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dimanche 16 janvier 2022

Les Aventures du Capitaine Wyatt - Distant Drums, Raoul Walsh (1951)


 En 1840, lors de la seconde guerre séminole, le général Zachary Taylor envoie le lieutenant Richard Tufts et son éclaireur chercher le capitaine Quincy Wyatt. Leur mission sera de reprendre une forteresse tombée aux mains des Indiens Séminoles et de libérer les prisonniers qui y sont détenus. Mais à peine ceux-ci libérés, parmi lesquels la belle Judy Beckett, ils sont poursuivis par les Indiens et forcés d'abandonner leur plan initial, à savoir reprendre un bateau sur le lac Okeechobee. Ils doivent alors faire retraite à travers les marais des Everglades...

Distant Drums est un western relevant davantage du film d’aventures que des préceptes classiques du genre. Il dépeint un épisode peu traité et dans un environnement assez inédit (et exploité seulement entre autres dans L'Expédition du Fort King de Bud Boetticher (1953)), les guerres indiennes face aux tribus séminoles en Floride. On oublie donc les grands espaces désertiques, les panoramas montagneux ou encore la civilisation sauvage des villes reculées de l’Ouest pour les spécificités de ce cadre floridien. C’est l’occasion pour Raoul Walsh de revisiter, la tonalité de film de propagande en moins et la couleur en plus, toute l’imagerie façonnée dans son mythique Aventures en Birmanie (1945). Le postulat est le même, à savoir un commando ayant pour mission de détruire une antenne ennemie et qui la tâche accomplie va devoir rentrer poursuivie à travers la jungle. 

La sècheresse de Aventures en Birmanie s’estompe cependant pour une veine plus romanesque et héroïque à travers la figure du Capitaine Wyatt (Gary Cooper). L’ouverture du film prends des atours mythologiques avec cette narration romancée et cette voix-off du Lieutenant Richard Tufts (Richard Webb) rapportant les évènements tels de hauts faits. C’est manifeste aussi par l’aura que dégage Wyatt dans l’évocation tendre et respectueuse qu’en font d’autres protagonistes avant que Raoul Walsh ne soigne sa première apparition, embrassant toute cette proximité humaniste et cette aura mythique. 

Le réalisateur va ensuite exploiter toutes les possibilités topographiques et dramatiques offertes par ce cadre de la jungle. La bande-son est envahie de sonorités tropicales qui oppresse mais qui lorsqu’elles s’estompe sont synonyme de mort et de danger imminent. Les marais qui ralentissent l’avancée et épuise les corps, la faune menaçante avec ses alligators affamés, tout cela est superbement mis en valeur par la mise en scène de Walsh qui équilibre idéalement le récit entre ralentissement dû à l’environnement et accélération haletantes lorsque les séminoles pointent le bout de leur nez.

C’est exaltant de bout en bout notamment grâce à la prestation de Gary Cooper en meneur charismatique mais conservant une aura accessible. Walsh cherche toujours cet entre-deux dans sa caractérisation. La première apparition l’icônise tout en le montrant en père tendre envers son fils. Chaque morceau de bravoure célébrant sa bravoure se fait en écho à la menace, à la situation de ses troupes, et jamais pour se mettre en valeur. Cette bienveillance se propage même au-delà de l’héroïsme dans la romance naissance avec Judy (Mari Aldon) où au fil du récit il détourne cette dernière de son désir de vengeance. On savoure toutes les qualités de rythme et d’efficacité de Raoul Walsh ainsi que son aptitude à croquer en une poignée de scènes une dizaine de personnage au sein de la troupe (dont un toujours excellent et truculent Arthur Hunnicutt), faisant de chaque perte un déchirement. Bref en termes d’émotion et de spectacle, un idéal de spectacle hollywoodien. 


 Sorti en bluray et dvd zone 2 français chez Sidonis

 

2 commentaires:

  1. C'est aussi le film qui voit la naissance du Wilhelm Scream (Haaaaaouaaaah!)

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    1. Oui j'ai vu ça sur la fiche wikipedia ^^ C'est le moment où un soldat se fait manger par un alligator.

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