Sorti en bluray anglais chez BFI et doté de sous-titres anglais
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mardi 6 septembre 2022
The Orchard End Murder - Christian Marnham (1981)
The Orchard End Murder est un
moyen-métrage en forme de complément de double-programme comme cela se
pratiquait encore en Angleterre dans les années 70/80. En l'occurrence
là The Orchard End Murder était
l'avant-programme de Réincarnations de Gary Sherman (1981) mais sa
singularité le fera passer à la postérité au-delà de cette fonction de
"bouche-trou". On doit le film à Christian Marnham, réalisateur de
publicité et directeur photo qui s'essaie là pour la seconde fois à la
fiction après le court The Short. Si la
fin du film porte les mentions habituelles de la nature fortuite de
toute concordance avec la réalité, le postulat semble pourtant bien
inspiré d'un sordide fait divers ayant eu lieu dix ans plus tôt dans la
région natale du Kent de Marnham et où se déroule aussi The Orchard End Murder. Cependant il n'est pas question ici de reconstitution réaliste, et ni même d'une approche de thriller classique.Une jeune femme (Tracy Hyde la fillette du merveilleux Melody
(1971) de Wari Hussein qui a bien grandie) est invité par un garçon
pour l'accompagner en campagne au match de cricket qu'il doit disputer.
Batifolant entre deux points disputés, la fille décide de se balader
dans la campagne environnante et va faire de bien étranges rencontres.
On retrouve certains clichés puritains inhérent au cinéma d'horreur
d'alors à savoir que les jeunes femmes sexuellement libérées sont
amenées à mal finir. Le scénario grossit volontairement le trait comme
pour nous forcer avec insistance à anticiper le sort funeste à venir de
Tracy Hyde.Dans la discussion téléphonique d'ouverture, c'est elle qui
rappelle le garçon, lors de leurs scènes de flirt la caméra s'attarde
longuement sur sa lingerie et elle est trop facilement encline à engager
la conversation, pénétrer dans la demeure ou suivre des inconnus
intimidants dans les recoins les plus reculés de cet environnement. Le
suspense ne repose pas sur le drame possible à venir, mais de quand il
va surgir. Le réalisateur travaille un contraste avec l'émerveillement
pastoral de ces paysages du Kent (là aussi avec un degré d'ironie comme
la séquence des nains de jardin) et les individus difformes,
malintentionnés et inquiétants que Tracy Hyde va croiser. Il y a une
grande part de malaise latent face à ce bossu (Bill Wallis) au phrasé
précieux mais au regard torve, ou à ce géant (Clive Mantle) dont
l'expression et la gestuelle peut passer de la douceur et la férocité
barbare.Nous sommes dans une sorte de relecture moderne de conte où l'on suit un
petit chaperon rouge qui a déjà vu le loup symbolique et qui s'apprête à
en rencontrer de biens réels. On navigue entre onirisme, inquiétude et
humour décalé pour un objet filmique ne ressemblant à rien d'autre.
C'est réellement sordide tout en étant poétique, ça provoque le dégoût
tout en faisant rire et cela émeut (Clive Mantle en monstre malgré lui)
aux moments les plus inopportuns. Un objet inclassable qui aurait dû
constituer une belle carte de visite pour son réalisateur qui
malheureusement n'aura pas les ouvertures souhaitées malgré l'impact du
film et ne signera que quelques épisodes de séries tv par la suite.
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