Au XIXe siècle, Emily
Gault se rend au domaine des Carrell pour renouer une histoire d'amour avec Guy
Carrell mais ce dernier, chercheur médical à Londres, est obsédé à l'idée
d'être enterré vivant.
L’Enterré vivant
est le troisième des huit films du cycle Poe de Roger Corman. Le réalisateur n’avait
pas été satisfait de la part de profit accordé sur les deux premiers opus du
cycle, La Chute de la maison Usher
(1960) et La Chambre des tortures
(1961). Il tourne donc le dos à American International Pictures et trouve un
financement chez Pathé Lab, initialement en charge du développement sur les œuvres
précédentes. Du coup L’Enterré vivant
sera le seul film du cycle sans Vincent Price au casting, ce dernier étant en
contrat exclusif chez American International Pictures. Un accord sera cependant
trouvé au début du tournage, American International Pictures assurant la
distribution (et reprenant les rênes de la production sur les films suivants)
tandis que Pathé aura l’exclusivité du développement sur les autres films du
cycle.
Tout ne reprenant l’imagerie gothique rattachée à la série,
Roger Corman en use ici à des pures fins psychologiques. Guy Carrell (Ray
Milland) est un homme hanté par la malédiction qu’il pense voir peser sur sa
famille, dont tous les membres sont morts de façon brutale. La plus
traumatisante reste celle de son père, pour les autres décédé d’une crise
cardiaque mais que Guy attribue à la catalepsie, ce mal qui vous donne pour
mort alors que vous êtes simplement tétanisé. Dès lors la plus grande frayeur
de notre héros sera d’être enterré vivant. Dès lors tous les motifs formels
horrifiques du film se plient à cette angoisse latente. Cela joue dans l’atmosphère
claustrophobe et oppressante, que ce soit dans proximité de ce cimetière et ou
la brume restreignant les espaces extérieurs, tandis que la maison recèle de
macabre environnement avec ce caveau sous-terrain. Ray Milland excelle dans l’interprétation
de ce personnage fébrile et Roger Corman par l’atmosphère trouble et hallucinée
trouve l’équilibre idéal pour questionner le spectateur sur la nature mentale
ou possiblement manipulatrice des visions de Guy.
L’absence de menace explicite si ce n’est les maux de Guy
contribue à ce ton singulier (notamment une fabuleuse scène où notre héros
montre son plan pour braver sa « fausse » mort) d’autant que son
entourage semble (en apparence du moins) bienveillant, notamment son épouse
dévouée Emily (Hazel Court). On regrettera juste la dernière partie un peu
expédiée (mais féroce et cruelle à souhait) tant la mise en place est
captivante, mais la durée resserrée est bien sûr le propre de ce genre de série
B. sans être le meilleur de la série, une belle réussite donc.
Sorti en dvd zone 2 français chez Sidonis
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire