a jamais eues. Pourtant, toute sa bonne volonté pourrait souffrir des
conséquences de sa vie criminelle…
The Mayor of Hell offre
une rencontre étonnante entre le drame adolescent sur fond de
délinquance juvénile et le film de gangster alors en vogue en ce début
des années 30. Le second aspect est uniquement représenté par le
personnage de James Cagney qui offre ici un visage humain et une sorte
de rédemption à ses rôles de durs à cuire. Le film débute dans le drame
urbain où l'on découvrira les méfaits d'une féroce bande de voyou en
herbe mené par le teigneux Jimmy (Frankie Darro). Intimidant et violent,
ils nous apparaissent là comme de véritables fauves en liberté dont les
actes révolteront à l'image de ce vol d'épicerie où ils brutalisent le
commerçant. Rapidement capturés par la police, la raison de leurs
comportements s'expliquera bientôt de manière drôle et pathétique. Le
défilé des parents devant le juge représentent un panorama des
défaillances qui auront amenés ses jeunes à être livrés à eux même :
alcoolisme, illettrisme, travail harassant...
Seule solution pour la
plupart de la bande, un envoi en maison de redressement où le traitement
à la dure les rendra pire encore qu'avant leur séjour. Un élément
perturbateur va pourtant venir troubler cette tragédie ordinaire
annoncée. Le gangster Patsy Gargan, nommé à un poste fictif de recteur
de la maison de correction va ainsi s'intéresser au destin de ces
laissés pour compte. Tout comme dans leurs familles dysfonctionnelles,
les travers des adultes les poussent dans une spirale destructrice avec
un directeur adepte du châtiment corporel et s'enrichissant en
sous-alimentant les détenus.
Gargan par attirance pour
l'infirmière idéaliste Dorothy (Madge Evans) mais aussi se reconnaissant
en ces jeunes révoltés va tenter de changer les choses. Le regard est
aussi utopique, idéalisé et positif dans l'approche plus humaine et
pédagogique qu'il va loin dans la noirceur lorsque la méthode n'est que
répressive. A travers un fonctionnement en autogestion et une sorte de
république organisée des adolescents et supervisée par Gargan, les
délinquants vont ainsi se responsabiliser et montrer un visage bien plus
attachant.
Le film manque un peu de finesse en étant excessif dans les
deux approches (toute trace d'autorité disparaissant totalement dans
l'approche de Gargan et aucune humanité ne s'exprimant dans le côté plus
cadré), la maison de correction passant du vrai pénitencier au monde
parfait, certains rapport entre personnage faisant preuve d'une même
simplicité (Madge Evans craquant pour Cagney dès qu'il adopte ses
idées).
Cependant la conviction de Cagney fait mouche, déployant
l'énergie et le charisme de ses rôles de gangster sous un jour plus
lumineux (même si un écart de violence viendra montrer le monde d'où il
vient) compréhensif et psychologue sous son ton gouailleur. Le final
offre le même grand écart avec une conclusion apocalyptique
contrebalancée par une résolution à la naïveté confondante où la bonne
volonté et la compréhension peuvent résoudre tous les obstacles de la
société.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner dans la collection Trésors Warner consacrée au Pré Code
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