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samedi 11 mai 2013

Hannibal - Annibale, Edgar G. Ulmer (1959)


L'épopée d'Hannibal général carthaginois qui, en 219 avant J.-C., franchit les Alpes avec ses troupes et ébranla la puissante Rome.

Voilà ce qui est un des derniers films du grand Edgar G. Ulmer que cette adaptation de l'épopée d'Hannibal qui souffle un peu le chaud et le froid. Comme tout réalisateur américain exilé en Italie, on devine dans cette production (en partie financée par la Warne) un Ulmer plus vraiment en odeur de sainteté à Hollywood (comme par exemple Aldrich quand il fit Sodome et Gomorrhe à la même période.  La réalisation est co-attribuée au tâcheron Carlo Ludovico Bragaglia (responsable d’un nanardesque Les Amours d’Hercule) semble appuyer ce fait d’autant que le montage semble avoir échappé à Ulmer.

 Le film s'ouvre sur un des plus hauts fait héroïques d'Hannibal, la traversée des Alpes en éléphants. C’est une grande scène opposant la volonté de fer d'un homme face aux éléments, Ulmer offrant des cadres splendides rendant l'impressionnante armée d'Hannibal ridicule face à l'immensité des monts alpins avec un festival de mort cruelles entre chutes depuis des hauteurs insensées et soldats transis de froid. Ulmer alterne les vraies scènes en montagne avec des moments filmé en studios (toutes les scènes impliquant les éléphants) avec brio et livre un grand moments de cinéma dès l'ouverture, mais malheureusement rien ne viendra égaler cela par la suite.

Le film est très réussi au niveau de l'écriture du personnage d'Hannibal. Sa science de la guerre aussi bien tactique que psychologique (plusieurs astuces montrent sa manière de créer la terreur chez les romains par la simple rumeur) et son habilité aux alliances et à la négociation sont très bien traitées, porté par un Victor Mature vieillissant et charismatique. Ses failles sont tout aussi bien vues également avec une trop grande confiance et une vanité souligné par un dialogue du film disant qu'il sait remporter les victoires mais qu'il ne sait qu'en faire, alors qu'il tergiverse avant d'envahir Rome pourtant momentanément à sa merci. Les conflits au sein du sénat romain et la peur inspiré par la menace d'Hannibal offre un bon contraste avec  l'arrogance manifestée en début de film.

Le film est un peu gâché par une flopée de seconds rôle peu convaincants (dont un tout jeune Terence Hill encore nommé Mario Girotti très mauvais, son futur compère Bud Spencer pour l’instant toujours Carlo Pedersoli étant aussi au casting), l'histoire d'amour insipide (la prestation fade de la jolie Rita Gam n'aide pas) vue et revue dans ce genre de film ainsi que des scènes de batailles ratées. Ces dernières sont toujours parfaitement introduites niveau tactique ce qui est agréable, mais constamment mollassonnes et peu palpitantes malgré une brutalité étonnante (décapitation, soldats écrabouillé par des éléphants, bras coupés). 

La première bataille notamment, est bien brouillonne ne fonctionne que sur la terreur provoqués par les éléphants dans les rangs romain mais manque terriblement d'ampleur. Le comble étant atteint lors de l'ultime bataille, gentiment survolée à coup d'ellipse et fondu enchainés pour conclure la narration en voix off. Le savoir-faire d’Ulmer se ressent mais il ne peut transcender un budget étriqué au vu de l'ambition du sujet malgré sa maîtrise habituelle des petits budgets. Il reste un grand film à faire de l’épopée d’Hannibal, il y eu des rumeurs il y a quelques années d’un projet joué et réalisé par Vin Diesel mais resté sans suite, la revival péplum initié par Gladiator s’étant estompé entre temps.

Sorti en dvd zone 2 français chez Opening

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