Born on fire est une proposition de cinéma
fantastique reposant sur l'expérience mystique et sensorielle, avec
pour originalité de convoquer l'imaginaire oriental et islamique. On
doit le film au réalisateur pakistanais Jamil Dehlavi, ayant déjà
exploré ce mélange d'allégorie et de mysticisme dans le plus politisé The Blood of Hussain
(1980) qui le força à quitter le pays face au mécontentement du
gouvernement face au sous-texte du récit. Le film début par la rencontre
du flutiste Paul Bergson (Peter Firth) et une scientifique (Susan
Crowley), tous deux victimes de phénomènes étranges.
Paul est hanté par
des sonorités musicales étranges dont la source est peut-être liée à son
père qu'il n'a jamais connu. La scientifique (qui ne sera jamais
nommée) souffre des mêmes maux depuis qu'elle a observé une éclipse
récente et constaté l'agitation de l'astre solaire. La source du mystère
semble être un recoin perdu de Turquie en Anatolie, où l'éclipse a
provoqué l'éruption d'un volcan et où le père de Paul a autrefois
disparu. Nos deux héros s'y rendent et vos connaître des aventures
extraordinaire.
Une nouvelle fois il convient de souligner la
vraie originalité du film qui va mettre en lumière un antagoniste
surnaturel peu vu au cinéma (si ce n'est dans le film d'horreur Wishmaster
(1998) mais on ne peut pas dire que ce soit très glorieux), le djinn.
Dehlavi semble lorgner sur les trips hallucinés que sont capables de
proposer un Ken Russell ou un Alejandro Jodorowski mais il n'en a
malheureusement ni l'imagination, ni la folie. On met d'abord sur le
compte d'une bizarrerie voulue la mise en place laborieuse et notamment
la prise de contact assez improbable des héros. Les défauts qui vont
suivre sont déjà là, on donne par le dialogue les pistes de
compréhension générale et on brode des images et situations étranges
autour sans grande cohérence mais qui intrigue au moins pour un temps. Cela se gâte lors de l'arrivée en Turquie où clairement
Dehlavi veut nous faire ressentir que nous quittons la civilisation, que
nous passons de l'autre côté.
Les décors
naturels sont envoutants, certaines images vraiment marquantes
visuellement mais le liant à tout cela ne fonctionne pas que ce soit
dans la seule expérience sensorielle ou les vagues velléités narratives.
Les flashbacks lourdauds (la fin de l'ancienne maîtresse voilée de noir
du père) finissent par éventer un rebondissement peu original (une
histoire de possession et réincarnation) et certains concepts fascinants
ne sont pas exploités. Ainsi Peter doit vaincre le Djinn aussi appelé
Master Musician en maîtrisant les arcanes mystiques de sa flûte. Déjà la
bande-son est bien pauvre en exploitant le même leitmotiv oriental et
surtout il n'y a jamais, ou alors très pauvrement, de mariage entre
images et musique pour convoquer les forces occultes et ancestrales aux
sons de la flûte.
Il y a quelques sursauts de scènes dérangeantes mais
cela reste trop décousu pour convaincre alors que l'ambiance est
pourtant là et ne demande qu'à s'emballer. Le rythme languissant finit
de nous achever, sans parler des acteurs assez mauvais. Susan Crowley
oscille entre apathie et roulement d'yeux frénétique tandis que Peter
Firth (déjà assez tiède dans Tess (1979) son rôle
le plus connu) est totalement transparent. Un décor, de jolies
vignettes mais sans la fièvre et malgré cette volonté d'entrecroiser
l'occulte et le sacré (les inserts d'iconographies religieuses
chrétiennes et islamiques) Dehlavi n'a pas les moyens de ses ambitions.
Sorti en bluray et dvd anglais sous-titré anglais chez Indicator
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