Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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jeudi 24 décembre 2015

A Most Violent Year - J.C. Chandor (2014)


New York, hiver 1981. Abel Morales est un entrepreneur hispanique dont l'activité de livraison de fuel domestique est en expansion. Il est sur le point de conclure le rachat d'un ancien terminal de livraison, en bordure du fleuve et contigu à son implantation. Mais, dans un secteur économique peu regardant sur les méthodes, ses camions se font détourner de plus en plus fréquemment. Or Abel s'est toujours attaché à respecter une très stricte ligne de conduite.

A Most Violent Year confirme que J.C. Chandor est un des cinéastes américain les plus passionnants apparus ces dernières années. Ce troisième film revisite une thématique déjà abordée dans ses précédents essais. Margin Call (2011) montrait la prise de conscience d’une poignée de personnage de la situation critique de la Banque d’Investissement qui les emploie, les seuls clairvoyant d’un monde de la finance plongeant dans la crise sans l’avoir vu venir. All is lost (2013) creusait le même sillon dans une veine plus radicale, le navigateur Robert Redford faisant cette fois seul face aux éléments déchaînés dans un vrai tour de force narratif avec un film quasi muet et un héros seul à l’écran. A Most Violent Year fut inspiré par des conversations qu’eu Chandor avec des personnes ayant monté des entreprises dans le New York du début des 80’s gangrené par la violence. Il y voit donc une manière différence d’illustrer sa figure de héros solitaire et vertueux, cette fois confronté à un monde criminel.

Ce sera Abel Morales (Oscar Isaac) entrepreneur d’origine hispanique sur le point de conclure un deal historique dans son activité de transport de fuel domestique. Il a 30 jours plus finir de payer le site situé dans un cadre stratégique en bordure de fleuve, mais de nombreux obstacles vont s’interposer. Ses chauffeurs sont victime d’attaques possiblement mandatées par des concurrents, le procureur entame une enquête sur la légalité de ses affaires et tout cela est propre à menacer le soutien indispensable de la banque pour financer son crédit. S’arranger avec la loi pourrait être un possible moyen de résoudre plus rapidement ses problèmes (notamment armer ses chauffeurs) mais Abel s’y refuse, souhaitant réussir force de volonté, sincérité et rectitude morale. La scène où il briefe ses commerciaux de cette attitude, leur enjoignant à convaincre les clients par la nature irréprochable de leur service plutôt qu’une poudre aux yeux quelconque. 

Face à la corruption et la violence qui régit son milieu, il sera dur de maintenir ce cap. Si les concurrents font figure de mafieux en puissance (voir cette réunion au restaurant qu’on croirait échappée du Parrain ou des Affranchis), Abel devra tout autant se méfier de son entourage. Au stoïcisme d’Oscar Isaac répond le tempérament volcanique de l’épouse jouée par Jessica Chastain, fille de gangster qui a gardé les codes d’intimidations de la rue. Une scène clé démontre leur approche différente lorsqu’ayant renversé accidentellement un cerf, Abel trop cérébral et sensible hésite à achever la bête quand Anna l’abattra froidement d’un coup de revolver. 

Cette opposition crée une tension latente aussi fébrile que la vraie menace pesant sur les personnages. Cette violence vient donc de l’extérieur, est difficilement étouffée dans son foyer et s’avérera aussi bien présente au cœur de son entreprise. Le chauffeur Julian (Elyes Gabel), terrorisé après avoir été braqué et qui va répondre par les armes. Le personnage est le miroir déformant d’Abel, par sa faiblesse de caractère où la peur trouve son vain refuge dans la violence mais également par l’image de l’émigrant hispanique ambitieux mais raté par rapport à l’image de réussite du héros.

Chandor filme New York dans cette même dualité séparant Abel de ses interlocuteurs. Les décors déserts, l’atmosphère de désolation hivernale (lorgnant sur Le Prince de New York (1981) de Sidney Lumet tandis que la droiture d’Abel rappellera Serpico (1973)) et ces lieux publics sinistrés semblent le reflet d’une ville à bout de souffle, sur le déclin et gangrenée par des maux profonds. Cependant ce New York n’est pas non plus l’antichambre des enfers tel que dépeinte par Scorsese dans Taxi Driver (1976), l’élégante photo de  Bradford Young donnant un contour plus lumineux à cette urbanité comme pour représenter l’espoir, le renouveau à venir de la ville représenté par Abel. Par sa droiture, Abel représente la poursuite du rêve américain dans ce qu’il a de plus noble, son intransigeance morale pouvant être rapprochée de Gary Cooper dans Le Rebelle (1949) de King Vidor. 

Chez Vidor cette quête de perfection fait basculer le héros dans une forme d’abstraction, plus représentatif d’une idée (l’objectivisme, philosophie d’Aynd Rand auteur du roman) que d’un vrai personnage. Chandor rend Abel plus vacillant, plus humain dans les épreuves qu’il rencontre et sa rectitude n’en sera que plus forte. Ainsi c’est précisément en épargnant plutôt qu’en se vengeant d’un agresseur de ses camions qu’il aura le fin mot du complot, Chandor ayant néanmoins introduit une certaine ambiguïté lors de la poursuite qui précède (superbement filmée dans l’esprit d’un French Connection (1971)) quand Abel ramasse un revolver et hésite presque à tirer. La conclusion sèmera d’ailleurs le doute, les fondations viciées de la réussite d’Abel ne l’enfonçant pas mais le sauvant. Le personnage conserve sa pureté tout en se rapprochant dangereusement de ce à quoi il a cherché à échapper. Subtil et anti manichéen, une grande réussite à rapprocher de l’immense The Yards (2000) de James Gray. 

Sorti en dvd zone 2 et bluray chez Studiocanal 

 

mercredi 23 décembre 2015

Le Voyage de Chihiro - Sen to Chihiro no kamikakushi, Hayao Miyazaki (2001)


Chihiro, dix ans, a tout d'une petite fille capricieuse. Elle s'apprête à emménager avec ses parents dans une nouvelle demeure. Sur la route, la petite famille se retrouve face à un immense bâtiment rouge au centre duquel s'ouvre un long tunnel. De l'autre côté du passage se dresse une ville fantôme. Les parents découvrent dans un restaurant désert de nombreux mets succulents et ne tardent pas à se jeter dessus. Ils se retrouvent alors transformés en cochons.

Chef d’œuvre crépusculaire et épique, Princesse Mononoké (1997) était supposé être le dernier film d’Hayao Miyazaki, le film somme sur lequel il pouvait tirer sa révérence pour une retraite bien méritée. La relève était assurée avec Yoshifumi Kondo, réalisateur de l’enchanteur Si tu tends l’oreille (1995) où il se montrait digne des deux sensei fondateurs de Ghibli Isao Takahata et Hayao Miyazaki. La mort inattendue de Yoshifumi Kondo conjuguée au long retrait de Takahata suite à l’échec commercial de Mon voisin les Yamada (1999) placera pourtant le studio Ghibli dans l’expectative. Miyazaki se voit donc contraint de revenir à la réalisation pour assurer la pérennité du studio et trouvera l’inspiration de son œuvre suivante au cours de vacances à la montagne avec des amis. Ces derniers ont amenés avec eux cinq fillettes de dix ans dont l’énergie et l’espièglerie fascinent un Miyazaki se souvenant alors qu’il n’a jamais signé de film destinés à des enfants de cette tranche d’âge préadolescente. Même si l’attrait de ses films est universel, on peut en effet faire une différence entre un Mon voisin Totoro (1988) plus directement destiné aux jeunes publics, Porco Rosso (1992) au ton plus adulte et le reste de sa filmographie visant un public adolescent.

 Princesse Mononoké avait constitué une synthèse désabusée des thématiques écologiques de Miyazaki, avec cette ère industrielle prenant le pas sur les divinités et une spiritualité symbole d’un passé et d’une tradition mythologique. Avec leur disparition, ces divinités ne pouvait plus s’incarner quà’ travers le respect d’une nature environnante, d’une préoccupation écologique. Cette opposition  entre tradition et modernité est au cœur de l’œuvre de Miyazaki qui va en donner une vision plus positive dans Le Voyage de Chihiro. Chihiro, fillette de dix ans apathique et désabusée alors qu’elle vient de déménager et quitter ses anciens camarades symbolise en quelque sorte ce monde moderne et égoïste. 

C’est précisément au contact de ce Japon mythologique invisible mais toujours vivace qu’elle va se ressourcer, traversant une série d’épreuve pour sauver ses parents transformés en cochons par une malédiction. Miyazaki façonne une sorte d’Alice au pays des merveilles japonais où se dispute bizarrerie, vraie terreur (Chihiro découvrant le sort de ses parents et livrée  elle-même dans les ténèbres de ce monde étrange) et pur émerveillement avec un univers foisonnant.

 L’imaginaire de Miyazaki avait jusque-là été plus largement nourri d’influences occidentales - en partie par rejet de l’imagerie militariste japonaise dans laquelle il a grandi et qui fera sens dans Le Vent se lève (2013) -, que ce soit au niveau de la source (Le Château dans le ciel (1986) inspiré des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, la série animée Sherlock Holmes, Le Château de Cagliostro (1979) revisitant le héros de Maurice Leblanc), de l’imagerie (l’architecture de la ville où s’installe Kiki la petite sorcière (1989), la côte italienne de Porco Rosso) et même de la narration puisqu’il étudia en profondeur la construction des classiques de la littérature enfantine européenne. 

Princesse Mononoké voyait donc le retour à une inspiration plus typiquement japonaise même si c’était pour s’émouvoir de son déclin et Le Voyage de Chihiro prolonge ce retour aux sources mais dans une veine luxuriante et vivace. Le bestiaire des créatures (esprits yōkai) et divinités (kami) croisées par Chihiro convoquent les croyances du Japon traditionnel, avec une culture animiste et shintoïste tissant ce lien entre nature et créatures ancestrales. Le cadre du récit avec cette station thermale pour les Dieux est une réminiscence des onsen dont Miyazaki reprend tous les rites de fonctionnement, rehaussés par la nature surnaturelle de ses clients.

Le réalisateur vante la reconstruction de son héroïne par le courage, le travail et l’apaisement intérieur - tout comme c’était d’ailleurs le cas pour celle à peine plus âgée de Kiki la petite sorcière. Chihiro, chétive et craintive au départ (les gags où elle glisse et se casse la figure sont multiples) manque de se perdre par son manque de détermination, physiquement en devenant translucide dans ce monde parallèle et symboliquement en manquant d’oublier son vrai nom pour ne plus retenir que celui donné par la sorcière Yubaba. En s’accrochant dans l’espoir de sauver ses parents, elle gagne une volonté et une maturité qui lui permettront de se sauver elle-même, le labeur collectif (grandiose scène de bain du Dieu de la rivière) estompant son égoïsme initial pour venir en aide à d’autres êtres en perdition. 

Son bienfaiteur Haku ne connaissant plus son nom accomplit les basses œuvres de Yubaba dans l’espoir d’être sorcier et bien sûr le personnage de Sans-Nom, perdant la raison à force de solitude qu’il cherche  apaiser par la corruption, par le mimétisme des êtres qu’il absorbe. On peut y ajouter ce cet imposant bébé capricieux qui s'épanouira après avoir gouté les joies du monde extérieur. C’est un véritable voyage initiatique où Chihiro est un miroir du Japon dont Miyazaki n’imagine l’éveil que par le recouvrement de son identité profonde et de ses traditions, signifié par l’accomplissement de la fillette dans ce monde parallèle mythologique.

Visuellement c’est une des œuvres les plus envoutantes d’Hayao Miyazaki, dont l’ensemble de l’imagerie foisonnante est chargée de sens et de références (Yubaba effrayante et maternelle s’inspirant des sorcières Yama-Uba dans le folklore japonais, mais aussi de l’exubérance de la propre mère de Miyazaki déjà signifiée avec le personnage voisin de la mère des pirates dans Le Château dans le Ciel), de symbolique fortes (la monstruosité initiale du Dieu de la rivière causée par la pollution) et d’images inoubliables. A ce titre, la séquence du voyage en train est un sublime instant de mélancolie, de poésie suspendue portée par les délicates notes de piano d’un Joe Hisaishi très inspiré. 

Son score emprunte des détours romanesques et tourmentés captivants, tout en se teintant de sonorités étranges et dissonantes signifiant l’introduction de ce folklore traditionnel dans son accompagnement des images - un texte plus approfondi sur le travail de Hisaishi chez Miyazaki. Le Voyage de Chihiro sera synonyme de renouveau artistique et de consécration mondiale pour Hayao Miyazaki. Le film triomphe au box-office japonais mais remporte aussi un vrai succès international amorcé par l’Ours d’Or au Festival de Berlin et l’apothéose de l’Oscar du meilleur film d’animation. La retraite était décalée pour un certain temps…

Sorti en dvd zone 2 français et bluray chez Disney 

mardi 22 décembre 2015

Le Lys de Brooklyn - A Tree Grows in Brooklyn, Elia Kazan (1945)

La famille Nolan vit pauvrement à Brooklyn. Katie fait de nombreux travaux ménagers. Ses deux enfants, Neeley et Francie, vendent de vieux chiffons à la sortie de l'école pour aider un peu la famille. Johnny, le mari, travaille dans un restaurant lorsqu'il n'est pas ivre et sa sœur Sissy mène une vie trop agitée au goût de Katie.

Elia Kazan signe son premier film avec Le Lys de Brooklyn, fort de sa notoriété acquise dans le monde du théâtre et attisant les sirènes d'Hollywood. Intégrant comme acteur le Group Theatre au début des années 30, Kazan s'y révèle cependant en tant que metteur en scène qui lui vaudront dès la fin des années 30 les sollicitations d'Hollywood auxquels il tourne le dos si ce n'est comme acteur dans deux films d’Anatol Litvak Ville conquise (1940) et Blues in the Night (1941). C'est fort de cette renommée que Kazan choisit la Fox de Darryl Zanuck pour ses débuts, le réalisateur s'inscrivant dans veine sociale initiée par le studio avec notamment les deux classiques de John Ford Les raisins de la colère (1940) et Qu'elle était verte ma vallée (1941).

Le film adapte le best-seller de Betty Smith paru en 1943 et s'inscrit à la fois dans les préoccupations sociales d'alors et celles propres Kazan avec sa vision de la famille et des milieux modestes. Le film sort au moment de l'après-guerre où la structure familiale a appris se construire en l'absence de la figure du père mobilisé, où les femmes ont investies le champ des responsabilités pour subvenir au besoin du foyer. Bien que le film ne se déroule pas à cette période, il témoigne symboliquement de cette situation avec la figure de père incarné par James Dunn, ce Johnny Nolan doux rêveur alcoolique ayant du mal trouver un job fixe. La survie du foyer est ainsi assurée par Katie (Dorothy McGuire) au caractère rude et terre à terre qui se tue à la tâche au quotidien. Le turbulent fils cadet Neeley (Ted Donaldson) est le plus proche d'elle tandis que l'aînée Francie (Peggy Ann Garner) au caractère plus lunaire et assoiffé de savoir n'a d'yeux que pour son père.

Sans vraie trame narratrice, Kazan dépeint ainsi ces caractères en place au quotidien, le conflit naissant de l'enlisement de la situation matérielle du foyer. Katie est partagée entre un amour intact et un désabusement quant à la nature de son mari, cette dureté se prolongeant face à la nature frivole de sa sœur Sissy (Joan Blondell). L'émerveillement de l'enfance se conjugue donc toujours au dépit des adultes dans plusieurs séquences, notamment lorsque Johnny fait preuve d'une joie communicative de retour d'un mariage, faisant la joie de Francie avant d'être rabroué par son épouse qui en a vu d'autres pour cette enthousiasme forcé. Entre les deux caractères des parents, le récit ne choisit jamais complètement. Le sens des responsabilités de Katie étant nécessaire mais la nature rêveuse de Johnny autorise Francie à regarder au-delà de sa condition, à espérer s'élever par le savoir si elle croit en ses rêves. Cette différence s'exprime lors de la scène où ils apprennent le décès de leur jeune voisine malade : la mère pragmatique regrette que l'enfant ait été enterré en fosse commune quand le père se félicite que l'argent lui ait permis de porter de belles robes tant qu'elle vivait encore. Le sens pratique contre la joie éphémère et illusoire.

Kazan débutant instaure déjà certains de ses préceptes même si l'inexpérience ne lui permet pas de les pousser aussi loin que dans certains de ses classiques venir. Il est notamment contraint à un tournage en studio où est reconstitué ce quartier de Brooklyn, mais la mise en scène alerte et la caméra très mobile parvient à conférer une vraie vie aux extérieurs tandis que toutes les scènes d'intérieur évitent le piège du théâtre filmé bien aidé également par la photo de Leon Shamroy. Usant de la "Méthode", Kazan tire également d'extraordinaires de son casting, James Dunn tirant une saisissante vulnérabilité de son réel alcoolisme, Dorothy McGuire incarnant un véritable roc dissimulant ses sentiments avec ce qui inaugure les grandes figures de mère de la suite de sa carrière.

La plus touchante est cependant la jeune Peggy Ann Garner, bouleversante en jeune fille candide, curieuse et à l'amour si intense pour son père. Là encore Kazan aura su toucher juste, devinant au fil des conversations le dépit de la fillette souvent séparée de son père qui était pilote de ligne et retranscrivant cette fébrilité dans sa prestation, une des plus touchantes vue pour un enfant-acteur. Kazan distille une émotion intense sans tomber dans le mélo trop appuyé, certains drames étant illustré avec une grande sobriété, à la fois pour saluer le courage de cette famille qui ne peut s'autoriser de s'effondrer mais aussi pour signifier les non-dits et la rancœur qui n'autorise pas un épanchement et un abandon total.

Cela n'arrive que progressivement avec le regard changeant entre Francie et sa mère, la première comprenant la dureté de la seconde qui daigne enfin s'adoucir, confidente fragile lors d'une magnifique scène d'accouchement. Kazan aura retrouvé à travers le roman de Betty Smith des échos à sa propre expérience, lui aussi ayant connu les quartiers populaires, les petits boulot et la pauvreté à New York et s'étant également confronté à un père terre à terre le poussant à travailler tandis que sa mère l'encouragea son ambitions artistiques (soi le rapport inversé du film).

Pas aussi radical et personnel que les chefs d'œuvres à venir durant les années 50, le film n'était pas le plus apprécié du réalisateur au sein de sa filmographie mais s'avère une des belles réussites de ce Kazan première manière.

Sorti en dvd zone 2 français chez Opening 

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