jeudi 17 février 2011
L'Arme à l'oeil - Eye of the Needle, Richard Marquand (1981)
Henry Faber (Donald Sutherland) connu sous le nom de code ''l'aiguille'' est un des espions nazis les plus réputés. Au cours d'une de ses missions, il découvre que les alliés ont édifié un immense subterfuge pour faire croire à un débarquement dans le Pas-de-Calais. Muni de preuves suffisantes, Faber doit retrouver le sous-marin qui le ramènera auprès du Führer. En tentant de rejoindre le point de rendez-vous, son bateau échoue sur une île quasi déserte où un couple le recueille.
L'Arme à l'oeil est un très réussi thriller d'espionnage qu'on doit au futur réalisateur du Retour du Jedi qui adapte ici un roman de Ken Follet. Le film constitue un mélange parfaitement réussi entre un suspense au cordeau et une surprenante facette romantique. La première partie est une haletante course poursuite servant à démontrer l'habileté et la nature de tueur impitoyable de Faber notamment par son arme, méthodique et meurtrière donnant son titre original au film.. On le voit manipuler tout le monde, multiplier les morts sur son passage et fuir Scotland Yard qui le traque à travers l'Angleterre suite à son astucieuse découverte des coordonnées réelles du débarquement.
Donald Sutherland trouve là un de ses meilleurs rôles, terrifiant de froideur en espion nazi et c'est cette caractérisation de la première partie qui contribue à le rendre menaçant dans la deuxième partie plus sentimentale. Sa fuite le mène sur l'île de Stirm où il rencontre Kate Nelligan, femme mariée esseulée et mariée à un handicapé. Etonnamment, la machine à tuer montre alors ses failles, se livre sans dévoiler l'essentiel de ses activités et les deux solitude de se rapprocher pour une histoire d'amour étonnante. Kate Nelligan est excellente oppose une présence fragile mais déterminée à Sutherland qui rendra le face à face moins déséquilibré qu'il n'y paraît. La romance n'est d'ailleurs pas appuyée outre mesure, régulièrement interrompue par les exactions de Faber (dont un saisissant meurtre du haut d'une falaise) le film ne perdant se délestant jamais de sa tension latente.
Lorsque l'identité de l'espion se dévoile, le suspense se fait alors Hitchcokien en diable, entre les faux semblant de chacun essayant de masquer ses découvertes sur l'autre puis une traque palpitante sur l'île où les rôle s'inversent presque. La frêle Kate Nelligan s'endurcit sous le poids de la menace d'un Sutherland amoureux et soudainement incapable de déployer les aptitudes meurtrières affichée depuis le début du film.. Il faut toute la finesse des acteurs pour faire passer la chose et l'ultime échange entre eux offre une séquence aussi violente que chargée d'émotion. Cette atmosphère au croisement des genres et des sentiments est le grand atout du film qui dévoile ses petites limites par la mise en scène un peu timorée de Marquand. Il yavait un vrai grand film à tirer d'un tel sujet, en l'état on a un efficace divertissement ce qui n'est déjà pas si mal. Autre qualité majeure, le score flamboyant du grand Miklos Rozsa qui devait disparaître peu de temps après et s'offrait là une sortie digne de sa légende.
Sorti en dvd zone 2 français chez MGM
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J'ai adoré ce film. Comme tu le dis, le personnage de l'espion (les anglais fantasment beaucoup dans leurs fictions de nazis infiltrés sur leur sol) est "terrifiant de froideur", la couleur est d'ailleurs donnée dès le début avec un meurtre stupéfiant de violence dans son immédiateté ...
RépondreSupprimerJe parle beaucoup d'acteurs mais Donald est placé très haut dans mon panthéon, limite culte (smiling smiley)