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dimanche 5 novembre 2017

Le Courrier de l'or - Westbound, Bud Boetticher (1959)

ux États-Unis, en 1864, lors de la Guerre de Sécession, un capitaine nordiste est chargé de convoyer un chargement d'or depuis la Californie vers les banques de l'Union. Il va se heurter aux opposants des États du Sud et devoir notamment se mesurer à un officier particulièrement agressif de la Confédération.

Sixième collaboration entre Randolph Scott et Budd Boetticher, Westbound ne s'inscrit cependant pas dans le légendaire cycle Ranown (Sept hommes à abattre (1956), L'Homme de l'Arizona (1957), Le vengeur agit au crépuscule (1957), L'Aventurier du Texas (1958), La Chevauchée de la vengeance (1959), Comanche Station (1960)) notamment par l'absence de Burt Kennedy au scénario. Du coup le postulat, son déroulement et les interactions du script de Berne Giler sont nettement plus conventionnels que ceux des films Ranown. Randolph Scott incarne une figure plus avenante, moins taiseuse et tourmentée que dans les autres films (le motif récurrent de la vengeance étant plus ténu).

L'argument assez original parvient cependant à entremêler habilement conflits personnels, cynisme du profit et Guerre de Sécession. Ce sont les trois écueils auxquels se heurte le capitaine nordiste John Hayes, de retour au pays alors qu'il est chargé de convoyer l'or de l'Union. Les embûches semblent au départ politiques avec les agents des Etats du Sud attaquant les relais et convois mais l'antagonisme est plus intime avec l'ancien rival amoureux Putnam (Andrew Duggan) plus animé de lui nuire personnellement qu'animé par la cause.

Boetticher noue tous ces fils narratifs et thèmes avec une limpidité exemplaire, les maux de la guerre et la difficile réinsertion des soldats blessés s'incarnant à travers le jeune Rod (Michael Dante) mutilé d'un bras et doutant de lui-même alors qu'il retrouve son épouse. Si l'on ne retrouve pas la profondeur du cycle Ranown, la mise en scène de Boetticher est au diapason en alternant grands espaces pour incarner la menace (les silhouettes sinistres de la bande de Mace dominant toujours le décor en amorce ou en arrière-plan avant de frapper) et filmage et montage plus heurté dans les explosions de violence brutales. Michael Pate est pour beaucoup dans ce climat oppressant en incarnant un méchant particulièrement retors, symbole de ce cynisme brutal et sans attache.

Tous les personnages sont guidés par une cause dans leurs agissement, y compris Putnam jaloux de l'amour encore vivace de son épouse Norma (Virginia Mayo) pour Hayes, mais pas l'infâme Mace dont même l'appât du gain semble accessoire et semble simplement excité par le chaos. La durée réduite du film (66 minutes à peine) est un atout pour une narration alerte mais l'on aurait aimé avoir des éléments intéressants plus creusés, notamment le miroir que constitue le jeune couple Michael Dante/Karen Steel résistant dans l'adversité avec celui impossible Randolph Scott/Virginia Mayo qui semble ne pas y avoir résisté. Le parallèle aurait rendu moins incongru le sous-entendu final appuyé d'une nouvelle romance possible dans la dernière scène. Un western efficace donc même sans atteindre les hauteurs des grands films du duo.

 Sorti en dvd zone 2 français chez Warner

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