Le docteur Peter Carey rejoint son nouveau
poste dans un hôpital de Boston, dirigé par le docteur J.D. Randall et
où travaille un de ses amis, le docteur David Tao. Il y fait la
connaissance de Georgia Hightower dont il tombe amoureux. Bientôt, il
apprend l'arrestation de Tao, accusé d'avoir pratiqué un avortement
illégal sur Karen Randall, fille de J.D., qui vient de mourir d'une
hémorragie interne peu après son arrivée aux urgences de l'hôpital.
Convaincu de l'innocence de son ami, Carey mène une enquête parallèle.
Opération clandestine
s'inscrit dans une période creuse de la filmographie de Blake Edwards.
Le succès commercial le fuit tandis que le montage de plusieurs de ses
films lui échappe sur Darling Lili (1970), Deux hommes dans l'Ouest (1971) et donc Opération clandestine.
Cela n'empêchera pas la vraie réussite artistique de ces trois films
mais laissera au réalisateur un ressentiment qui s'exprimera plus tard
dans le furieux S.O.B. (1981).
Opération
clandestine marque l'introduction de Michael Crichton dans le monde du
cinéma avec cette première adaptation d'un de ses romans, signé sous
pseudo au vu du sujet médical polémique alors qu'il officie encore à la
faculté de médecine d'Harvard. Le récit nous plonge dans le quotidien
d'un hôpital de Boston où le docteur Peter Carey (James Coburn),
fraîchement arrivé fait figure d'électron libre. Cela passe d'abord pas
le jeu décontracté et séducteur de Coburn, en contradiction avec
l'attitude ambiante guindée et déférente envers le tout puissant J.D.
Randall (Dan O'Herlihy), directeur de l'établissement.
Lorsque le
drame se noue avec la mort accidentelle de la fille adolescente de
Randall, cette présence poil à gratter de Carey prend tout son sens.
L'accusé idéal est en effet le docteur Tao (James Hong), accusé d'avoir
avorté grossièrement la jeune fille. L'introduction aura habilement mis
en place les jeux de pouvoirs et les échelles sociales de l'hôpital où
l'on comprend vite que Tao l'émigrant chinois fait un coupable idéal
face à la bourgeoisie WASP en place. Carey mène l'enquête pour
innocenter son ami et le tempérament gouailleur du personnage sert un
regard ironique où Edwards met à jour l'hypocrisie sociale ambiante, se
développant au-delà même de l'hôpital avec notamment la complaisance de
la police.
C'est cette approche qui domine, la dimension purement
policière et thriller ne s'amorçant vraiment que dans les quinze
dernières minutes. Auparavant Edwards tisse une atmosphère désabusée
dans les portraits dépeints sur toutes les strates sociales
(adolescentes livrées à elles-mêmes, parents démissionnaires et
alcooliques) tout en creusant la personnalité de Carey porté par une
interprétation subtile d'un étonnant James Coburn.
Le ton mélancolique
fonctionne particulièrement dans la romance qui se noue avec le
personnage de Jennifer O'Neill, mais leur scènes en commun semblent être
les principales victimes des coupes du studio. L'alchimie fonctionne
mais l'on finit un peu frustré de ne pas avoir eu cet aspect plus
développé. Une belle réussite néanmoins pour Blake Edwards mais un
nouvel échec au box-office, le succès ne revenant qu'avec la reprise de
la saga de La Panthère Rose.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
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