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vendredi 4 septembre 2020

On ne joue pas avec le crime - 5 Against the House, Phil Karlson (1955)

A Reno, deuxième capitale américaine du jeu, quatre amis, vétérans de la guerre de Corée, parient de réussir le braquage de l'un des plus importants casinos de la ville. Leur objectif : franchir toutes les mesures de sécurité et prendre le butin. Leur plan ne se déroule pas précisément comme prévu.

Sans compter parmi les plus grandes réussites de Phil Karlson, 5 Against the House est une nouvelle preuve du brio du réalisateur dans le polar. L'atout du film (adapté d'un roman de Jack Finney) est son postulat plutôt original pour un film de casse. Un groupe d'étudiant par goût du défi et de l'adrénaline décide de monter un casse sans violence et par leur seule ingéniosité dans un casino de Reno, après y avoir assisté à une tentative piteuse. Problème le groupe d'acteurs (hormis Kerwin Mathews aux traits juvéniles adaptés) est trop vieux pour jouer des étudiants, même si cela sert les personnages de Guy Madison et Brian Keith vétérans de la guerre de Corée qu'on imagine avoir repris leurs études plus tard.

Passé la percutante introduction, la narration se perd un peu dans la comédie étudiante et révèle de manière plus ou moins efficace les raisons qui motivent chacun pour le casse. Ce sera l'ennui et l'égo pour le fils de riche Kerwin Mathews, une relation amoureuse qui stagne pour Guy Madison (même s'il est manipulé par ses amis) avec une divine Kim Novak, et surtout l'insatisfaction latente pour Brian Keith. L'acteur par ce personnage violent et imprévisible est le principal atout du film, à la fois dangereux et profondément vulnérable.

Karlson peut afficher toute sa maestria lors de la scène du casse. Martin Scorsese disait que c'était un des films qui l'avait influencé pour Casino et l'on vient bien en quoi. La manière fluide d'accompagner la mécanique ordinaire du casino, de scruter d'observer les outils de surveillance, tout cela se fait de manière fluide et anodine dans la première partie sans conséquence. Fort de ce savoir le casse met les protagonistes et le spectateur en alerte pour un beau morceau de suspense.

La conclusion fait preuve d'une belle inventivité également avec ce décor de parking jouant sur la verticalité et l'horizontalité dans d'excellentes compositions de plans. Mais une nouvelle fois le clou du récit est porté par Brian Keith débordé par ses émotions dans un effondrement qu'amène bien Phil Karlson. Après la schizophrénie du film fait que cela se termine sur une note décontractée assez incongrue, mais on passe néanmoins un bon moment dans l'ensemble.

Sorti en dvd zone 2 français chez Sidonis 

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