Au réveil d'un
enterrement de vie de garçon bien arrosé, les trois amis du fiancé se rendent
compte qu'il a disparu 40 heures avant la cérémonie de mariage. Ils vont alors
devoir faire fi de leur gueule de bois et rassembler leurs bribes de souvenirs
pour comprendre ce qui s'est passé.
Le succès inattendu Very
Bad Trip (reformulation assez stupide de The Hangover, titre original) affirmait encore un peu plus cette
figure singulière de la comédie américaine qu’est Todd Philips. La critique
française s’est entiché plus que de raison sur les très inégales productions de
Judd Apatow qui, si elles savent se montrer drôle font montre de gros défauts
persistants (longueurs excessive, moralité bien-pensante sous l’humour trash)
préjudiciables. L’œuvre de Todd Philips, naviguant entre toutes les vagues de
la comédie populaire américaine récente avec le teen movie (l’hilarant Road Trip), l’adaptation de série
potache (Starsky et Hutch), les
collaborations avec le frat pack (groupe d’acteurs constitué entre autres de Ben
Stiller, Owen Wilson, Vince Vaughn, Will Ferell ayant régulièrement collaboré
ensemble dans la première moitié des années 2000) est pourtant négligée alors
qu’elle dispose de thèmes récurrents comme le passage à l’âge adulte, l’amitié
masculine (l’excellent Retour à la fac). Le succès et les rires sont
constamment au rendez-vous de films jamais décevant qui ne suscitent pas
l’admiration disproportionnée qu’on constate chez Apatow.
La comédie Serial
Noceur nous avait appris comment s’incruster dans un mariage, le film de
Philips retarde le cadre de quelques heures avec le récit d’un lendemain
d‘enterrement de vie de garçon mouvementé dont les protagonistes n’ont plus
aucun souvenirs mais dont les dégâts se font bien sentir, la disparition du
marié n’étant pas des moindres. La reconstitution de cette folle nuit est donc
prétexte à une série de gag gras et potache dépassant régulièrement les normes
du bon goût pour notre plus grand plaisir. Parmi les moments les plus
anthologiques, on retiendra un lendemain de cuite douloureux (avec tigre, bébé
et poule traversant la chambre d’hôtel dévastée), un caméo fabuleux de Mike
Tyson sur du Phil Collins et un générique de fin absolument génial dans l’idée.
On retrouve l’exaltation de l’amitié et de la solidarité
masculine chère à Philips, avec les trois amis se démenant comme des beaux
diables pour retrouver le marié et le ramener en un seul morceau à son mariage.
La tendance du réalisateur à verser dans le vrai trash et la comédie adulte est
un vrai bol d’air frais par ces temps de produits aseptisé (nudité, situations
sexuelles particulièrement corsées, langage ordurier), le succès du film
confirmant le besoin du public pour des titres moins consensuels. La direction
d’acteurs est au diapason, entre la confirmation du talent de Bradley Cooper
(fils à papa odieux dans Serial Noceurs) qui gagnait là ses galons de stars et
la révélation Zach Galifianakis qui s’enfermera un peu dans ce type de
personnage par la suite) en beau-frère décalé. Un très bon moment qui se verra
prolongée dans deux suites dispensables reproduisant la formule sans fraîcheur
ni idées si ce n’est la surenchère.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
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