Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, Jimmy
Tracy, un mauvais garçon new-yorkais, fuit en Angleterre en empruntant
l'identité de sa victime présumée, un Canadien. Sur place, il se
retrouve presque malgré lui enrôlé dans l'armée britannique. Il
rencontre Bert Dawson, militaire de carrière. Tous deux aimeraient
conquérir le cœur de Sally Briggs, la fille du sergent-major. Mais
lorsque les combats font rage, l'amitié et la solidarité prennent le
dessus.
O.H.M.S. constitue pour Walsh un diptyque anglais avec Les Deux aventuriers
tourné la même année. C'est un opus mineur mais plutôt attachant qui
annonce certaines œuvres à venir, le final guerrier et exotique
préfigure ainsi un peu Aventures en Birmanie (1945) et surtout la formation guerrière et sentimentale du héros fait penser à ce que sera Le Cri de la victoire
(1955). On y suivra les aventures d'une petite frappe accusée de
meurtre à tort et forcée de fuir en empruntant l'identité d'un canadien
engagé dans l'armée britannique. Le film doit grandement à l'abattage de
Wallace Ford trimballant sa gouaille new yorkaise des espaces urbains
malfamés à la rigueur de l'armée anglaise et des mœurs britanniques
pondérées. La discipline militaire alterne ainsi avec l'assiduité
amoureuse dans un beau contraste entre l'ouverture montrant notre héros
en véritable goujat infréquentable et l'exil qui le transforme en être
plus respectable.
Le triangle amoureux complice et rieur entre Ford,
Anna Lee et John Mills offre quelques moments amusants, Walsh s'amusant
dans les registres de la comédie romantique et de régiment. Cela reste
néanmoins grandement cousu de fil blanc dans le déroulement et pour
retrouver l'énergie de Walsh il faut compter les morceaux de bravoures
épars du récit. L'ouverture dans une salle de jeu lugubre virant à la
violence sèche (et un relent de racisme asiatique) démontre toute
l'efficacité du réalisateur et surtout la bataille finale avec son armée
chinoise anonyme et son siège épique amène enfin l'ampleur et l'émotion
attendue pour une belle rédemption de Wallace Ford. Un petit Walsh mais
pas déplaisant.
Sorti en dvd zone 2 français chez Opening
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