vendredi 12 novembre 2010
Cocaine Cowboys 2 : Hustlin' with the Godmother - Billy Corben (2008)
Fixé en 1991 sur les rues du centre-ville d'Oakland, en Californie, le petit vendeur de crack Charles Cosby voit sa vie est changée à jamais quand il écrit une lettre de fan à la "Godmother" Griselda Blanco, qui purge une peine dans une prison fédérale à proximité. Six mois plus tard, Cosby est un multi-millionaire, amoureux de Blanco, et à la tête d'un business de cocaïne rapportant 40 millions de dollars par an.
Après l'énorme succès du premier volet et vu le nombres d'histoires rocambolesques que Corben avait dû mettre de côté, un deuxième épisode de Cocaine Cowboys vit le jour en 2008. Cette fois on s'attarde plus longuement sur ce qui était de loin la figure la plus fascinante du premier film, la vénéneuse "Godmother" Griselda Blanco plus folle et dangereuse que les gangsters les plus allumés que pourraient imaginer un scénariste hollywoodien.
On change totalement de cadre pour commencer, exit les atmosphères bourgeoise et les palmiers de Miami pour se retrouver dans le quartier noir défavorisé d'Oakland. Corben s'attache tout d'abord à montrer l'évolution de ce quartier tranquille en dangereux ghettos où les jeunes ont vite faits d'abandonner toute velléité de s'en sortir honnêtement pour choisir la voie plus lucrative de vendeur de crack nouvelle drogue en vogue. Peu à peu on s'arrête plus précisément au plus doué d'entre eux (et qui a commencé dès l'âge de 14 ans) Charles Cosby qui fera office de narrateur. Il raconte tout d'abord sa lente ascension au sein de la violence et la loi de la rue avant d'expliquer l'impasse où il se trouvait devant l'étroitesse du marché d'Oakland l'empêchant de s'élever plus haut.
C'est là qu'intervient la "Godmother" qu'on pensait hors d'état de nuire puisqu'à la fin du premier volet elle avait été arrêtée et croupissait en prison. C'est pourtant loin de la la stopper, sa fortune immense lui permettant d'acheter toute la prison et de continuer à gérer son business derrière les barreau. Charles Cosby fasciné par cette figure toute puissante du crime décide de lui écrire, elle lui répond à sa grande surprise et après des mois d'échanges téléphoniques et épistolaires ils se rencontre enfin, pour le meilleur (fortune, pouvoir et respect pour Charles) et le pire avec l'attitude possessive et paranoïaque de Griselda Blanco qui va causer quelques sérieux dégâts.
C'est pratiquement aussi bon que le premier film sans le décalquer pour autant. En changeant de cadre, l'inspiration esthétique est différente également. On est toujours dans une forme au croisement entre pur documentaire (l'explication de petit chimiste pour transformer la coke en crack...) et fiction inspirée des films de gangsters. Sur le premier Cocaine Cowboys qui se déroulait à Miami, Billy Corben avait eu la judicieuse idée de reprendre l'esthétique tapageuse du Scarface de De Palma et les atmosphère à la Michael Mann de la série Miami Vice faisant même appel au compositeur de cette dernière Jann Hammer pour un score envoutant tout en nappe de synthé. Cette fois Corben opère une fusion avec l'esthétique gangsta rap (les faits raconté se situent entre 1991 et 1996 soit l'apogée du genre c'est donc bien vu) entre le style "bling bling" absolument pas feint (même si exagéré) des protagonistes (chaînes, dents en or, grosse voitures) et une bande son à l'avenant. Disposant de moins d'archives visuelles d'époque que pour film précédent, Corben entrecoupe également son récit de courte séquence d'animation pour dépeindre les évènements les plus violents.
Ca reste donc très stylisé mais comme le premier film, les témoignages et incroyables histoires racontées raccroche immédiatement l'attention. La relation tordue entre Charles Cosby et Griselda Blanco réellement étonnante, en âge d'être sa mère elle devient au contraire l'amante jalouse et le mentor du jeune dealer en lui permettant d'être le seul noir (le racisme latent des Parrain latinosest largement évoqué) traitant avec les hautes sphères des trafiquants de drogues colombien. On s'attarde également plus longuement sur le passé de la "Godmother" où une enfance pauvre en Colombie et une mère violente la pousse sur la voie du crime (avec un premier meurtre commis à 11 ans sur un gamin nantis qu'elle avait kidnappée contre rançon) et un retour sur son intelligence et incroyable cruauté qui la mènera à la tête du trafic de cocaïne naissant au Etats Unis entre le début des 70's et le milieu des 80's (tout ça fut raconté en détail dans le premier film).
Une nouvelle fois on reste stupéfaits par l'audace des criminels de cette époque, notamment lorsqu'on apprend que Griselda blanco fut à deux doit de réussir le rapt de John Kennedy jr en monnaie d'échange pour sa libération alors qu'elle était menacée de la peine capital. Ce dernier faits est également l'occasion de retrouver une figure emblématique du premier film avec le tueur Rivi Ayala i,tervenant le temps d'une péripétie mémorable où il réussi à éviter de témogner contre son ancienne patronne en séduisant (par téléphone !) la moitié des secrétaires du bureau du procureur ! Bref c'est aussi bien que le premier film, même si ce dernier garde ma préférence les atmosphères vaporeuse 80's me parlant plus que le gangsta rap (d'ailleurs autant les témoins du premier films étaient lucide autant ceux ici présent prennent sans doute un peu trop la pose), d'ailleurs la bande son assez réussie montre que le diptyque Cocaine Cowboys exerce désormais un aussi grand degré de fascination chez les rappeurs que Scarface en son temps. Ce n'est que justice finalement...
Disponible en dvd zone 2 français en pack avec le premier film tout de même plus intéressant.
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