Sam Gifford est un riche propriétaire de champs de coton
dans le sud des États-Unis. Il est marié avec Jenny Cousins, la fille
d'un militaire. Imbu de lui-même, il mène une vie de plaisir et montre
un mépris évident pour ses ouvriers. Lorsque la guerre éclate, il est
mobilisé comme sergent. Suite à une violente altercation avec le
lieutenant de son groupe, il est dégradé et envoyé dans une enclave
disciplinaire au cœur de la jungle.
Richard Fleischer délivre une des visions les plus puissante de La Guerre du Pacifique dans
Between Heaven and Hell, sommet de ce mouvement de film de guerres américains des années 50 (
Attack de Robert Aldrich,
La Gloire et la peur de Lewis Milestone,
Baïonnettes au canons
de Fuller) où La Guerre de Corée avait semé l'angoisse et le doute dans
les intrigues même lorsqu'elle traitaient de conflits antérieurs. Le
ton belliqueux laisse donc place à une atmosphère oppressante et
dépressive à travers le parcours du soldat Sam Gifford (Robert Wagner).
On le découvre désinvolte et détaché après qu'il se soit rendu coupable
d'une agression sur un officier.
En guise de punition, il est envoyé
dans une section constitué de rebus plus pathétique encore, à commencer
par son supérieur Waco Grimes (Broderick Crawford) lâche cherchant avant
tout à sauver sa peau dans cette enclave dangereuse au cœur de la
jungle. Là, isolé et abattu, Gifford va pouvoir se souvenir des
évènements l'ayant mené jusque-là dans des flashbacks remarquablement
introduit par Fleischer.
Riche et arrogant propriétaire de plantations de cotons dans le sud des
États-Unis, il est aussi aimant avec son épouse Jenny (Terry Cook) qu'il
est impitoyable et froid avec ses métayers auxquels il mène la vie
dure. Mobilisé en tant que soldat réserve de la Garde Nationale, c'est
pourtant en ceux qu'il a tant rudoyé qu'il va se trouver les compagnons
les plus solides et fidèles sur le front. Le scénario n'exploite pas les
frictions pouvant naître des cartes de l'autorité redistribuée entre le
patron et ses employés pour au contraire célébrer l'amitié et l'unité
du groupe, le changement qui s'opère chez Sam Gifford. Cela se manifeste
par le premier grand morceau de bravoure où soudés comme jamais,
Gifford et ses compagnons réalise un grand acte d'héroïsme en tuant des
snipers embusqués dans une grotte qui décimait leur compagnie.
Les mains
tremblantes de Gifford après l'exploit annoncent pourtant que la mort
et la peur vont hanter l'ensemble du film. Un officier pétrifié qui va
mitrailler ses propres soldats, un moment de camaraderie interrompue par
une mine piégée, une balle perdue stoppant net dans son élan, des
embuscades japonaises traîtresses à la tombée de la nuit : il y a mille
façons de mourir dans cette jungle suffocante toutes plus éprouvantes
les unes que les autres. Fleischer filme avec force ces moments
guerriers brutaux, alternant crudité inattendue et mise en scène
virtuose avec notamment ses travellings véloce accompagnant les avancées
éperdues au cœur de cette jungle, la plus intense étant la dernière où
Wagner traverse les lignes japonaise comme un dératé.
Le film évite le désespoir complet en donnant du sens à l'héroïsme de
Gifford, qui en devant sauver un compagnon retrouve le courage qu'il
n'avait plus à donner la mort envahissante de part en part. Robert
Wagner jeune premier de la Fox est remarquable et trouve un de ses
meilleurs rôles tandis que Fleischer démontre une fois de plus son brio
avec ce film annonçant le
Trop tard pour les héros de Robert Aldrich aux thèmes voisins.
Sorti en dvd zone 2 français chez Fox
Bande-annonce assez décalée du film par son ton belliqueux
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