A Reno, deuxième capitale américaine du jeu,
quatre amis, vétérans de la guerre de Corée, parient de réussir le
braquage de l'un des plus importants casinos de la ville. Leur objectif :
franchir toutes les mesures de sécurité et prendre le butin. Leur plan
ne se déroule pas précisément comme prévu.
Sans compter parmi les plus grandes réussites de Phil Karlson, 5 Against the House
est une nouvelle preuve du brio du réalisateur dans le polar. L'atout
du film (adapté d'un roman de Jack Finney) est son postulat plutôt
original pour un film de casse. Un groupe d'étudiant par goût du défi et
de l'adrénaline décide de monter un casse sans violence et par leur
seule ingéniosité dans un casino de Reno, après y avoir assisté à une
tentative piteuse. Problème le groupe d'acteurs (hormis Kerwin Mathews
aux traits juvéniles adaptés) est trop vieux pour jouer des étudiants,
même si cela sert les personnages de Guy Madison et Brian Keith vétérans
de la guerre de Corée qu'on imagine avoir repris leurs études plus
tard.
Passé la percutante introduction, la narration se perd un peu dans
la comédie étudiante et révèle de manière plus ou moins efficace les
raisons qui motivent chacun pour le casse. Ce sera l'ennui et l'égo pour
le fils de riche Kerwin Mathews, une relation amoureuse qui stagne pour
Guy Madison (même s'il est manipulé par ses amis) avec une divine Kim
Novak, et surtout l'insatisfaction latente pour Brian Keith. L'acteur
par ce personnage violent et imprévisible est le principal atout du
film, à la fois dangereux et profondément vulnérable.
Karlson peut afficher toute sa maestria lors de la scène du casse.
Martin Scorsese disait que c'était un des films qui l'avait influencé
pour Casino et l'on vient bien en quoi. La
manière fluide d'accompagner la mécanique ordinaire du casino, de
scruter d'observer les outils de surveillance, tout cela se fait de
manière fluide et anodine dans la première partie sans conséquence. Fort
de ce savoir le casse met les protagonistes et le spectateur en alerte
pour un beau morceau de suspense.
La conclusion fait preuve d'une belle
inventivité également avec ce décor de parking jouant sur la verticalité
et l'horizontalité dans d'excellentes compositions de plans. Mais une
nouvelle fois le clou du récit est porté par Brian Keith débordé par ses
émotions dans un effondrement qu'amène bien Phil Karlson. Après la
schizophrénie du film fait que cela se termine sur une note décontractée
assez incongrue, mais on passe néanmoins un bon moment dans l'ensemble.
Sorti en dvd zone 2 français chez Sidonis
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