Miss Dove est une institutrice sévère
et respectée qui a su inspirer ses élèves. Un jour, durant ses cours,
elle ressent une vive douleur dans le dos. Thomas, un de ses anciens
élèves aujourd'hui médecin la fait admettre à l'hôpital. Les visites
ininterrompues de ses anciens étudiants la forcent à se replonger dans
son passé...
Good Morning, Miss Dove
témoigne du virage de la carrière de Jennifer Jones au milieu des
années 50 qui bascule progressivement des rôles fiévreux/excentriques
qui ont fait sa gloire (Duel au soleil, La Renarde, Ruby Gentry...) pour un registre plus sobre et tout aussi brillant initié à travers des réussites comme Un amour désespéré (1952), Station Terminus (1953) ou La Colline de l'adieu (1955). Cela restait néanmoins des rôles de jeunes premières romantique quand Good Morning, Miss Dove
la voit incarner une plus mûre et bienveillante institutrice
provinciale. Le film adapte le roman éponyme de Frances Gray Patton,
initialement paru sous forme de trois nouvelles (The Terrible Miss Dove, Miss Dove and Judgment Day et Miss Dove and the Maternal Instinct) dans The Ladies Home Journal.
Ces origines se devinent dans la construction en épisodes du film où la
vieille et emblématique institutrice de la petite ville de Liberty Hill
tombée malade voit ressurgir le souvenir de ses différentes expériences
passées avec ses élèves.
La scène d'ouverture dessine la
véritable figure qu'est Miss Dove au sein de cette communauté lors de
son trajet matinal vers l'école et où les environnements traversés, les
personnalités rencontrées, se plient à l'autorité que symbolise sa seule
présence. Les policiers immobilisent les rues, les parents pressent
leurs enfants en apercevant sa frêle et stricte silhouette passer devant
leur maison. En montrant une Miss Dove rendu vulnérable par la maladie,
le récit fait passer ce respect mêlé de crainte à une vraie affection
de la population pour elle. La scène où portée elle est conduite à
l'hôpital reprend le procédé de l'ouverture mais en y exprimant cette
fois une forme d'angoisse collective liée au sort de Miss Dove et on
devinera que le moindre figurant ou personnage secondaire croisé a
forcément été l'un de ses anciens élèves.
Les souvenirs affluent donc
pour notre héroïne sur sa longue carrière et dépeignent par le prisme de
ses élèves un panorama historique et social de l'Amérique : le
melting-pot avec cet élève étranger qu'elle aide à s'intégrer, la Grande
Dépression, la Seconde Guerre Mondiale, les filles-mères. A l'image de
son personnage principal, tous ces épisodes sont abordés avec sobriété
et bienveillance, loin du côté mélodramatique appuyé que l'on pourrait
trouver dans les grands mélos des 50's.
Jennifer Jones est excellente,
faussement rigide et toujours attentive, menant un véritable sacerdoce
auquel elle a sacrifié sa vie intime. Le maquillage la vieillissant
n'est pas trop grossier et on retrouve la détermination qui caractérise
ses interprétation dans un registre tout en sobriété. Les seconds rôles
sont à l'avenant notamment un très bon Robert Stack en ex élève devenue
médecin.
Un gros problème néanmoins, la grande platitude de la
mise en scène d'Henry Koster qui ne dépasse jamais le stade de
l'illustration mollassonne notamment la manière basique au possible
d'introduire les flashbacks. La dernière partie perd même quasiment tout
intérêt par son débordement de bons sentiments, surlignant à gros trait
ce que la narration avait sur amener subtilement : l'affection de la
ville pour Miss Dove. Sympathique mais un peu trop suranné donc.
Sorti en dvd zone 1 chez Fox et sans sous-titres
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