En 1892, la chanteuse Ruby Carter quitte Saint-Louis a la suite d'une déception sentimentale pour aller chanter à La Nouvelle-Orleans.
Belle of the nineties est un des quelques films qui trouvait grâce au yeux de McCarey en ce début de carrière où simple exécutant il se mettait au service de talents comiques établis comme Les Marx Brothers, Harold Lloyd ou encore W.C Fields. Il réalise ici un pur véhicule à la personnalité exubérante de Mae West qui, appelée par la Paramount en mal de stars rentable y exporta avec brio toute l'extravagance et la provocation qui avait fait sa renommée à la scène. Après les succès de Lady Lou et I'm No Angel elle est désormais toute puissante au sein du studio où elle a désormais le choix de ses partenaires et réalisateurs. Elle a d'ailleurs écrit le script de Ce n'est pas un péché (détails amusant le titre français reprend celui d'origine en anglais It Ain't No Sin refusé par la censure en pleine montée du Code Hays qui entre en application cette même année) et peut être considérée bien plus que McCarey (dont la personnalité ne transparait guère) comme l'auteure du film.
Tour à tour comédie musicale, comédie romantique, portrait de femme, film de gangsters, le film ne se place au sommet d'aucun des genres qu'il survole, dévoré par la présence de son héroïne. Pas de vraie raison de s'émouvoir de l'histoire d'amour tant Roger Pryor (et tout les personnages masculins avec) s'avère transparent en jouet de Mae West. Cette dernière ne relève pas non plus les séquences musicales avec sa chorégraphie disons minimaliste et son chant agréable mais pas inoubliable. Mae West représente donc la plus grande limite du film mais aussi son meilleur atout car tout les griefs précédemment cités s'estompent face à sa présence extraordinaire.
Mensurations insensées corsetée dans des robes flamboyantes et changeantes à chaque scène, déhanché ravageur et gouaille irrésistible truffée de dialogues à double sens constituent les atouts de l'actrice parfaite de dédain et de vulgarité assumée. On n'a réellement d'yeux que pour elle, son assurance et sa sensualité insolente et le reste n'a finalement que peu d'importance. McCarey rend le tout visuellement fort attrayant avec cette reconstitution pittoresque des salles de spectacles et de jeu d'époque grâce à la belle photo de Karl Struss et la direction artistique impeccable.
A signaler une superbe séquence musicale où les tourments sociaux de travailleurs noirs se mêlent à ceux sentimentaux de Mae West, le montage alterné entre les deux s'estompant progressivement pour les mélanger dans la bande sonore et en fondu enchaîné. Les amateurs de jazz apprécieront également la présence Duke Ellington et son orchestre (une des grandes satisfactions de McCarey sur ce film) durant les passages sur scène dont un My old flamme où on les distingue tous. Bref une grosse sucrerie un peu creuse certes, mais succulente !
Sorti en dvd zone 2 français chez Bac Films
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