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jeudi 28 mars 2013

Avec Django, la mort est là - Joko invoca Dio... e muori, Antonio Margheriti (1968)


Un coup fameux organisé par Django, Mendoza et Ritchie tourne à la catastrophe suite à une trahison. Django décide de se venger contre ceux qui l'ont privé du fruit de son projet, l'un après l'autre.

Malgré ses quelques défauts, Avec Django, la mort est là est un brillant exemple des possibilités étonnantes qu’offre le western spaghetti. On a donc  ici un pitch assez basique qui se voit totalement transfiguré par la maestria d’Antonio Margheriti. Comme tout réalisateur d’exploitation italien de l’époque, Margheriti tâta de tous les genres au gré des modes (péplum, western, science-fiction) mais c’est réellement dans le fantastique gothique qu’il donna sa pleine mesure et signa ses meilleurs films avec des titres comme La Vierge de Nuremberg (1963), La Sorcière sanglante (1964) ou l’excellent Danse Macabre (1964).

C’est donc tout naturellement que ces penchants ressurgissent lorsqu’il s’attèle à un autre genre et qui font toute l’originalité de Avec Django, la mort  (rien à voir bien sûr avec le classique de Corbucci mais le succès fit décliner le prénom de son héros à toute les sauces dans le western spaghetti).

Passé une sadique scène d'écartèlement en ouverture, le début est assez classique mais peu à peu Margheriti pose son empreinte sur le film. Les cadrages, vues et ambiances se font progressivement  toujours un peu plus étrange et surprenant que dans un western classique on lorgne vers le surnaturel sans jamais totalement y tomber). Le peu charismatique Richard Harrison peine à exprimer la dimension spectrale et vengeresse de son personnage, les méchants sont  assez inégaux et se traîne parfois un peu.

Margheriti transcende ces défauts par ses fulgurances visuelles déroutantes. On pense à l'assaut nocturne des hommes de Laredo au bureau du shérif où le réalisateur leur donne une allure de fantômes. 

La séquence la plus marquante dans cette veine est bien entendu le final dans la caverne où les éclairages flamboyant et la nature du décor confère une ambiance unique, bien aidé par la prestation de Claudio Camaso (frère de Gian Maria Volonté qui n’a rien à lui envier en exubérance) tout de jaune vêtu et qui campe un méchant  mémorable.

Margheriti fera également montre d’une inventivité certaines dans les écarts de violence à l’image de tranchage de gorge avec éperons en vue subjective où cette torture raffinée avec écarte œil (façon Orange Mécanique en plus artisanal) enterré dans le sable en plein soleil. Imparfait certes mais un sacré objet, pour un résultat plus attractif encore il est vivement conseillé de tenter les films gothiques de Margheriti. 

Sorti en dvd zone 2 français chez Metropolitan

3 commentaires:

  1. Palazzo Veneziano28 mars 2013 à 12:04

    C'est quoi "un meilleur film" de Margheriti? ça se situe à quel niveau pour vous ?
    Ce truc dont vous parlez est d'une débilité abyssale, mal joué, à la morale aussi épaisse d'une enclume, avec des zooms bêtes et tous azimuts, des effets appuyés au marteau piqueur, des décors "almériesques" qu'on voit et revoit d'un spaghetti à l'autre, mais toujours aussi mal filmés.
    Je ne vois pas en quoi monter en épingle ce genre de sous-film débile est une bonne chose pour le cinéma et pour l'intellect en général, ça insulterait plutôt les vraies oeuvres.
    Enfin, il en faut pour tous les goûts, tous les types de cerveaux, toutes les démagogies.
    Vous aimez beaucoup trop de films, Cinéphile Stakhanoviste.
    "Aimer tout le monde c'est n'aimer personne". Il avait pas tort, Molière. Je rajouterai qu'aimer tout , c'est n'aimer rien.

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  2. Un "meilleur film" de Margheriti c'est plutôt ceux qui comme je le dis dans le texte penche vers le fantastique gothique vu que c'est le seul genre où il a pu montrer un vrai talent dans une filmo (pour rester gentil) très inégale. Et celui-là même avec ses défauts est loin du standard attendu du western spaghetti et possède une identité et une ambiance bien particulière.

    Et le western spaghetti est fait de ce types d'outrances et de gros effets tapageurs plus ou moins bien dosés c'est ce qui fait son charme et qui le rend indigent quand c'est raté mais ça fait partie de son identité là vous m'avez l'air plutôt allergique au genre donc ça ne doit pas aider...

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  3. Et quand même histoire de répondre à votre envolée sur mes gouts (vous avez changé de pseudo Lisa ? Votre style est assez identifiable heureusement) je préfère mon écléctisme à l'espèce de mépris condescendant dont vous faîtes preuve dès que qu'un gout diffère du votre. A ce niveau je me demande même l'intérêt que vous trouvez à venir poster et commenter ici, enfin. (Pour les lecteurs de passage se référer aux commentaires de "Amélie Poulain" ou "Inglorious Basterds" pour apprécier l'ouverture d'esprit l'intervenante qui n'a pas daignée garder son pseudo de départ).

    J'en apprends tout les jours sur les comportements que réveillent internet en tout cas.

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