Des voyageurs, perdus en pleine campagne du
Pays de Galles, trouvent refuge dans une auberge. L'aubergiste et sa
fille agissent d'une façon très étrange et l'atmosphère qui règne est
pesante. Les pensionnaires ne trouvent ensuite que des journées datés de
l'année passée. Cette suite d'évènements inquiétants ne rassure pas du
tout le groupe...
The Halfway House
s'inscrit, dans le contexte du cinéma de propagande anglais des années
40, parmi les bizarreries mystiques et surnaturelles dont le postulat
fantastique sert de révélateur aux personnages dans ce contexte de
guerre. On pense au Thunder Rock des frères Boulting (1942), A Canterbury Tale (pour l'atmosphère du moins) de Michael Powell et Emeric Pressburger (1944) et ou They came to a city encore de Basile Dearden (1944). The Halfway House
est cependant artificiellement mêlé à ce courant par les modifications
qu'apporte le studio Ealing à la pièce de Denis Ogden. Les personnages
et leurs problématiques étaient détachés de tout contexte historique
dans la pièce, et le drame antérieur qui hantait l'auberge était un
meurtre qui devient un bombardement dans le film.
Le début du
film nous introduit ainsi un groupe de personnages en proie à des drames
plus ou moins grave que l'aventure viendra apaiser. Le capitaine
Meadows (Tom Walls) est un marin meurtri par une défaite qui l'a vu être
accusé de lâcheté et qui lui a fait quitter l'armée. Mais son plus
grand drame est la mort de son fils sur le front que lui reproche son
épouse Alice (Françoise Rosay). On croisera aussi la route d'un soldat
fraîchement sorti de prison et prêt à retomber dans le mauvais chemin,
un couple en instance de divorce que leur fille Joanna (Sally Ann Howes)
tente de réconcilier à leur insu, un chef d'orchestre condamné (Esmond
Knight) et quelques autres larrons. Tous vont se retrouver dans une
auberge du Pays de Galles supposée avoir été détruite dans un
bombardement un an plus tôt mais bien intacte lorsqu'ils s'y présentent.
Pourtant
les phénomènes étranges s'accumulent, le registre s'arrête à l'année
précédente tout comme les journaux et les spots radiophoniques. Les
tenanciers père et fille multiplient les apparitions spectrales et
semblent comme omniscients quant aux démons qui rongent leurs résidents.
Dearden distille parcimonieusement les éléments surnaturels (les
fantômes ne projetant pas d'ombres en pleine lumière) pour privilégier
une veine intime où se révèlent les personnages. La prise de conscience
du collectif guide chaque mue des héros. Le couple en conflit doit ainsi
être réuni pour faire rétablir la cellule familiale dans ce contexte
chargé d'adversité, le soldat déchu et le criminel profiteur de guerre
doivent quitter leur préoccupations individualistes pour s'engager...
C'est une même logique qui guide l'épanouissement de chaque personnage
mais que Dearden évite de rendre trop sentencieuse, variant les tons et
les atmosphères. Mervyn Johns et Glynis Johns dégage un mélange de
mystère et de proximité chaleureuse en tenanciers, ce qui contribue
habilement au mélange des genres où la comédie la plus triviale peut
laisser un onirisme sobre s'installer. La fin s'avère très touchante
grâce à cet écrin qu'est parvenu à créer Dearden, mais dans l'ensemble
le film ne dégage pas la même fascination et mystère que They came to a city à venir dont il semble plutôt une matrice.
Sorti en bluray anglais et dvd zone 2 anglais avec sous-titre anglais chez Studiocanal
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