dimanche 26 août 2012
La Petite Hutte - The Little Hut, Mark Robson (1957)
Sir Philip et son épouse Ashlow font une croisière avec un vieil ami, Henry Brittingham-Brett quand, suite à un malencontreux accident, ils font naufrage sur une île tropicale déserte. Henry pense en profiter pour renouer une vieille liaison avec Ashlow, tandis que celle-ci, lasse de l'indifférence de son mari, décide de jouer le jeu, afin de le pousser à réagir.
Plaisant film que ce The Little Hut qui s'appréciera surtout si l'on est fervent amateur de son casting qui s'en donne ici à cœur joie. Le film adapte la pièce vaudeville éponyme d'André Roussin (elle-même inspirée de la comédie Civilitzats tanmateix de l'écrivain catalan Carles Soldevila) qui rencontra un grand succès lorsqu'elle fut jouée en France en 1947 et 1956 et également aux Etats-Unis dans la traduction anglaise qu'en tira Nancy Mitford au début des années 50. C'est de cette dernière version que s'inspire Mark Robson qui réunit donc le très attractif trio de stars constitué par Ava Gardner, Stewart Granger et David Niven.
La Petite Hutte nous narre donc le récit d'un fort curieux triangle amoureux. Henry Brittingham-Brett (David Niven) est le meilleur ami du couple formé par Sir Philip (Stewart Granger) et son épouse Susan (Ava Gardner) où tout trois entretiennent une promiscuité dont la singularité semble plus frapper leur entourage qu'eux même. Philip est un diplomate très occupé qui délaisse sa femme, cette dernière ayant liée une grande complicité et tendresse avec Henry, ancien prétendant toujours amoureux d'elle. Ce ménage à trois qui n'en est pas un se retrouve confronté à ses contradictions lorsque parti en croisière, une tempête les fais échouer ensemble sur une île déserte.
Inutile de chercher ici une quelconque plus-value de film d'aventures par rapport à la pièce, Mark Robson assumant totalement la théâtralité du matériau d'origine. La scène de naufrage se contente donc de balancer des trombes d'eau sur une maquette ridicule, les transparences sont criantes sur les scènes en barques sans parler de la jungle de pacotille (tournage à Cinecittà) à peine rehaussée par quelques extérieurs et de nombreux stock-shots.
Cette "scène" exotique restreinte va donc servir de catalyseur pour nos héros qui vont voir leur nature exacerbée dans la promiscuité. Le toujours surmené Philip va poursuivre son hyperactivité en construisant toutes sorte d'inventions farfelues sur l'île, prendre en main la chasse la pêche et la construction des huttes pour finalement tout autant oublier son épouse. A l'inverse le désir et la frustration d'Henry va en devenir insoutenable, la nature aimable et séductrice de Susan s'ajoutant désormais de ses tenues légères et dénudées plus adaptées à ce cadre tropical. Les trois acteurs offrent un grand numéro comique chacun dans leur registre.
Stewart Granger en anglais flegmatique et entreprenant est très amusant et risible dans sa masculinité forcée (sauf en ce qui concerne sa femme) Robson poussant le ridicule jusqu'à lui faire traverser le décor en liane façon Tarzan. David Niven en comparse frustré est tout aussi drôle. Ignorée par l'un et dévorée des yeux par l'autre Ava Gardner délivre une prestation piquante et enjouée, dans la séduction permanente et plus ou moins inconsciente selon les moments avec une joyeuse pointe de second degré.
L'argument marketing tenait grandement dans sa plastique longuement exposée (cette affiche !) et l'on n'est pas déçu, c'est un petit festival de costumes : pagnes saillants, maillot de bain en feuilles de palmier, petites robes d'été élégantes la garde robe d'Ava sur le film ayant été créé par Christian Dior.
Le film pêche uniquement lorsqu'il se détache de la pièce pour cause de censure. Dans celle-ci, Henry et Susan sont réellement amants avant le naufrage ce qui renforcera les passions de ce ménage à trois lorsque Henry souhaitera "partager" Susan. Dans le film Henry invente cette liaison afin d'ébranler son ami et l'amener à lui céder sa femme mais la dynamique originelle est cassée et ce sera plus matière à ridiculiser David Niven qu'on ne croira pas un instant capable d'arracher Ava Gardner à un toujours imposant Stewart Granger. Un dernier rebondissement essaie d'amener cette facette grossièrement mais est tout aussi vite tué dans l'œuf. Une petite sucrerie très plaisante donc à défaut d'être mémorable surtout pour l'abattage du trio vedette.
Film uniquement sorti en dvd espagnol avec vo sans sous-titres sauf espagnol, la copie n'est pas étincelante mais reste tout à fait correcte
Et il semble que le film soit entièrement sur youtube profitez-en tant que c'est encore disponible...
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Ava, Ava... Je t'ai déjà dit que tu as la plus belle bannière de la blogosphère ?
RépondreSupprimerHé hé oui plusieurs fois ^^, d'ailleurs à force d'admirer la bannière es ce que tu as fini par enfin voir le plus beau film du monde "Pandora" ?
RépondreSupprimerPas encore, mais ça ne saurait tarder. En fait j'attendais la sortie dvd annoncée récemment avec un packaging magnifique, et il se trouve qu'ils ont sorti le film dans une édition proprement hideuse...
SupprimerAu départ ça devait ressembler à ça :
http://www.dvdclassik.com/upload/images/DVD4.jpg
-_-
Oui la réédition Montparnasse a été reportée ça devait sortir en mai. En attendant Les Films Sans frontières l'ont ressortis dans une nouvelle copie plutôt belle et si tu te débrouilles en anglais c'est réédité en zone 2 anglais dans une copie restaurée à tomber en blu ray et dvd
RépondreSupprimerhttp://www.amazon.co.uk/Pandora-Flying-Dutchman-DVD-Gardner/dp/B004FM5SOC/ref=sr_1_1?s=dvd&ie=UTF8&qid=1345981798&sr=1-1
http://www.amazon.co.uk/Pandora-Flying-Dutchman-Format-Blu-ray/dp/B003NEQ7MA/ref=sr_1_2?s=dvd&ie=UTF8&qid=1345981798&sr=1-2
L'édition Montparnasse promise finira quand même par voir le jour à ton avis ?
RépondreSupprimerOui sûrement mais si désormais ils ne communiquent plus aucune date donc à toi de voir si tu peil y a d'autres solution en tout cas pour voir le film dans de bonnes conditions désormais.
RépondreSupprimerÇa a bien l'air sympa, ce soufflé au sucre...
RépondreSupprimerEt Pandora, c'est effectivement in-dis-pen-sa-ble !