mardi 2 novembre 2010
Chérie, je me sens rajeunir - Monkey Business, Howard Hawks (1952)
Barnaby Fulton, chimiste de talent, tente de mettre au point une eau de jouvence. La guenon qui lui sert de cobaye s'échappe et l'imitant, concocte sa propre mixture. Barnaby en boit et se conduit comme un gamin. Puis c'est sa femme qui en ingurgite..
Monkey Business est à ranger parmi les comédie les plus loufoques et extravagantes de Howard Hawks. Le principe comique simple et efficace (un chimiste et son entourage subisse les aléas des effets d'un élixir de jouvence qu'il a testé sur lui même) fonctionne sur le mode de l'exagération jusqu'au point de rupture de l'idée de départ. Le scénario est cependant plus profond qu'il n'y parait en questionnant à travers le couple Cary Grant/Ginger Rogers la question de la nostalgie pour sa folle jeunesse et l'acceptation de la voir s'éloigner, la relance du mariage enclavé dans la routine... Ben Hecht et I. A. L. Diamond mêlent ses interrogations profonde à un récit désopilant et mouvementé.
La scène d'ouverture où Cary Grant est rappelé à l'ordre plusieurs fois à l'ordre par Hawks car il intervient trop tôt avant le générique donne le ton de l'aspect décalé à venir. Howard Hawks prend un malin plaisir à donner des traits terne et presque quelconque à Cary Grant et Ginger Rogers, si actifs d'ordinaire. Cary Grant force ainsi génialement le trait en scientifique distrait et timoré ce qui ne rendra que plus forte sa mue en adolescent fougueux et intenable. Ginger Rogers est tout aussi "normale" en femme aimante avant que l'absorption de l'élixir ne la transforme en jeune mariée agitée.
Pour amener à cette situation Hawks concocte nombre de moments savoureux notamment les séquences avec les chimpanzés incroyables dans leur expressivité et leur timing comique, il faut voir les mimiques de la primate Esther lorsqu'elle effectue le mélange des formules hilarants.
Les personnages délirants accompagne les pérégrinations de nos héros comme Charles Coburn en patron envahissant et surtout une Marilyn Monroe dans un de ses premiers rôles important qui égrenait avec génie les atours de la blonde idiote et sexy qui lui collera un peu trop à la peau par la suite. Ici qu'elle présente une jambe parfaitement galbée à Cary Grant, qu'elle multiplie les oeillades ahuries où aligne les répliques bourrées d'auto dérision elle est également fabuleuse, Hawks lui donnant la part belle durant la première partie du film.
Barnaby: All set. Is you motor running?
Lois Laurel: Is yours?
Barnaby: Takes while to warm up.
Lois Laurel: Does, me too.
Le film atteint des sommets dans sa dernière partie en poussant dans leur dernier retranchements délirants les situations (le couple régressant jusqu'à l'enfance) et y ajoutant des quiproquos et rebondissements inattendus à hurler (Cary Grant pris pour un bébé). Ginger Rogers et Cary Grant revenu au niveau mental du jardin d'enfants offrent un très grands moments en couple infantile chamailleur et Hawks une nouvelle fois n'hésite pas à pousser le bouchon cartoonesque le plus loin, tel cette séquence où l'envahissant ami avocat (et sous entendu rival amoureux) finit scalpé par Grant et ses petits copains, coupe d'iroquois à la clé.
La science du rythme de Hawks fait merveille (toutes cette avalanches de péripéties n'aura pris que 1h30) et entouré par des acteurs dont la brillance comique n'est (ou ne sera plus) à prouver le résultat est extraordinaire. Tout cela au service d'une leçon à méditer, la jeunesse se doit d'abord d'être conservée dans l'esprit plutôt que d'avoir recours à de vain artifices.
Sorti en dvd zone 2 français chez Fox
Le génial générique de début
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Howard Haks est vraiment un génie du 7eme art, il a signé des chefs d'œuvres dans tous les genres. Le grand sommeil, Scarface (films noirs), Rio Bravo, Red River (western), les hommes préfèrent les blondes (comédie musicale) et les comédies comme chérie je me sens rajeunir, ou Allez coucher ailleurs, mais surtout la dame du vendredi (une comédie au rythme dingue) et Impossible Monsieur bébé où nous retrouvons le couple Katarine Hepburn - Cary Grant.
RépondreSupprimerEt j'aurai encore pu citer Hatari, le port de l'angoisse, la captive aux yeux clairs...
Enfin ne pas oublier un autre film extraordinaire, seuls les anges ont des ailes avec Cary Grant et Jean Arthur...un vrai bijou.
Howard Hawks est un génie
Oui l'éclectisme n'était pas la moindre des qualités de Hawks qui a pondu des chef d'oeuvres dans tout les genres même le péplum avec l'excellent "La Terre des Pharaons" que j'aime beaucoup aussi et qui est moins souvent cités dans ses réussites...
RépondreSupprimerSur la Terres des Pharaons tu devrais lire Hollywood sur Nil de Noel Howard, directeur de la seconde équipe, hilarant et suréaliste récit du tournage du film.
RépondreSupprimerToujours pas lu mais j'en avais entendu parler de ce bouquin effectivement une lecture de plus à se caser il parait que c'est assez détonnant effectivement !
RépondreSupprimerJe suis un inconditionnel de Hawks moi aussi, un cinéaste incroyable.
RépondreSupprimerJe n'ai pas trop aimé ce film lorsque je l'ai vu ; pour moi, Cary Grant et Ginger Rogers sont en service minimum ; en revanche, Marilyn est excellente comédienne dans toutes les scènes comiques où elle apparaît.
RépondreSupprimerIntéressante anlyse du film, en tout cas, qui me fait me demander si je ne suis pas passée un peu à côté, finalement...
D'Hawks, je préfère largement "L'impossible Monsieur bébé" (qui fut un four au moment de sa sortie, mais qui est absolument hilarant).
J'adore aussi "L'impossible Monsieur Bébé" l'ancêtre de toutes les sitcoms par son rythme éreintant !
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